Pro nihilo pendes? Ecce inter pocula quærunt Heic aliquis, cui circum humeros hyacinthina: lana eft, Rancidulum quiddam balba de nare locutus, Phyllidas, Hypfipyllas, vatum & plorabile fi quid Eliquat,& tenero fupplantat verba palato.. Affensere viri, nunc non cinis ille poeta Felix non levior cippus nunc imprimit offar Os populi meruiffe:& cedro digna locutus, Linquere nec fcombros metuentia carmina, nec thus ? qu'il qu'il a de galante Jeuneffe prend la peine de fe le faire dicter ? Ony, cela eft beau. Sur la fin d'un grand repas, lorfque la bonne chere échauffe l'efprit, on fe met à parler de ce qu'il y a de nouveautez. Un qui fe croit plus fçavant que tous les autres, parce qu'il a une plus belle robe, fe met à reciter je ne fçay quels vieux Vers, qu'il croit fort nouveaux ; il les begaye, il les prononce du bout des levres, pour leur donner plus de grace. Les Phyllis, les Hypfipyles, les autres fujets des anciennes Poëfies ne font pas oubliez. Il debite tout cela affectant un ton de voix tendre & languiffant. On l'écoute, on applaudit. Eh bien le Poëte, dont on recite ainfi l'Ouvrage, eft-il pas heureux? Ses cendres devroient s'en réjouir, la terre doit les épargner. Quoy Eftre loüé dans un festin par tout ce qu'il y a de Gens confiderables? Ah fans doute que les violetes doivent naiftre sur fon tombeau, fon ombre doit eftre couronné de fleurs. Vous riez, me dites-vous. Vous vous donnez un peu trop de liberté. Mais parlez ferieufement. Répondez moy ? Y a-t-il quelqu'un qui foit fâché tout de bon de meriter les applaudiffemens du public, & qui ayant fait un Ouvrage, qui merite d'eftre écrit fur N Tome II. le cedre, refufe de le donner, voyant bien qu'il ne fervira point à enveloper du poisson fec, ou de cornets à mettre du poivre & de l'encens? Qui que vous foyez qui me parlez de la forte, je veux bien vous répondre, & ne vous déguifer point ma penfée. Maintenant que je fais ces Vers, fi vous en trouvez quelques-uns à votre goût (je fçay bien qu'il n'y en a pas beaucoup, qui meritent voftre approbation) Mais enfin, fuppofons qu'il y en ait quelques-uns, qui ne vous déplaifent pas, je vous avoue que vous ne me feriez aucun déplaifir. Je ne fuis point autrement fait que les autres. On aime à entendre dire du bien de fes Ouvrages. Mais je pretens que mon but ne doit pas eftre de rechercher que l'on s'écrie ô que cela eft beau! ô le bel endroit! Car enfin, voyez un peu ce que toutes ces belles louanges font dans le fond? Je veus que voftre ouvrage soit meilleur que l'Iliade de Labeon, qui merite bien de prendre de l'hellebore; que ce ne font point de ces Elegies, que les Chevaliers Romains lifent au milieu de leurs débauches; que ce ne font point de ces Chanfons, qui n'ont point d'autre prix que d'eftre écrits fur de belles tabletes. C'eft, fi vous le voulez, quelque chofe de plus merveilleux. Quifquis es, o modo quem ex adverfos dicere ô feci, Non ego, cum fcribo, fi forte quid aptius exit, ¶Quando hac rara avis eft, fi quid tamen ap tius exit, Laudari metuam : neque enim mihi cornea fibra eft: Sed recti finemque, extremumque effe recufo, Euge tuum & Belle nam belle hoc excute to tùm, Quid non intus habet? Non heic est Ilias Atti Ebria veratro: non fi qua elegidia crudi Dictarunt proceres, non quicquid denique le Etis Scribitur in citreis, calidum fcis ponere fu· men, Et, veram, inquis, amo; verum mihi dicite, de me Qui pote? Vis dicam ? nugaris, cum tibi cal ve Pinguis aqualiculus propenfo fefquipede. ex ter. O fane, à tergo quem nulla ciconia pinfit, Nec manus auriculas imitata eft mobilis albas, Nec lingua, quantum fitiat canis Apula, tan ta. Vosé Patricius fanguis! quos vivere fas eft Quis populi fermo eft quis enim? nifi carmina molli |