1717." qui conferve la Maifon de France ,, depuis tant de fiécles, & qui lui a donné dans tous les tems des mar, 'ques fi éclatantes de fà protection, ,, ne lui fera pas moins favorable à 5, l'avenir, & que la faifant durer au " 59 tant que la Monarchie, il détour,, nera par fa bonté le malheur qui avoit été l'objet de la prévoiance , du feu Roi. Mais fi la Nation ,, Françoife éprouvoit jamais ce mal,, heur, ce feroit à la Nation même ,, qu'il appartiendroit de le réparer , par la fageffe de fon choix, & ,, puifque les Loix fondamentales de , notre Roiaume nous mettent dans ,, une heureufe impuiffance d'aliéner le Domaine de notre Couronne, nous faitons gloire de reconnoître qu'il nous eft encore moins libre ,,de difpofer de notre Couronne miêກ ,, me. Nous favons qu'elle n'est à ", nous que pour le bien & le falut de ,, l'Etat, & que par confequent l'E, tat feul auroit droit d'en difpofer , dans un trifte événement, que nos Peuples ne prévoient qu'avec peine & dont nous fentons que la feule idée les afflige. Nous croions donc devoir à une Nation fi fidellement " " 32 lement & fi inviolablement atta- 1717. che à la Maifon de fes Rois, la juftice de ne pas prévenir le choix , qu'elle auroit à faire, fi ce mal heur, arrivoit, & c'eft par cette raiton qu'il nous a paru inutile de la confulter en cette occafion, où ,, nous n'agiffons que pour elle, en révoquant une difpofition fur la ,, quelle elle n'a pas été confultée, notre intention étant de la confer ver dans tous fes Droits, en prévenant même fes vœux, " " comme ,, nous nous ferions toûjours crust ,,obligez de le faire pour le maintien de l'ordre public, indépendamment " "" des reprefentations que nous avons ,, reçûes de la part des Princes de: notre Sang. Mais après avoir mis ainfi l'interêt & la loi de l'Etat en fureté, & après avoir déclaré que nous ne reconnoiffons point d'auties Princes de notre Sarg, que ceux qui étant iffus des Rois par une Filiation légitime, peuvent eux-mêmes devenir Rois, nous coiors auffi pouvoir donner une attention favorable à la poffeffion dans laquelle nos trèschers & très-amez Oncles le Duc du Maine, & le Comte de Tou " lou 1717.,, loufe, font de recevoir dans notre "Cour de Parlement, les nouveaux honneurs dont ils y ont jouï depuis "" l'Edit du mois de Juillet 1714. dont il " & leur nous a paru qu'on devoit P leur envier d'autant moins la continuation pendant leur vie, que la », grace que nous leur accordons eft fondée fur un motif qui leur eft fi ,, propre & fi fingulier, que dans la ,,fuite des tems il ne pourra pas être tiré à confequence. C'eft par cette ,, confideration, que nous fuivons avec "plaifir les mouvemens de notre affection pour des Princes qui en font fi ,, dignes par leurs qualitez perfonnel,, les, & par leur attachement pour ,, nous. A ces Caufes, & autres bonnes & grandes confidérations, à ce nous ,, mouvantes, de l'avis de notre trèscher & très-amé Oncle le Duc d'Or leans Régent, & de plufieurs grands & notables Perfonnages de notre Roiaume. & de notre certaine ,, fcience, pleine puiffance, & autori té Roiale, nous avons révoqué & annullé, & par le prefent Edit per,, petuel & irrévocable, révoquons & annullons ledit Edit du mois de » Juillet 1714 & ladite Déclaration du », vingt " " " vingt-trois Mai Ordonnons " recevoir les honneurs dont ils ont ,, jouïen notre Cour de Parlement, de,, puis l'Edit du mois de Juillet 1714. & ce en confideration de leur poffef,,fion,& fans tirer à confequence,com,, me auffi fans qu'ils puiffent fe dire & "qualifier Princes de notre Sang, ni ,, que ladite qualité puiffe leur être don,, née en quelques Jugemens & Actes », que ce puiffe être, nous réservant d'expliquer nos intentions fur l'entrée & féance en notre Cour de Par,,lement, de nos très chers & très amez Coufins le Prince de Dombes, & le Comte d'Eu, & fur les honneurs dont "ilsy pourront jouir. Voulons au fur» plus, que toutes proteftations contraires aux prefentes, foient & de,,meurent nulles & comme non ave,, nues, ainfi que nous les annullons " par le present Edit.. QUOIQUE le Duc du Maine & le Comte de Toulouse fe fuffent oppofez par avance à cet Edit, d'une maniere auffi vigoureufe, ils s'y foûmirent néanmoins avec une grandeur d'ame, 1717.. 1717. de S. A. R. à la Pro N. D. d'ame, qui les fit paroitre dignes du haut rang dont ils étoient déchus. D'ailleurs, ils eurent la confolation de voir que le Prince de Domb\s & le Comte d'Eu continuerent à jouïr des honneurs de la Cour. Le Duc Régent fe déclara même pour le der nier, à qui on difputoit le droit de donner la Chemife & la Serviette à Sa Majefté. En un mot, on leur fit finir que c'étoit à regret qu'on avoit écouté contre eux la voix de la Justice, mais qu'on n'en avoit pas moins d'égards pour leurs perfonnes. Embarras LE mois fuivant, il s'en fallut peu fur le rang que le Duc Régent n'eut lui-même une affaire fur le rang, dont voici ceflion de l'occafion. L'année précédente, il n'avoit point affifté à la Proceffion folemnelle, qui fe fait à Paris en l'honneur de la Vierge, le jour que 1'Eglife Romaine en celebre l'Affomption. Cette année-ci, S. A. R. voulut s'y trouver, & envoia demander au Parlement quel rang il tiendroit dans cette Cérémonie, où il devoit reprefenter la perfonne du Roi en qualité de Régent. Les Chambres s'affemblerent deux fois fur ce fujet, & le Premier Préfident fit reponse à ce |