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1716. & Valenciennes, & l'Infanterie dans la Plaine de Lens.

la Chambre de JuAice..

Affaires de Il n'y eut néanmoins aucune entreprise militaire, & ces divers préparatifs ne fervirent qu'à faire voir que S. A. R. étoit prête à tout évenement. Ainfi le Public rendit fon attention aux affaires du dedans du Roiaume, dont la principale étoient alors les Chambres de Justice, car on parloit d'en établir dans les grandes Villes, & on avoit déja commencé à Rouen, où même un nommé Monfieur Loutre en étoit mort de fraieur.. Monfieur Hainaut s'y prit mieux à Hiftoire de Monfieur Paris. Il avoit été Fermier General Hainaut.. & étoit gendre de Monfieur de Mon

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targis. Sans attendre qu'on le citât à la Chambre de Juftice, il courut y déclarer qu'il avoit gagné quatre millions dans les Fermes de Sa Majesté, & qu'il étoit prêt de les remettre aux Juges de ce Tribunal, demandant feulement qu'on lui en laiffât la cinquieme partie. Sa demande lui fut accordée fans aucune difficulté, & il fe conferva ainfi huit cent mille livres de cette fomme. Il eft vrai que c'étoit peu au prix de ce dont il le dépouilloit.. Mais auffi la tranquillité avec laquelle i

pou

pouvoit dépenfer les revenus d'autres 1716. fommes qu'il n'avoit pas déclarées»valoit pour lui quelque chofe.

Prêtre..

UN Prêtre de Saint Sulpice tint Et d'un une conduite pareille, à l'infidelité près, qu'on ne pouvoit reprocher à Monfieur Hainaut. Voici le fait. Il avoit fous fon nom à l'Hotel de Ville une fomme de cinq cent mille livres, qui appartenoient à l'infortuné Bourvalais.. Le bon Ecclefiaftique en avertit la Chambre Ardente, qui confifqua d'abord cette fomme, & lui en donna. cent mille livres pour fon droit d'a vis.

refferre.

A u refte le malheur de Bourvalais Bourvalaisn'en demeura pas là. On trouva parmi fes papiers pour plus d'un million de Billets qu'il n'avoit pas déclarez,& on le mit dans la Tour de Montgommery, après lui avoir fignifié qu'il y avoit contre lui une fentence criminelles, tant pour ces Billets, que pour d'autres qu'il avoit cachez, & qui montoient à des fommes prodigieufes..

taxez.

Cette vigueur fit l'effet qu'on en Notaires, attendoit, & ceux qui avoient ordre de fe tenir chez eux s'empreffèrent de facrifier une partie de leurs gains pour conferver l'autre. Cependant ce ne F 6 fut

1716. fut pas affez pour la Chambre de Juf tice. Elle prenoit les Gens d'Affaires pour des fources intariables de richeffes, & de fait ils l'étoient en quelque forte, parce que craignant le mauvais fort qui les attendoit, ils avoient fait difparoître des fommes immenfes par des voies inconnues. On fit donc courir le bruit que le Roi alloit donnes un nouvel édit qui en arracheroit des confeffions plus fidelles que les précédentes, & ce Tribunal obligea les Notaires de donner entre eux tous la fomme de douze millions, faute de quoi on les rechercheroit fur toutes négociations ou contracts frauduleux & ufuraires, qu'ils pourroient avoir faits. A regarder les chofes d'une certaine maniere, il n'y avoit point de vexacontre la tion dans cette conduite, puisque la de Juftice. Chambre Ardente déchargeoit avec

Remonfrances

Chambre

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honneur, & mettoit pour toujours à couvert à cet égard ceux qu'on reconnoiffoit ne s'être pas enrichis par des voies illegitimes. Mais d'un autre cô té, elle interrompoit le commerce, & le faifoit languir étrangement. Les Marchands de Paris s'en plaignirent au Duc Regent, & le prièrent de mettre fin à ces recherches, afin qu'ils fuffent

ment de la

ceux qui étoient folvables ou non. Il 1716. leur fit des promeffes telles qu'ils pouvoient les fouhaiter, & les chofes continuèrent d'aller leur train ordinaire. CEPENDANT S. A. R. s'appliqua fortement à faire réuffir un autre projet, qui étoit celui de ranimer la confiance du Public, & de rétablir les Finances par ce moien. Pour cet ef- Etabliffefet, par le confeil & avec le fecours du Banque. fameux Jean Law Ecoffois, il établit cette Banque, dont le fouvenir durera fans doute autant que le monde. L'auteur du Projet fut le directeur de l'entreprise. Monfieur de Trudaine futur Prevôt des Marchands fut nommé avec deux Négocians, pour figner les nouveaux Billets d'Etat, qui furent diftribuez à l'Hotel de Villé, & fubftituez aux anciens papiers Roiaux. En moins de rien, il y en eut pour deux cent cinquante millions, qui eurent cours dans tout le Roiaume pour argent comptant. Voici une copie du Privilege accordé le deux Mai à Mr. Law pour l'établiffement de fa Banque.

L
OUIS &c. A tous ceux qui ces Arrêt qui
Préfentes verront, Salut. Les l'établit..
avantages que les Banques publiques
F 7

ont

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1716. ont procuré à plufieurs Etats de l'Europe, dont elles ont foûtenu le Credit rétabli le Commerce, & entretenu les Manufactures, Nous ont perfuadé de l'utilité que nos Peuples retireroient d'un pareil établiffement. Le Sieur Law Nous aiant propofé il y a quelques mois d'en former une, dont ce fond feroit de nos deniers, & qui feroit adminiftrée en notre nom, & fous notre autorité, le Projet en fut examiné dans notre Confeil de Finances, où plufieurs Banquiers, Negocians & Députez des Villes de Commerce aiant été appellez pour avoir leur avis, ils convinrent tous que rien ne pouvoit être plus avantageux à notre Roiau me, qui par fa fituation & fa fertilité jointe à l'induftrie de fes Habitans, n'avoit befoin que d'un credit folide pour y attirer le Commerce le plus floriffant. Ils crurent néanmoins que les conjonctures du tems n'étoient pas favorables, & qu'il conviendroit mieux qu'un tel établisfement fut fait fur le compte d'une Compagnie. Ces raifons jointes à quelques conditions particuliéres du Projet, Nous déterminérent à le refufer. Mais ledit Sieur Law nous a

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