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UN vit alors une fixieme lifte de Gens d'affaires, dont la taxe montoit aux environs de treize millions. Elle fut fuivie d'un Arrêt du Confeil d'Etat, qui portoit extinction & amortiffement de plufieurs Rentes conftituées fur l'Hôtel de Ville, & fur differens Revenus du Roi, & comprises dans les Rolles arrêtez le cinq & le douze Decembre, outre la fuppreffion de feize millions & plus de Billets d'Etat, Promeffes de Gabelles, Billets de Receveurs Generaux, Suppreffion ou Remboursement d'Offices & d'Avances & autres Effets, ce qui faifoit en tout vingt-trois millions cinq cent foixante-fept mille fept cent nonante & une livres, dont l'Etat fe trouvoit déchargé.

LA feptieme lifte contenoit les noms de quatre-vingt leize perfonnes condamnées à pater dix-huit millions cent foixante-fept mille cinq cent nonante-fix livres. On publia dans le -même tems un Arrêt du Confeil d'Etat, portant extinction & amortissement de plufieurs rentes & effets compris dans le fptieme Rolle, qui montoit à dix-huit millions cent quatorze mille cent nonante-fix livres,

entre

entre lesquels il y avoit pour treize 1716.

millions fept cent quatre-vingt-quatre mille neuf cent foixante-huit livres, en Promeffes des Gabelles, Billets d'Etat, Billets des Receveurs Generaux, & autres Effets vilez.

ON vient de voir par ce détail Affaires de que la Confti. j'ai pouffé jufqu'à la fin de l'année tution. quelles furent les occupations de la Chambre de Juftice. Les affaires de Religion n'exciterent pas moins de troubles durant c tte année. Je ne. parle point des Mandemens des Evêques d'Apt & de Graffe, qui parurent dans le mois de Mai, & qui furent fupprimez par le Parlement de Provence avec iteratives inhibitions aux Archevêques & Evêques de fon reffort d'écrire rien qui pût exciter la divifion, fous, peine de faifie de leur temporel.

que d'An

L

JE commence par le Bref du Pape Bref du Psà l'Evêque d'Angers. Le Saint Pere pe à l'Evêy felicitoit ce Prelat du zele qu'il gers. avoit fait paroître pour la Conftitution, en la faifant recevoir dans la Faculté de Théologie d'Angers. I1, lui marquoit que rien n'avoit autant foulagé la douleur dont il avoit été penetré, à la vûë des oppofitions que K 3 les

1710. les Facultez de Paris & de Nantes: avoient faites à cette Bulle, à la honte & au fcandale des Fideles. Il lui enjoignoit de témoigner à la Faculté d'Angers fa bonne volonté paternelle, & l'envie extrême qu'il avoit qu'elle donnât fes raifons & fon fuffrage quand l'occafion s'en prefenteroit. Il l'exhortoit enfin à ne rien oublier pour cet effet, parce qu'on étoit arrivé dans des tems triftes & fâcheux où il étoit neceffaire de rendre témoi gnage à la vérité, & de travailler à l'extirpation de l'erreur & à l'affer miffement de la Foi Catholique.

Nonce à la

gne.

Retraite du ON remarqua ailément dans le ftile Campa. de ce Bref la même plume & le mêthe efprit, qu'on avoit reconnus dans quelques Actes venus de Rome. C'eft ce qui obligea le Nonée du Pape de fe retirer à Romainville, maison appartenante à Monfieur Monerot. Il eut beau dire que l'amour de la folitude étoit l'unique motif de fa retraite. Il y a long-tems qu'on ne croit plus les gens fur leur parole en femblable Les mieux intentionnez s'obstinerent à foûtenir que ce Prélat étoit tombé dans la difgrace du Duc Ré gent, & les autres ajoûterent qu'il l'a

cas.

voit bien méritée, par l'indifcretion 1716.
de fon zele qui avoit jetté le Pape
même dans un embarras, que les Prin-
ces ne pardonnent gueres aux Minif-
tres qui en font la caufe.

de Guyen

SUR la fin de Juin, on vit naitre Affaire des des affaires de Religion d'une autre Proteftans efpece, qui meritent auffi qu'on s'y ne. arrête. Les Proteftans de Montauban s'affemblerent dans les Campagnes pour y faire quelques exercices de piété. L'Intendant fe tranfporta d'abord dans un endroit où il te tenoit une de ces Affemblées, qui fe diffipa au même inftant, & il y en eut feulement quatre ou cinq d'arrêtez, auxquels la Cour fit grace, parce qu'on ne leur avoit point trouvé d'ai mes.

QUELQUES jours après, le bruit fe répandit qu'il étoit arrivé des Miniftres à Clerac, & le Peuple charmé de cette nouvelle recommença fes affemblées, dont la premiere fut à Silord, la feconde au Bois des Aufides, & les autres dans les environs de Cle rac. Là deffus, Monfieur de Courfon fe rendit de nouveau en cette Ville, accompagné d'une Compagnie de Dragons, & d'une de Cavaleric. II s'attendoit à y trouver des gens armez

!

1716. & rebelles, & il avoit ordonné par cette raison à fes troupes de fai e feu fur eux. C'étoit l'avis qu'on lui avoit donné. Mais au lieu de ce qu'il avoit craint, il ne rencontra qu'une troupe. nombreuse d'hommes & de femmes, qui vinrent au devant de lui, en chantant des Pleaumes, & en criant, Vi-. ve le Roi. Il ne laifia pas d'en faire arrêter neuf, & le Confeil de Tonneins en envoia deux à Paris. En même tems, on fit marcher des Troupes à Clerac, pour empêcher à l'ave nir ces aflemblées, qui fans ces précautions auroient peut être excité de grands troubles. Les prifons de la, Ville fe trouverent remplies de Proteftans. Les habi ans furent obligez; de remettre kurs armes entre les mains de l'Intendant. Le Parlement de Bourdeaux y députa un Commif faire, nommé Monfieur Du Val, Confeil'er de la Graud Chambre, La Juftice d'Agen fe tranfporta auffi fur le même lieu pour faire les Informations néceffaires.

Injustices

exercees

Contre eux.

CES difpofitions font voir qu'on n'avoit pas envie d'épargner ces infortunez. Auffi on ne le fit pullement, & ils furent traitez, avec tant de ri

gueur

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