Total,

199148926.

1716.

UNE obfervation très-importante à faire, eft que ces derniers fonds de l'aliénation du Controlle des Actes des Notaires, du rachat de la Capitation du Clergé, & du Prêt & Droit annuel ne font entrez que dans les cours des années 1710. & 1711. &pour parler jufte, on fit fubfifter par une espece de miracle les Armées & l'Etat en l'année 1709. au moien des avances qui furent faites par les Fermiers, Receveurs, & autres, qui prêtérent leur argent, ou leur crédit, qui ont été rembourfez à mesure que ces differens fonds font rentrez.

ON tira un grand fecours du travail des Monnoies, qui produifirent un fond actuel de 11570773. livres qui furent emploiées utilement pour le paiement des Troupes.

ANNÉE 1710.

LE détail des moiens dont on s'eft

1716. fervi pour les dépenfes des années 1708. & 1709. fait fentir quelle devoit être la difficulté pour ne pas dire l'impoffibilité, de trouver de nouvelles reffources pour les dépenses de la Guerre, qui continuoit avec plus de vivacité que jamais après la prie de Tournai & le mauvais événement de la Bataille de Malplaquet, qui fut fuivi de la prife de Mons.

DANS cette fituation, je propofai au Roi au mois de Novembre 1709. de faire faire une Régie, par douze Receveurs Generaux, de plufieurs affaires extraordinaires, & d'établir une Caiffe dans laquelle feroient portez les fonds tant des affaires extraordinaires, dont ils pourfuivroient le recouvrement, que des fonds qu'on y pourroit faire.

LES Receveurs Generaux donne

rent en cette occafion des preuves de bonne volonté pour le fervice, Ils déclarerent, qu'en fe chargeant de la Régie des affaires extraordinaires, ils ne prétendoient aucune Remife ni Benefice, & fe contenteroient des intérêts des avances qu'ils pourroient faire & qu'ils demandoient fculement que les fraix du Bureau de Pa

ris & de ceux des Provinces fuffent 1716. paiez par le Roi.

ILS établirent un Bureau à Paris avec un Directeur & un Caiffier: & pour donner du credit à cette nouvelle forme de Régie, laquelle prit d'au-. tant plus de faveur que le Public, qui étoit fort rebuté des Traitans, vit que les recouvremens feroient faits fans fraix & fans profit pour ceux qui en auroient la direction, on fit entrer des fonds dans ces Caiffes qui en font fortis pour fournir aux dépenses; ce qui augmenta tellement le crédit de cette Caiffe, qu'on peut dire qu'elle a foûtenu l'Etat jufqu'en Avril 1715.

LES affaires extraordinaires dont les Receveurs Generaux furent chargez de faire la Regie, & dont les fonds furent portez au Bureau qui devoit être établi, furent:

... Le rachat du prêt & droit annuel.

2. Un denier d'augmentation de réunie aux Receveurs Generaux & aux Receveurs des Tailles.

3. Des taxations ou augmentations de gages attribuez aux Officiers comptables.

4. L'alienation ou engagement du HS Con

1716.

Controlle des Actes des Notaires. 5. L'affranchiffement de la Capitation du Clergé.

Tous ces fonds extraordinaires ont produit près de foixante-huit millions fans aucune remife, ni deux fols pour livre & ces recouvremens ont été faits & remplis fans aucuns fraix contre les redevables.

ON peut obferver ici que ler affaires extraordinaires regies par les Receveurs Generaux, ont produit 43817246. livres, dont la remife, fur le pied du fixiéme & des deux fols pour livre, auroit monté à 11000698. livres, qu'on a menagées pour le Roi & pour les redevables.

TELLE eft l'origine de cette Caiffe de Régie, dont la recette a été faite fur les Quittances des Gardes du Trefor Roial,& du Treforier, des Revenus cafuels, pour en compter au Confeil feulement & à l'ordinaire, comme ont fait les Traitans.

CES arrangemens pris, il fallut penfer à acheter des Grains pour les Vivres de l'Armée. Les Intendans eurent ordre de faire des marchez. On dreffa un état de ce qu'il en falloit, tant pour les Troupes qui tiendroient

Gar

Garnison pendant le quartier d'hiver 1716. que pour les Armées affemblées. Il montoit à fept cent trente-trois mille facs, qui coûtérent plus de trentecinq livres le fac, & cette dépense avec les fraix de voiture jufqu'aux Magazins paffoit vingt-cinq millions.

LES Munitionnaires ne furent chargez que des équipages pour la voiture des Vivres aux Armées, de la moulure des Grains, façon, cuiffon & diftribution du Pain, dont la dépense fut confidérable par rapport à la cherté des Grains.

ON peut remarquer combien l'excès du prix des Grains pendant les années 1709. & 1710. a augmenté les dépenfes par comparaison aux années précédentes.

PENDANT cette année 1710. le Roi fit des avances pour parvenir à la Paix. Monfieur le Maréchal d'Uxelles & Monfieur l'Abbé de Polignac furent envoiez à Gertruidenberg, pour conferer avec les Députez des Etats de Hollande.

ON fait que les Conferences n'eurent aucun fuccès. La Guerre continua, & les Ennemis aiant affiégé & pris Douai, Saint Venant, Bethune & H. 6.

Aire,