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DE LA

SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE,

SCIENCES,

ARTS ET BELLES-LETTRES

DU

DEPARTEMENT D'INDRE ET LOIRE.

Continuation des Annales de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres.

LES
Les progrès remarquables de l'agriculture sont dûs,

on ne peut en douter aujourd'hui, aux publications fréquentes de toutes les améliorations qui s'opèrent dans le royaume, et même dans les pays étrangers. C'est dans le désir de contribuer efficacement à ces progrès qu'a été entreprise la rédaction de ces Annales, destinées à répandre parmi les cultivateurs du département les lumières acquises sur toutes les branches de l'agriculture, de l'économie rurale, du commerce et des fabriques. Pour arriver à ce but, la Société réclame de nouveau l'entremise des propriétaires éclairés qui préfèrent, par goût plus encore que par calcul, le séjour paisible des champs au tumulte des villes. Elle espère être secondée, comme elle l'a déjà été, par tous ceux de ces propriétaires que distinguent leurs connaissances en économie rurale. Ils trouveront eux-mêmes dans ces Annales, qui doivent servir à transmettre aux uns le résultat des recherches des autres, un moyen de communiquer leurs idées et de se rendre utiles celles d'autrui. C'est par eux enfin que tout ce que nous publions sur l'agriculture parviendra plus sûrement à sa véritable adresse, c'està-dire à la connaissance de cette classe nombreuse de cultivateurs que le défaut d'instruction peut rendre longtems encore dépendans d'une aveugle routine.

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Observations metéorologiques faites pendant le

mois de décembre 1821.

BAROMETRE.

Elévation du mercure.

Maximum, au matin, 28 p. 5 1⁄2 l. Minimum, au matin, à midi et au soir, 26 p. 6 1.

THERMOMÈTRE, Élévation au dessus de zéro.

Maximum, à midi, 14 degrés. Minimum, au matin, 3 degrés. Etat du ciel.

Beau ciel, 20 fois; tems couvert, 8; variable, 9; pluie, 41; gelées blanches, 3; tems calme, 39; brouillards, 6 fois. Le vent sud-ouest a soufflé 10 fois; le sud, 35; le nordest, 1; le nord, 3; le nord-ouest, 2; l'ouest, 19; l'est et le sud-est, 2 fois.

Les vingt-trois premiers jours du mois de décembre se sont écoulés sans qu'on ait ressenti les plus faibles atteintes des rigueurs ordinaires de la saison; mais il est bon de faire observer que dans ce laps de tems les vents de pluie soufflaient plus souvent que les autres. On a remarqué que le baromètre ne s'accordait pas avec l'humidité constante de la première moitié du mois. Dès le début de la seconde, le mauvais tems s'est mis en concordance avec le baromètre, qui s'est tenu beaucoup au-dessous de 27 pouces. A partir de cette époque, les vents du sud, de l'ouest et du sud-ouest, nous ont amené de fortes et longues pluies. Ces vents ont soufflé avec beaucoup de violence, tant le jour que la nuit. A deux heures après midi de la journée du 24, le baromètre était rapidement descendu de 6 ligues au-dessous de tempête, et s'y est maintenu pendant 24 heures; puis il a regagné le point 27, et y est demeuré à peu près stationnaire depuis le 25 au soir et toute la journée du 26; mais, dans la nuit suivante, la violence du vent a augmenté, accompagné de longues averses. Le baromètre indiquait alors 26 pouces

lignes. Les personnes qui se livrent à des observations meteorologiques se sont accordées à dire que, depuis un grand nombre d'années, on n'avait pas vu le baromètre descendre si bas et rester si long-tems au-dessous de 27 p.

Les journaux nous ont appris que ce long et vaste ouragan, presque partout accompagne de la foudre, a étendu ses devastations sur beaucoup de contrees de la France, en mer et sur les côtes. Un pareil soubresaut du baromètre, si l'on peut s'exprimer ainsi, n'a eu lieu que trois fois, dit la tradition, depuis celui de l'année 1700.

Rapport sur la culture du pois gris, ou bizaille, dit vulgairement pois mouton, par M Roze

Leroux.

Lorsque les propriétaires de la Beauce introduisirent dans leur pays fes troupeaux de bêtes à laine fine, le besoin qu'ils eurent d'une grande quantité de fourrages pour la nourriture de ces troupeaux, les engagea à changer leur mode d'assolement, et à ensemencer une partie de leurs terres en sainfoin, trèfle et luzerne.

D'autres parties furent consacrées à la culture des vesces et des pois gris, vulgairement connus sous le nom de pois mouton, pour être mangés en vert pár leurs troupeaux.

Le tems les mit bientôt dans le cas d'apprécier tous les avantages qu'ils pouvaient retirer de la culture du pois mouton, et leur fit connaître qu'outre la supériorité que ce fourrage avait sur les autres, sous le rapport du produit, il en avait une bien plus grande encore par sa qualité, lui reconnaissant celle de maintenir leurs troupeaux dans le meilleur état et de ne pas les voir exposés aux maladies occasionnées par la grande quantité de luzerne donnée quelquefois aux moutons.

Les nourrisseurs firent l'expérience que ce fourrage contribuait à faire engraisser plus promptement leurs bêtes, et que le pois mouton, substitué à une partie de l'avoine donnée à la bergerie, la remplaçait avec avantage.

Des essais faits cette année par plusieurs propriétaires du département, et qui ont été couronnés du plus heureux succès, démontrent assez évidemment que cette plante légumineuse peut être cultivée avec avantage sur toute espèce de terre. Je citerai particulièrement un de ces propriétaires, M. Marquet, maître de poste aux Ormes, qui, possesseur d'un superbe troupeau de race fine, peut marcher, par les soins qu'il lui donne, sur la même ligne que ceux que nous nous plaisons à offrir pour modèles. M. Marquet, qui fait valoir la majeure partie des fermes de la terre des Ormes, dans un voyage qu'il fit, il y a dixhuit mois, à Paris, fut étonné, en traversant la Beauce,

des belles récoltes en fourrages qu'offraient des plaines immenses ensemencées en pois mouton, et surtout dans une année où les prairies naturelles et artificielles n'offraient que la triste apparence d'une demi-récolte.

Il conçut alors le projet de cultiver cette espèce de pois, et, pour connaître quel était le terrain le plus convenable à cette culture, il fit choix de quatre pièces de terre de qualité différente, qu'il fit labourer comme pour l'avoine; il les ensemença à raison de 9 boisseaux par arpent, en ajoutant à cette quantité un demi-boisseau d'avoine pour en soutenir le fourrage.

Lorsque les pois furent passés fleur, il en fit faucher la moitié pour être réservée comme fourrage, et l'autre moitié fut laissée pour être récoltée en grain.

Il est résulté de ses essais faits avec le plus grand soin, que le produit, malgré la variation sur laquelle il s'attendait, avait surpassé d'un tiers celui que lui avaient donné les années précédentes deux coupes de trèfle faites sur la même terre. La récolte en grain fut de 150 à 180 boisseaux à l'arpent.

Appuyé sur l'expérience des propriétaires qui ont porté à un si haut degré de perfection l'art d'élever les troupeaux et d'en conserver la race, et d'après les essais que j'ai eu l'honneur de vous citer, je ne doute pas que si l'introduction de la culture du trèfle dans notre département a offert de grandes ressources aux propriétaires, pour la nourriture de leurs troupeaux, celle du pois mouton ne leur soit aussi avantageuse, puisqu'elle les mettra à même, par l'augmentation qu'elle apportera dans leurs fourrages, d'accroître le nombre de leurs bêtes à laine et de leur procurer une excellente nourriture, dont dépend le bon état des troupeaux et par suite la qualité de leur laine.

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Rapport sur les Fermes-Modèles.

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La société d'agriculture du département du Doubs a adressé à celle du départemeut d'Indre et Loire des considérations sur les fermes-modèles, M. le baron Deslandes a été chargé d'en faire un rapport. Il fait connaître d'abord que la première de ces deux sociétés avait rencontré un propriétaire d'un domaine de trente-deux hectares en une seule pièce, lequel consentit, ainsi que le fermier, à l'exploiter d'après le mode d'assolement qu'un des membres de la société était chargé de faire exécuter. C'est ainsi que s'est formée une première ferme pouvant servir de modèle à d'autres propriétaires ou cultivateurs. La société d'Indre et Loire, frappée des avantages d'une telle culture, et persuadée, comme celle du Doubs, qu'il suffit de présenter un de ces établissemens pour qu'il s'en forme d'autres par imitation, n'a pas hésité à s'emparer de cette idée, avec cette différence qu'elle n'interviendra dans aucun traité, soit avec un propriétaire de domaine, soit avec un fermier, mais elle s'y intéressera par des conseils, des avis des encouragemens et d'honorables récompenses. Ainsi, tout cultivateur pourra entreprendre le nouveau mode de culture sur son domaine et en y consacrant une étendue de terres arables, telle que les résultats soient assez importans pour en faire sentir les avantages en cultivant plus en grand.

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Pour arriver à son but, la société a pensé qu'elle n'avait rien de mieux à faire que de retracer ici la culture recommandée par ses collègues du Doubs.

Ainsi, au lieu des deux tiers des terres en labour qui, dans l'assolement triennal, sont annuellement en céréales, il n'y en aurait que moitié, toutefois après avoir prélevé sur la totalité de ces terres, une partie plus ou moins étendue à consacrer à des prairies artificielles pérennes ou durables.

L'autre moitié des terres serait également partagée entre les récoltes sarclées, celles des pommes de terre, maïs, navettes et autres racines ou légumes, etc., et les plantes annuelles à fourrages.

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