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1715. valides mêmes s'en reffentirent, il n'y eut plus de Commiffaires & le prix des fournitures diminua. Enfin la Milice que les Bourgs, Villages, & Corps de Métiers avoient levée, fut congédiée.

Exilez 1a

C'ETOIT ainfi que S. A. R. s'attiroit l'amour du Peuple & des Grands, & prefque tous les Seigneurs défertoient la Cour de Sa Majefté, pour venir briller à la fienne.

UNE autre chofe que le Public vit avec plaifir fut l'ordre que Son AlAlteffe donna au Président d'Aligre d'écouter les Prifonniers, qui auroient à faire des plaintes contre le Prevôt de l'Ifle, celui de Robe Courte, & les Lieutenans Civil & Crimi- › nel, d'entendre ceux qui auroient des griefs contre le Procureur Géneral, d'aller dans toutes les Prifons, & de donner la liberté à un certain nombre de ceux qui y feroient détenus pour dettes, ou pour quelques crimes legers.

Prifonniers Le Marquis d'Aremberg, âgé de relâchez,& foixante & dix ans, fut élargi de la pellez. Baftille, où il étoit depuis onze ans, pour avoir contribué à la liberté du Pere Quefnel, detenu prifonnier dans

le

le Palais de l'Archevêque de Malines. 1715. Le Pere Guillaume Quefnel, Prêtre de l'Oratoire, & Frere de celui dont on vient de parler, eut auffi le bonheur de fortir du château de Pierre Encife, de même que l'Abbé Forgon. Dom Jerôme, & Dom Turquois,célebres Prédicateurs de la Réforme des Feüillans, furent rappellez de leur exil, & les Superieurs des Monafteres eurent ordre de rappeller auffi ceux d'entre leurs Religieux qui avoient été releguez par des Lettres de cachet, ou par des obéiffances forcées, & de les traiter & placer chacun comme ils méritoient. L'Archevêque de Tours, & l'Evêque de Montpellier, Frere du Marquis de Torcy, qui avoient été obligez de fe retirer dans leurs Diocèfes, & de n'en fortir que pour accepter la Bulle Unigenitus, eurent leur liberté. Ils fe rendirent à Paris, où le Duc d'Orleans les reçut avec des marques d'eftime & de bonté, de même qu'un grand nombre d'autres Prélats, qui étoient détenus pour le même fujet.

tement des

CEPENDANT, Ces bonnes œuvres ne Mécontenfurent rien moins que du goût des Jé Jefuites. fuites, & ils blâmèrent beaucoup en

cette

1715. cette occafion la conduite de Son Alteffe Roiale. Le cœur de ces bons Peres faignoit de voir la Religion martyrifée, comme ils s'exprimoient, fans qu'on fit la moindre attention à leurs plaintes. Un d'entre eux, nommé la Motte, exhala fa douleur par un Sermon prononcé le 20. d'Octobre dans la Cathédrale de Rouen. J'ai jugé à propos d'en inferer ici un fragment

Extrait d'un Ser

curieux.

mon fedi-,,

tieux du Jéfuite la " Motte.

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Hélas! mes chers Freres,ce pieux Monarque eft mort, dans un tems où nous croyions avoir plus befoin de lui que jamais pour la deftruction de l'Hérefie. Il n'a pas plûtôt été ,, décédé, que quinze jours après, on a vu avec surprise des gens que la fageffe du Roi avoit fait mettre dans les fers & dans les cachots, pour ,, porter la peine dûë à leurs crimes & à leur rebellion, fortis avec éclat, "" & élevez à des Dignitez, dont quin99 ze jours auparavant ils n'auroient ofé regarder seulement les Titres.... N'eft-il pas furprenant que ceux qui font à la tête des affaires, renverfent aujourd'hui tout ce que la ,,fageffe de Sa Majefté avoit établi!

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N'est-il pas étonnant de voir un pe

tit homme bouffi d'orgueil, fans 1715. ,, fcience, & fans merite, gouverner

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la Religion & l'Etat.

COMME Ce Prédicateur étoit un Pourfuites homme diftingué dans fa Compagnie, à ce fujet. criminelles. on fut moins indigné de l'audace de fes expreffions, que furpris de l'imprudence avec laquelle il les avoit hazardées. Il fut ajourné perfonnellement, & à faute de comparition, l'ajournement fut converti en Decret de prise de corps. Le contrecoup de cette affaire retomboit fur les Jefuites. Ces habiles Peres le fentirent bien. Les Superieurs de leurs trois Maifons de Paris allèrent trouver Son Alteffe Roiale, pour lui demander fes ordres touchant leur Confrere. Mais le Prince feignant de craindre que leur fentence ne fut trop rigoureufe, leur répondit qu'il avoit mis l'affaire entre les mains des Juges ordinaires, & qu'il s'en rapporteroit au Jugement du Parlement & de l'Officialité de Rouen. Ainfi ces trois Jefuites fe retirerent fatisfaits comme on peut fe l'imagi

ner.

l'Affem

LES Delibérations de l'Affemblée Refultat de générale du Clergé finirent à peu près blée du dans ce tems-là " après avoir figné Clergé. Tome I..

B

chez

1715. chez Monfieur le Chancelier un Contract, par lequel les Prelats s'engagerent à prêter douze millions au Gou

vernement.

LES Etats de Languedoc allèrent faluer Sa Majefté, & affurer le Duc d'Orleans de la joie que leur causoit fon élevation à la Regence. L'Evêque de Nîmes portoit la parole. Son Alteffe Roiale leur fit un accueil plein de bonté. Ils virent avec plaisir l'air content & gai du Peuple. Tant les Habitans de la Campagne que ceux des Villes s'attendoient à fortir enfin de la mifere qui les accabloit depuis long temps. Les uns recommençoient à faire valoir leurs Terres dans une douce tranquillité. Les autres s'appliquoient à faire refleurir le Com

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merce.

SON Alteffe Roiale avoit cependant des ennemis d'autant plus à craindre qu'ils faifoient profeffion d'être attachez à fa perfonne. L'Abbé du Bois l'avertiffoit de tout ce qu'il pouvoit découvrir, & s'attiroit par fes fervices la confiance de fon Maitre, qui lui en donnoit des marques avantageuses, que les Jaloux appercevoient avec chagrin.

SUR

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