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avoir foûtenu la dépense de sept Campagnes remplies de mauvais événeil ne s'en eft trouvé au premier Septembre 1715. que pour une somme prefque égale au premier Janvier 1708.

mens,

VI. Toutes les dépenfes ordonnées par le Roi ont été réglées fans être concertées avec le Controlleur-General: celles de la Guerre, de la Marine, & des Penfions, entre le Roi & Meffieurs les Secretaires d'Etat, chacun pour leur département.

LE Controlleur-General étoit chargé de trouver des Fonds par tous moiens, pour fournir aux dépenses. Etoit-il maître de refufer ou d'abandonner fa place? On fe rapporte à ceux qui ont vû de près le Gouvernement paffé, de rendre fur cet article la juftice qui eft dûë à celui que le Roi avoit choisi pour un fi pefant & fi difficile Miniftere.

UNE reflexion bien plus forte, & à laquelle il n'y a point de replique, eft que la Guerre étoit engagée & foûtenue par des Ennemis fortunis, fort aigris contre la France, & dont les deffeins n'étoient pas moindres que

de

1716.

1716. de partager le Roiaume, & d'en faite un Pais de Conquête pour eux.

On fait le Projet qu'ils avoient fait, de fe faire un chemin à travers de la France, pour forcer le Roi d'Efpagne d'abandonner fes Etats."

LE Voiage de Monfieur de Torcy à la Haie & les Conferences de Gertruidenberg avoient fait connoître à toute l'Europe les deffeins des Ennemis, & l'impoffibilité où on étoit alors de faire la Paix. Il falloit donc de néceffité foûtenir-la Guerre. L'épuisement du Roiaume étoit affez connu. On n'avoit ni affez de moiens differens à choifir pour la foûtenir, ni affez de tems pour délibérer: à peine avoit-on celui d'agir & de mettre en œuvre tous les moiens qui pouvoient fans violence produire de l'argent. Le falut de l'Etat confiftoit uniquement à faire la Paix. Elle a été heureusement & glorieufement conclue contre toute forte d'efperance. Bien loin de blâmer quelques moiens que la force & la néceffité ont obligé de mettre en ulage ne doit on pas louer des Minifti es, qui dans des tems fi malheureux & dans un état fi chan

cel

cellant, ont eu affez de courage pour 1716. n'être pas effraiez, & pour continuer de's efforts vifs & redoublez, qui ont enfin produit cette Paix auffi néceffaire que defirée.

faires.

- IL s'en falloit bien que les autres Taxes des Gens d'affaires puffent juftifier leur Gens d'af zadministration d'une maniere auffi noble & auffi éclatante. Auffi on fut bien éloigné d'avoir pour eux les mêmes éga ds. Le Rolle qui contenoit les noms des Traitans & autres Intéressez fut réglé y en avoit quatre cens qui furent dift ibuez en plufieurs Claffes. La premiere Lifte montoit à quinze millions huit cent mille livres. On ajoûta que le produit de ces Taxes ne devoit être emploié qu'au souilagement de l'Etat, & à l'extinction des Dettes dont il étoit chargé. Pour cet effet, le Roi s'étant fait reprefenter en font Confeil les Rolles arrêtez, il parut qu'il y avoit été compris pour fept millions huit cent vingt-fept mille lept cent deux livres de principaux de Rentes, confti.uées, tant fur l'Hôtel de Ville, que fur les Tailles, les Poftes, & autres Fermes & Recettes, qui faifoient partie du paiemen: des Tome I. Taxes

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1716. Taxes de ceux qui étoient compris dans lefdits Rolles, & qui devoient être éteints amortis & retranchez des Etats. Ces taxes au reíte devoient être paiées dans l'efpace de huit jours.

IL parut enfuite une feconde Lifte, qui contenoit les noms de foixante-deux perfonnes, dont les taxes montoient à quatorze millions.

La troisieme comprenoit foixante & quatorze Traitans, qui furent condamnez à paier vingt-quatre millions fix cent cinquante-fept mille neuf cent livres,

LA quatrieme montoit à vingthuit millions. En même tems qu'elle fut publice, le Confeil d'Etat rendit un Arrêt, portant extinction & amortiffement de plufieurs rentes, qui étoient comprises dans le quatrieme Rolle. Suivant cet Arrêt, les rentes & effets compris dans ledit Rolle montoient à vingt-fept millions trois cent cinquante-neuf mille quatre cent foixante-neuf livres, entre lesquels il y avoit pour dix millions cent quatrevingt-trois mille neuf cent feptante livres de Promeffes de Gabelles, Billets d'Etat, Billets de Receveurs Generaux,

neraux, Billets de le Gendre, & au- 1716. tres Effets vifez, dont la diftinction devoit être faite par des Arrêts particuliers, après que lefdits Effets auroient été remis au Receveur General de la Chambre de Juftice, qui feroit tenu de biffer les Billets d'Etat, à mefure qu'ils lui feroient apportez, pour être enfuite brûlez à l'Hôtel de Ville, en presence du Prevôt des Marchands, & des Echevins, lefquels en drefferoient leur procès verbal.

CETTE lifte fut fuivie d'une cinquieme, dont la taxe fe monta à près de douze millions. Il y eut auffi une troifieme diftribution des Billets d'Etat, dans les foixante & dix parties de Rentes établies fur l'Hôtel de Ville de Paris, dont les interêts feroient paiez.

Sieur

Le fept Decembre, le Sieur Gruet Condam fut condamné à faire amende honora- nation du ble devant l'Eglife de Notre-Dame Gruer. & celle des Grands Auguflins, à être mis trois fois au Pilori, & à être enfuite conduit aux Galeres pour le refte de fa vie, avec confifcation de fes biens, fur lefquels il fut pris la fomme de vingt mille livres, pour être diftribuez aux Pauvres.

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