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1716. conftitutionnaires. Mais qu'il falloit auparavant examiner le fond de l'affaire. Qu'ils fonderoient leurs réfolutions sur ces connoiffances. Le Pape permit là deffus à l'Abbé Chevalier de voir les Membres du Sacré College les uns après les autres.

Refolution

du Duc

CEPENDANT S. A. R. fitaffemd'Orleans bler à ce fujet un Confeil extraordiàcefujet. naire de Confcience, dont le refultat fut, qu'on ne donneroit au Pape que jufqu'au mois d'Octobre pour fedeterminer fur ces affaires, après quoi on fauroit quelles refolutions il y auroit à prendre. On crut qu'une conduite ferme & vigoureufe ébranleroit Sa Sainteté, & que le moment où on cefferoit de le craindre feroit celui où il commenceroit à craindre lui mê

Conduite

tes.

me

S. A. R. en agit de même contre des Jefui- les Jefuites, dont les manieres nouvelles & extraordinaires faifoient foupConner, qu'ils tramoient, quelque cho le contre la Regence. Ces bons Peres formoient de toutes parts certaines affociations de pieté parmi les Soldats. Il y en avoit deja plufieurs, tant en Flandres qu'ailleurs, & il fembloit que les Jefuites cherchoient à de

venir les maitres des Troupes, fous le 1716. beau pretexte de les affermir dans la Religion. On vit même jufques dans Paris la copie d'un Placet, que quarante Soldats du Regiment de Bretagne avoient prefenté à leur Colonel, pour le prier de prendre leur Affociation fous fa protection. Le Duc Regent dépêcha là-deffus plufieurs Couriers avec des ordres exprès de fupprimer ces dangereufes devotions.

donner un

LE Parlement de Bretagne rendit Ordre de en même tems un Arrêt, par lequel état de il fut enjoint aux Jefuites de donner leurs biens. fans delai une déclaration légitime des biens, qu'ils poffedoient dans la Province, fous certaines peines enoncées dans le même arrêt Les mêmes ordres furent donnez enfuite dans le refte du Roiaume.

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tions de

Ta Predica

ON ne s'en tint pas à ces mortis Interdic fications. La Cour leur fit fignifier la Confefdes defenfes de tenir d'avantage des fion & de Congregations dans leurs Communaus on. tez. Le Cardinal de Noailles leurôtat les pouvoirs de confeffer & de prêcher dans fon Diocese, à l'exception des Peres de la Rue, Trevoux, Lignieres, Gaillard & Martinot, qui étoient Confeffeurs de Princes & de!

1

1716.

pour le

Port-
Roial.

Princeffes. On défendit auffi à quelques Prêtres d'aller confeffer les Penfionnaires des Jefuites dans leurs mai

fons.

Requête QUELQU'UN fe fervit de ces moretabliffe. mens, pour prefenter au Cardinal ment de Chef du Conleil de Confcience une Requête, où ces Peres étoient traitez d'une maniere à laquelle ils n'étoient plus accoutumez depuis longtems. On y remontroit que les Ennemis de la Puiffance Epi copale & de la vie Monaftique aiant perdu leur credit, on efperoit que Son Eminence procureroit le retabliffement de Port Roial des Champs. Que les vrais Catholiques n'attendoient pas moins du zele & de la piété de Son Eminence, pour l'édification de l'Eglife, & pour la fatisfaction de l'Ordre de Saint Bernard. Qu'il étoit juste que cette ancienne Abbaie de Fondation Roiale fût retablie aux depens de ceux dont la malice l'avoit fait abbattre. Que leur ambition de mefurée, kur doctrine pernicieuse, & leurs fentimens funeftes tant de fois aux Rois de France meritoient un châtiment exemplaire. Que d'ailleurs ils avoient ufurpé des biens

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1

immenses, qui fuffifoient pour acquiter 1716.
la meilleure partie des dettes du Cler-
gé & de l'Etat.

Madame

2

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UNE autre affaire qui ne leur fit Procès de pas d'honneur, fut celle qu'ils eu de Salo. rent alors avec Madame de Salo, Abbeffe des Cordelieres de Paris. Sous le regne du feu Roi, cette Dame aiant voulu éloigner les Je fuites de fa Maifon, vingt cinq Religieufes Pavoient accufée de Janfenifme & de peu de regularité aux Exercices de piété. de piété. Le Pere le Tellier n'avoit garde de laiffer échapper cette occafion de vanger fon Ordre. Il fait nommer d'abord des Commiffaires à fon gré pour examiner cette affaire, & Madame de. Salo ne manque pas d'être condamnée. On l'exhorte enfuite à donner fa demiffion, & elle la refuse, avec une fermeté qu'on n'attendoit pas de fon Sexe. Elle appelle même comme d'abus au Parlement. 11 fallut donc recourir à la force, & on envoia quinze Archers qui l'enlevèrent de fon Couvent, & la transferèrent à Compiegne. Voilà où les choles en étoient, loriqu'elle fut 1 remife en liberté par S. A. R. &

qu'el.

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1716. qu'elle pourfuivit fon procès au Parlement. Monfieur Chevalier qui étoit fon Avocat, plaida pour elle le vingt Septembre, & n'épargna ni les Commiffaires, ni ceux qui les avoient mis en befogne. Son fecond Plaidoier ne fut pas moins éloquent, & la foule des Auditeurs fut extraordinaire.

de Thou

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:

Affaire des LE Public étoit attentif à ces Jéluites Contre les Scenes fâcheufes pour les Jefuites, Jacobins & ces Peres n'avoient pas même la loufe. trifte confolation d'être plaints dans leurs difgraces. Au contraire, l'abus qu'ils avoient fait de leur crédit fous le regne precedent, leur fufcitoit fans ceffe de nouveaux ennemis, & le tems fembloit être venu que chacun leur edemanderoit les larcins dont ils s'étoient enrichis. Les Jacobins de Toulouse furent de ce nombre. Comme ils avoient été depoffedez il y avoit longtems, en vertu d'une lettre de cachet, de deux Chaires de Theologie, & d'une de Philofophie, qu'ils avoient en cette ville, & où les Je.. faires leur avoient fuccedé, ils s'a drefèrent au Confeil de Regence pour en demander juftice. Cette af

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