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du Roi, le dix Novembre, & du 1715. Duc Régent, le vingt- trois. Ce Prince la donna trois jours après a F'Univerfité de Paris, & affura Monfieur Petit de Montempuis, fon Orateur, de l'eftime finguliere qu'il avoit pour cette illuftre & ancienne Compagnie.

l'Hiftoire

la Motte..

IL s'en fallut beaucoup que les Je-Suite de fuites fuffent traitez avec les mêmes du Jefuite égards. Le Duc d'Orleans aiant appris que le Jefuite la Motte s'étoit évadé, il en fit faire des recherches. Mais on ne put le découvrir, & il fallut fe réfoudre à faifir le temporel de la Maifon des Jefuites à Rouen. Cette conduite en les allarmant les fit reffouvenir qu'ils s'étoient obligez à représenter le Pere la Motte, & leur fit oublier qu'il étoit leur Confrere. Le Jefuite perdu fe trouva, & on procéda contre lui avec le férieux que cette affaire demandoit.

tieux des

CET échec ne fut pas le feul que Mouve reçut la Compagnie, & peu s'en fal- mens fedi lut qu'elle n'eut le fort dont bien des Jefuites.. gens la croioient digne, c'est à dire qu'elle ne fut chaffée de France. Ces bons Peres en effet commençoient à fe rendre redoutables par leur hardieffe. B. 7

Ce

1715.

Esil de

uns.

Ce n'étoit point par des cabales fecretes & fouterraines qu'ils cherchoient à renverser le Duc d'Orleans qui leur étoit odieux. Ils s'y prenoient par des fermons feditieux & par des déclamations audacieuses. Ils en agiffoient de la forte à Dijon entre autres, à Befançon, à Poitiers, à Nantes, & en plufieurs autres Villes où ils étoient accréditez. Il n'en falloit pas d'avantage pour émouvoir les peuples toûjours amoureux de la nouveauté, & toûjours faciles à fe laiffer égarer par ceux qui emploient la Religion pour le féduire. La hardiefle même des Prédicateurs auroit contribué beaucoup à le foulever, en lui faifant croire qu'il n'y avoit rien à craindre puifqu'ils paroiffoient ne rien craindre.

CEPENDANT au lieu de réuffir quelques cette fois là, ils s'apperçurent que leur conduite ne ferviroit qu'à leur attirer. la haine publique, & ils trouvèrent bon de changer de batterie. En conféquence de cette réfolution, le Supeperieur de leur Maison Profeffe à Paris prit le bon parti, & alla chez le. Duc Régent, pour l'affurer de fes très-humbles refpects, & lui deman

der

der fa protection. Il effuia quel. 1715. ques coups d'oeil qui lui firent comprendre combien S. A. R. étoit mal fatisfaite de fes Confrères. L'habile Jefuite ne laiffa pas de continuer fes foumiffions, & le Prince lui promit ce qu'il fouhaitoit, à condition de faire vuider Paris à ceux de fes Religieux, qui avoient travaillé à exciter des troubles dans le Roiaume. C'étoit un coup terrible pour ce Superieur. 11 fit femblant de ne connoitre aucun de ceux dont on lui parloit. Eh bien, je vous les montrerai donc, reprit S. A. R. avec fa bonté ordinaire, & en même-tems, elle lui en nomma fept ou huit, que le bon Pere promit d'envoier dans d'autres Maisons.

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faits au Pe

lier.

ON peut bien juger que le Pere le Mauvais Tellier Confeffeur du feu Roi devoit traitemens être dans cette lifte. Son premier do- re le Telmicile fut à la Flêche, d'où ou peu de tems après, il alla en chercher un autre à Bourges. L'Archevêque de cette Ville avoit témoigné jufques là beau coup d'amitié aux Jefuites. Cepen. dant il leur fit dire qu'il ne vouloit point de leur Pere le Tellier, & que fi on lui envoioit malgré lui un tel hôte, il interdiroit tous fes Confrères.

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1715. Il n'en fallut pas d'avantage pour chan ger la route de fa Révérence. Il tourna vers Amiens, dont l'Evêque étoit ami intime de la Société, & où on lui fit à peu près le même compli

ment.

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LES Jefuites de Lorraine ne furent pas mieux traitez. L'Evêque de Verdun ôta à ceux de fon Diocese le pouvoir de prêcher & de confeffer. Ils reçurent le même traitement de celui de Metz. Mais comme les Allemans n'étoient point compris dans la défenfe, il s'en trouva quelques uns dans ce dernier Evêché, qui y firent les fonctions dont on avoit exclu les autres. Plaintes da LE refte de l'année fe paffa fans auComte de cun évenement confiderable, excepté ce que fit alors le Comte de Stairs.

Stairs.

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Ce Seigneur étoit à Paris, pour y avoir foin des intérets de la GrandeBretagne, quoique fans caractere public. Il fe plaignit à la Cour de ce qu'on avoit laiffé paffer le Prétendant fur les terres de France avec plufieurs Seigneurs Anglois. On lui répondit que ce Prince s'étoit embarqué le onze Novembre à Saint Malo pour ferendre en Ecoffe. Que ni Monfieur le Régent, ni aucun des Miniftres d'E

tat

tat n'en avoient eu connoiffance. Que 1716. d'ailleurs le Prétendant avoit traversé les terres de Sa Majefté fous un nom emprunté, & qu'il étoit impoffible d'empêcher de pareilles chofes, ou d'en être averti. Cette affaire n'eut point d'autres fuites.

L'ANNEE fuivante commença par un évenement, qui fit un plaifir extreme aux Parifiens, je veux dire l'arrivée du Roi dans leur Ville. Il s'y rendit le deux de Janvier. Les Magiftrats allèrent peu de jours après le faluer au Louvre, & les Députez des Etats de Bourgogne & de ceux de Bretagne en eurent audience le onze.

LE Duc d'Orleans reçut auffi une Députation de l'Univerfité, dont Monfieur de Montempuis nouveau Recteur lui adreffa le difcours fuivant. MONSEIGNEUR,

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ment de

,, L'UNIVERSIгÉ, honorée par »nos Rois vos Ayeux du titre de Compli Fille Ainée, a fouhaité avec em- Monfieur ,, preffement de fe préfenter devant de MonVotre Alteffe Royale. Attentive tempuis. » qu'elle a toûjours été à celles de vos ,,grandes qualitez qui ont plus de rapport à fes occupations paifibles, elle admire depuis long-tems en votre

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