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ce Prince,que comme Membre du Par lement, il devoit lelon l'ufage marcher entre deux Préfidens. Là deffus, le Roi envoia une Lettre de cachet à Meffieurs du Parlement & au Chapitre de Notre Dame, par laquelle Sa Majefté déclaroit, qu'elle avoit eu grande envie de fe trouver à la fameufe Proceffion annuelle de Notre Dame, pour montrer l'exemple à ton Peuple, & pour fati faire fa dévotion envers la Sainte Vierge. Mais que comme on lui avoit reprefenté que l'exceffive chaleur pourroit alterer fa fanté, Eile s'étoit renduë à ces preffantes follici tations, & avoit prié Monfieur le Duc d'Orleans d'affifter à cette Proceffion à fa place, pour implorer le fecours du Ciel fur fon Roiaume, ordonnant qu'on reçut S. A. R. comme Elle-même. En confequence de cet ordre, le Duc Régent marcha ful avec une dillinction convenable, avant le Premier Préfident du Parlement & le Cardinal de Noailles & eut auffi un rang diftingué dans l'Eglife de Notre Dame.

LE deux Août, le Parlement enregistra des Lettres Patentes, qui lui, renvoioient les Procès commencez à

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177.

la Chambre de Juftice. Le Sieur 1717.Bourvalais obtint auffi un Arrêt de décharge envers tous fes Créanciers, qui furent paiez par Sa Majefté, & il intenta procès contre Monfieur de Fourqueux ci-devant Procureur General de la Chambre Ardente, pour ravoir certains meubles à lui appartenans, qu'il foûtenoit n'avoir été, ni vendus ni compris dans l'Arrêt de vente. Cette derniere affaire fut por tée au Confeil de Régence.

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IL parut le fix deux Reglemens de Marine. L'un portoit, que les Négocians qui feroient équiper des Vaiffeaux pour des voiages de long cours, feroient obligez à peine de deux cens livres d'amende d'y embarquer des Aumoniers, lorfque les Equipages feroient de quarante hommes & au déf fus. Par l'autre, il étoit ordonné d'embarquer un Chirurgien fur tout Bâtiment qui auroit jufqu'à vingt hommes d'Equipage, lorfqu'ils partiroient pour une navigation qui ne feroit point cabotage. Quant aux Vaiffeaux deftinez pour les Voiages de long cours, ou même pour les Pêches, il devoit y avoir toûjours un ou deux Chirurgiens, qui feroient

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examinez par deux Chirurgiens Jurez
que l'Amiral de France nommeroit.

LE neuf, le Duc de Chartres, qui
étoit entré le quatre en fa quinzieme
année, prit féance au Parlement avec
les cérémonies ordinaires.

1717.

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LE tefte du mois fut un tems d'E- Divers dits & de Déclarations. Un Edit du Edits. Roi portant fuppreffion du Dixieme du revenu des biens. Un autre portant création de douze cént mille livres de Rentes viageres au Denier feize, pour parvenir à l'extinction des Billets de l'Etat, & de la Caisse commune des Recettes Generales. Une Déclaration pour l'établiffement d'une Lotterie tendante au même but. Un Edit pour la vente & engagement des petits Domaines. Des Lettres Patentes en forme d'Edit, portant établiffement d'une Compagnie de Commerce, fous le nom de Compagnie d'Occident. Un Arrêt qui prorogeoit jufqu'au premier de Decembre fuivant, la diminution fur les anciennes efpeces & matieres d'or & d'argent. Une Ordonnance de S. M. portant, que les Gens d'affaires taxez par la Chambre Ardente, qui avoient demandé des remifes, paicroient une

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1717 piftole de chaques mille livres, jusqu'à l'entier paiement, & que ces fommes feroient emploiées à foula ger plufieurs Communautez de filles, établies pour l'inftruction de la Jeuneffe, ou pour d'autres oeuvres de piété & de charité. Enfin des Lettres Patentes, confirmant & autorifant l'Academic d'Architecture, éta bie au Louvre depuis cinquante-fix ans... Voilà ce qui occupa la Régence & le Public durant Pefpace d'environ un mois.

Revolte de la Marti. nique.

ON parla auffi beaucoup de la revolte des Habitans de la Martinique contre Meffieurs de la Varenne, & de Ricouart, l'un Gouverneur General, & l'autre Intendant, de cette Colonie. Deux hommes feuls, nommez Da Buth, Lieutenant Colonel de Milice, & de Huterive, Procurcur General du Confeil Superieur, foûleverent 1'ffle, fous le prétexte faux ou veritable de la fervitude ir digne où on l'avoit réduite. Ils envoierent des Lettres circulaires aux Habitans, avec ordre de fe trouver armez un certain jour en divers rendez-vous. Ils me naçoient même de faire mourir ceux qui défobéiroient, & de brûler leurs

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habitations. Le Gouverneur en fut averti,& n'y prit pas garde. Les Mécontens profiterent de la fécurité. lls environnerent une maifon, où il étoit à table avec l'Intendant. cafferent les vitres, forcerent la maison, arrêtérent les deux Magiftrats, & les firent conduire à bord d'un Vaiffeau qui parroit pour la Rochelle, avec défense de remettre jamais les pieds dans l'Ifle. En même tems, ils obligerent le Capitaine de jurer qu'il remettroit à la pofte de la Rochelle les papiers qu'ils envoioient fur cette affaire à S. A. R. & qu'il transporteroit en France les deux Prifonniers qui lui étoient confiez. Ils porterent la précaution, jufqu'à faire accompagner le Vaiffeau par deux Pirogues bien armées, douze lieues loin en mer, pour -s'affurer mieux de la route qu'il tien-droit.

LES actions qui ont un certain air d'audace ne manquent jamais de saisir l'admiration de la multitude. Ainfi on peut juger du tour que les converfations prirent fur cette affaire, que les Conjurez avoient achevé de rendre brillante, par la moderation avec laquelle ils fe conduifoient, en fe reTome I.

mettant

1717.

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