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1717.99 des mêmes peuvent quelques fois de,, venir des maux quand ils durent trop long-tems. A la vûë d'une multi,, tude de criminels, qui par le mê,, lange du fang & des fortunes ont ,, fçû intéreffer jufques aux parties faines de l'Etat, le Public effraié ,, tombe dans une espèce de confternation & d'abattement, qui retar,, de fes opérations, & qui fait languir tous les mouvemens du Corps poli,,tique. Tel eft même le caractere du Peuple, qui toûjours fujet à l'inconftance, paffe aifément de l'excès "" de la haine à l'excès de la compaffion :

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il aime le fpectacle d'un châtiment ,, prompt & rigoureux; mais il ne ,, peut en foûtenir la durée, & laif,, fant bien-tôt affoiblir fa premiere ,, indignation contre les coupables, il s'accoûtume prefque à les croire. innocens lors qu'il les voit long-tems malheureux. 20

"

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99

9, C'EST à la prudence du Souverain qu'il eft refervé d'étudier ces ,, divers mouvemens, de favoir chan,,ger en régime des rémedes trop forts ,, pour la difpofition du malade, & de tempérer tellement la féveris "té avec l'indulgence, que la ri

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» gucur

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gueur de l'une contienne les hom-
mes dans les bornes du devoir, & que
la douceur de l'autre rétabliffe dans
les efprits une confiance non moins
,, néceffaire que la crainte pour la
,, gloire & pour la félicité du Gou-
❞ vernement.
ent.

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- AINSI la même fageffe qui a donné l'être à la Chambre de Jaf,,tice, en ordonne aujourd'hui la fin, & vous renvoie à des fonctions plus douces, mais non pas moins importantes, où à l'exemple des grands ,, Magiftrats que le Roi avoit mis à votre tête, vous porterez toûjours le même efprit de Juftice, le, même amour du bien public dont vous avez été animez jufqu'à préfent.

"

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IL auroit été plus avantageux
,, pour le Public, plus honorable pour
,, cette Compagnie, que la même
voix qui forma fon union, eût pû
auffi vous annoncer fa féparation.
Mais puifque par un événement im-
,, prevû, & par un choix auffi peu
défiré que mérité, je me trouve au-
,,jourd'hui honoré de cette fonction,
,, j'ofe vous affurer au moins
"" perfonne ne pouvoit vous donner
Tome I.

O

, que

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avec

1717.

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ec

1717.,, plus de plaifir les éloges qui font dûs à vos fervices, & à un zèle fupérieur aux fervices mê

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» mes.

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St fon étendue n'a pû être en,, tièrement remplie, vous aurez du ,, moins la fatisfaction précieuse à des gens de bien, d'avoir arrêté le cours d'une déprédation, que le malheur des tems fembloit avoir mife au deffus des loix, & vous ,, emporterez avec vous la confola-" tion de fentir, que la Chambre de Juftice va devenir une époque ,, mémorable, par laquelle on mar,, quera deformais le tems où la ,, regle a fuccedé à la licence, l'or,, dre à la confufion, la lumiere à

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l'obfcurité, & où la fageffe qui ,, nous gouverne, affranchie de la dure néceffité de fe faire craindre ,, par la rigueur des peines, n'aura ,, plus que le plaifir de fe faire revérer par fes bienfaits, & toûjours appliquée au foulagement des peu,,ples goutera la gloire folide d'avoir établi la grandeur du Roi fur le 'bonheur de fes Sujets.

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MONSIEUR le Chancelier pré

fen

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fenta en même tems un Edit, qui por- 1717. toit une Amniftie Generale, pour quiconque y pourroit être coupable. Les Saifies réelles & mobiliaires des biens meubles & immeubles, faites ou à faire, en exécution des Rolles arrêtez au Confeil d'Etat, & des condamnations prononcées à la Chambre Ardente, furent portées à la Cour des Ai1 des de Paris, ainfi que les Adjudications & Difcuffions qui devoient être faites en conféquence. Il fut ordonné que les Comptes des Officiers comptables, Traitans & autres feroient rendus à la manière ordinaire. Il parut enfuite plufieurs Déclarations pour expliquer cet Edit. Une portoit que les Fermiers Generaux demeureroient exempts à l'avenir de toutes Taxes & Recherches, que ceux d'entre eux qui n'avoient été dans aucune Affaire extraordinaire feroient purement & fimplement raiez des Rolles arrêtez, & que ceux qui n'y étoient point compris n'y pourroient être emploiez. Une autre exemptoit de toutes recherches les Receveurs Generaux des Finances & les Threforicrs nommez dans ces Rolles. Enfin une troifieme fuppri0 2

moit

1717.

Divers Re

concer

nant le

moit & abolissoit les papiers Roiaux qui n'auroient pas été vifez, excepté les Billets des Receveurs Generaux des Finances.

PAR ce grand changement dans P'Etat, on fe propofoit pour unique but de faire reparoître l'argent, qui fembloit depuis long-tems avoir été enlevé hors du Roiaume. Auffi en peu de jours, on vit les Coffres forts se rouvrir, & l'argent relever tout d'un coup par fa circulation le commerce qui languiffoit d'une maniere pitoiable.

ON publia le dix d'Avril un Arglemens rêt du Confeil d'Etat, ordonnant aux Bureaux des Fermes Roiales de recece, la Mon- voir en paiement les Billets de la Bannoie & la que Generale, pour leur valeur en ar

Commer.

Police.

gent comptant.

UNE autre chofe qui fit plaifir aux François fut un Arrêt du même Confeil, qui permettoit le cours des Louis fabriquez ou reformez en confequence de l'édit de Decembre 1715. jufqu'au mois de Mai de la préfente an

née.

VERS la fin du mois, S. A. R. adjugea les Fermes generales, qui de

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