Barbara famofo non cedit turba Canopo.. Si vivunt omnes ergo acris impetus, & iam Tela nec hunc lapidem, quali feTurnus & Aiax, de de fatisfaire leur haine les rendoit fobres. Il n'y eut d'abord entre eux, que des reproches, dont ils s'attaquerent avec une extrême furie. Ils n'eurent point d'autre trompete, pour s'animer au combat. Enfuite élevant de part & d'autre de terribles cris, ils viennent aux mains, leurs poings leur fervoient d'ar. mes. 11 n'y eut gueres de joues, qui n'en receuffent quelque coups, & quelque playe. Entre tant d'hommes, qui fe battoient, à peine y en eut-il un feul, ou pour mieux dire, il n'y en eut point, à qui le nés reftast entier. Vous n'euffiés veu de tous coftés que des machoires caffées, des joües meurtries, des yeux pochés, des mains degoutantes de fang, en un mot des visages, que l'on n'auroit pû connoître. Ils croyent neanmoins que ce n'eft qu'un jeu, ou tout au plus que ce n'eft qu'un combat d'enfants; puis qu'enfin il n'y a point en. core de morts étendus à leurs pieds. En effet, quel avantage y auroit-il à fe batre, fi perfonne ne perdoit la vie dans le combat. On s'attaque donc avec plus de violence. Chacun s'abbaiffe pour chercher des pierres, qui font les armes ordinaires d'une fedition, & fe les jettent avec fureur. Ileft vray que ce n'eftoit pas de ces pierres de Turnus, ou d'Ajax, ou dont Diomede frapa Ænée à la cuiffe; mais de celque des mains bien differentes de celles Tome 11. les 1 ces Heros, & telles que nous en avons lau jourd'huy peuvent, jetter. Car dés le temps d'Homere, les hommes commençoient à n'al yoir plus tant de force. La terre ne produir plus que de petits hommes, & les Dieux n'enĮ font plus de cas. Mais pour retourner à mon fujet, le nombre des uns & des autres eftant devenu plus, grand, ceux de Tentyra mettent l'épée à la main, & renouvellent le combat à coups de feches. Mais, comme leurs ennew mis ne penfent plus qu'à s'enfuyt, ils les pou fuivent avec ardeur. limpioq tus me y Vn de ceux, que la frayeur avoit mis en de fordre, pe confiderant pas, dù il metroit les pieds, gliffe fur la terre, il tombe, & eft dusq fi-toft pris. Le parti victorieux le coupe en plufieurs parties; on coupe encore ces parties en d'autres, afin qu'ils en ayent tous quelque morceau; Enfin, chacun le devoreravec plai fir, & on le rongejufques aux os. Ils n'atten dirent point qu il fuft cuit dans une chaudie reny qu'il fuft røfti. Ils avoient une figrany de impatience, que le tempsi, qu'il auroit falut pour le cuire leur auroit paritrop long. Its aymerent mieux le manger crud by a lieu! veritablement de leur fçavoir gré de ce qu'ils ne violerent pas le feu que Promethee ofa ravit au plus haut du Ciel, pour le donner à la terre. Je m'en réjouis avec cet élement, & je ne doute pas auffi que tu n'en ayés de la Anca, fed quem valeant amittere dextra, ** Nam genus hoc vivo jam decrefcebat Homeros A Labitur hic quidam, nimia formidine cursum, Precipitans, capiturque aft illum in plurima se-, tum Frufta, ac particulas, ut multis mortuus unus, ^\ Sufficeret, totum corrofis offibus edit A Victrix turba: nec ardenti decoxit ahenop Aut verubus: longum ufque adeo, tariumque putavit Expectare focos, contenta cadavere crudo. dere libet, quod non violaverit ignem Quem fumma cœli raptum de parte Prometheus bet ¶ Exemplum effe cibi.ficut modo dicta mihi gens Poft omnes herbas, poft cuncta animalia, quicquid Cogebat vacui ventris furor, hoftibus ipfis Pallorem ac maciem, & tenues miferantibus artus |