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LES Fonds de l'année 1708. aiant eté prefque entièrement confommez par avance, il ne reftoit de Fonds libres de l'année 1708. déduction faite dè Charges & Affignations anticipées, que

IL n'avoit été fait
aucune difpofition pour
les vivres de la Campa-

gne, nul fond
pour les
remontes & les re-

cruës.

20388338.

TEL étoit alors l'état des Finances du Roi, des Dettes de l'Etat, & du fond qui reftoit pour fatisfaire à toutes ces dépenfes, lorfque Monfieur de Chamillart, chargé d'ailleurs du dé

tail

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tail de la Guerre fupplia le Roi de le décharger d'un fardeau qui devenoit tous les jours plus pefant, à quoi on peut ajoûter que la rareté de l'efpè ce, les fommes confiderables dûës aux Treforiers & aux Entrepreneurs, le défaut de paiement des Affignations, le difcrédit des Effets du Roi, & l'ufure qui fe faifoit fur les Billets de Monnoie & fur toutes fortes de pa piers, avoient mis les Finances dans un état qui paroiffoit fans remede.

LE Roi me nomma ControlleurGénéral dans cette affreule fituation. Elle m'étoit affez connue. Le peu de poffibilité de fatisfaire à tant de dépenfes avec fi peu de fond me parut dans toute fon étendue, & je fentis tout le poids d'une parei'le Commiffion. Mais le Roi ne me laiffa pas la liberté de lui représenter ce que je lavois & ce que je connoiffois de l'etat de fes Finances. Il me prévint & s'expliqua nettement, me difant qu'il connoiffoit parfaitement l'état de fes Finances: qu'il ne me demandoit pas l'impoffible: que fi je réüffiffois, je lui rendrois un grand fervice, dont il me fauroit beaucoup de gré; & que file fuccès n'étoit pas heureux, il

1716.

ne

1716, ne m'en imputeroit pas les événe

mens..

JE crus devoir commencer cette difficile adminiftration par un coup décifif., & qui marquant au Public que je connoiffois l'ordre & l'économie d'une bonne Régie, étoit feul capable de donner à l'efpèce fa premiere circulation & de ranimer la confiance.

JE compris que le Trefor Reial comme le centre de la Finance devoit recevoir tout le produit des Revenus de S. M. & je m'attachai à l'y faire remettre à l'échéance de chaque paie

ment..

2. QUATRE raifons principales m'y déterminérent.

PREMIEREMENT, pour enga ger les Comptables à paier plus régulierement qu'ils n'avoient fair. SECONDEMENT, pour empêcher que ceux qui avoient pris des engagemens pour le fervice, ne fuffent plus long tems expofez à effuier de longs retardemens, ni privez par les maun aifes difficultez des Comptables, d'une partie de leur intérêt, dont le retardement jufqu'alors avoit fait un tort confiderable au crédit du Roi.

TROISIEME MENT, parce qu'en 1716. faifant porter directement à la Caiffe du Trefor Roial le produit des revenus de S. M. je redonnois à cette Caiffe un credit éteint depuis longteins, perfuadé que le feul moien de diffiper la fuperiorité ufuraire que l'efpèce avoit prife fur le papier, & de faire fortir l'efpèce, étoit de faire voir au Public beaucoup d'argent circuler dans la Caiffe du Roi.

QUATRIEMEMENT, je penfai à établir une Regie certaine, & qui me mît en état de pourvoir aux dépenfes les plus preffées par la connciffance du fond que j'aurois dans cette Caiffe, fuivant les bordereaux qui m'en feroient remis toutes les femaines & tous les mois.

CET arrangement fut applaudi, & eut tout l'effet qu'on en pouvoit attendre.

POUR parvenir à l'exécution de ce Projet, il falloit rendre libres les Fonds de l'année 1708. qui avoient été consommez entierement par des Affignations anticipées, lefquelles avoient été tirées pour les depenfes des années précedentes.

LE Roi ordonna qu'elles feroient

rap

1716. rapportées, & réaffignées fur l'année 1709. ce qui fut exécuté. La diminution des Efpeces qui avoit été annoncée pour le premier Mars 1708. & fucceffivement dins les autres mois de la même année, détermina, tous les porteurs d'Affignations à les rapporter fans peine, pour éviter les diminutions qu'ils auroient fouffertes, fi on avoit pû les acquiter exacte

ment.

IL faut obferver que ces Fonds n'étant pas à beaucoup près fuffifans, pour fournir aux dépenfes les plus preffées & les plus néceffaires, il fallut penfer à augmenter le crédit & faciliter de nouveaux emprunts; & comme il avoit été ordonné par un Arrêt du vingt neuf Octobre 1707.que tous les paiemens ne pourroient être faits ni ftipulez que les trois quarts en espèces, & l'autre quart en Billets de monnoie, le défaut de liberté dans les conventions qui se pouvoient faire entre le prêteur & l'emprunteur, faifoit toûjours refferrer de plus en plus l'efpèce. Le Roi permit par Arêt du vingt-fept Fevrier 1708. la liberté des ftipulations. Cet Arrêt & les diminutions annon

cées,

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