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1717. propos de faire, & de l'autre par des Appels au futur Concile que des par ticuliers interjetteroient fans néceffité, m'a fait prendre la précaution de vous inftruire des mefures efficaces que je prends pour parvenir à une Paix fi néceffaire, perfuadé que le defir que vous avez de voir la tranquillité réta blie dans le Clergé, vous feroit ful pendre tout ce qui pourroit y mettre le moindre obftacle, comme vous l'avez pû comprendre par la Lettre que Monfieur le Cardinal de Rohan vous a écrite le quatorze Juillet dernier, & qui jointe avec la mienne, pouvoit vou inftruire iuffifamment de mes intentions, qui ne tendent qu'à affurer le fuccès des moiens que je crois de voir emploier pour le rétabliffement de la Paix dans l'Eglife Gallicane.

C'eft dans le même efprit, qu'aiant appréhendé que pendant le cours de la Négociation il n'y eût des Ecclefiaftiques dans votre Diocéfe qui interjetraflent Appel au futur Concile, fans néceffité, & dans la vûë d'empecher le fruit de cette Négociation, je vous ai affuré de l'attention que j'aurois à les réprimer.

Il est vrai que ces mots fans nécef

fité, par rapport aux Appels au fu- 1717. tur Concile, n'avoient pas été infé. rez d'abord dans le projet de la Lettre qui fut dreffée en ma préfence. Mais ils ont été ajoûtez depuis par mon ordre, avec mûre délibération, & non contre mon intention, comme on a voulu vous le faire entendre, & comme il est marqué dans un Mandement imprimé. J'ai voulu faire connoître par ces termes, que fans donner atteinte aux maximes du Roiaume, je me fervirois de toute l'Autorité qui m'eft confiée, pour réprimer la témerité des efprits inquiets & remuans, qui ne penfent qu'à foûlever le fecond Ordre contre le premier, & à traverfer des démarches dont toutes les perfonnes pacifiques doivent defirer ardemment le fuccès.

PRESENTEMENT que vous étes inftruit de mes intentions, je fuis convaincu que vous n'ajoûterez aucune foi à tout ce que d'autres perfonnes vous ont écrit, ou pourroient vous écrire dans la fuite; que vous concourrez avec moi dans tout ce qui peut contribuer à une Paix, qui ne doit pas être moins l'objet de vos vœux que des miens; & qu'en offrant vos

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prié

1717. Priéres à Dieu, afin d'attirer sa benediction fur les mesures que je prens pour pacifier l'Eglife, vous ne publie rez aucun Mandement, & vous ne ferez aucune Procedure qui puiffe m'empêcher de parvenir à une fin fi heuTeuse.

Au furplus, fi vous avez encore quelque doute, ou s'il vous furvient quelque difficulté dans la fuite de cette affaire, ne vous adreffez, s'il vous plaît, qu'à moi, pour favoir mes intentions, qui n'ont pour objet que le bien de l'Eglife & l'honneur de l'Epif copat. Je fuis perfuadé que les Parlemens n'auront jamais d'autres vûës, & tant que vous vous conformerez aux Maximes & aux Ufages du Roiaume, comme je ne doute pas que vous ne le faffiez toûjours, vous ne devez pas douter non plus que vous n'y trouviez tout le fecours & toute la protection que vous pouvez attendre, comme je vous en ai affuré par ma Lettre du dix-huit Juillet dernier. Je fuis, Monfieur, Votre très-affectionné Ami,

PHILIPPE D'ORLEANS.

Procès fait DANS le tems que ces affaires fe

pal

Reformez.

paffoient, on amena de Meaux à la Conciergerie de Paris fept hommes & 1717. une femme, qui s'étoient trouvez dans à quelques une assemblée faite à Nanteuil, la nuit du vingt fix au vingt fept Juin dernier, pour prier Dieu, lire l'Ecriture Sainte, & chanter des Pfeaumes. Quatre de ces hommes avoient été condamnez à être pendus. Ils furent mis dans les cachots avec les grands Criminels, les trois autres demeurerent fur le Preau, & la femme fut mise en chambre avec un enfant de fix mois. Mais Monfieur de Nicolaï Confeiller au Parlement, aiant été 'nommé Rapporteur de cette affaire, fit tant de diligence, que les quatre qui étoient dans les cachots en furent retirez , pour raifon d'abus dans les Procedures de Meaux, & le Parle ment renvoia L'inftruction de l'affaire par devant le Lieutenant Criminel.

A peu près vers le même temps, Monfieur de Bâville avoit été rappellé de Son Intendance de Languedoc, à caufe de fon grand âge. Ce fut un fujet de triomphe pour les Reformez. Ce Magiftrat cut le déplaifir en quit tant fon Intendance de voir qu'il y refR 6

toit

1717. toit encore un grand nombre de ces hommes, dont il avoit fait tant d'ef forts pour abolir jufqu'aux moindres veftiges.

d'Italic.

Origine de Ce fut auffi alors qu'éclata l'entreGuerre prife de l'Espagne contre la Sardaigne. Il y avoit long-tems que l'Abbé Alberoni depuis Cardinal l'avoit propofée au Roi d'Efpagne. Mais ce Prince l'avoit rejettée conftamment, & il avoit même envoié une efcadre de douze Vaiffeaux au fecours de l'Empercur, contre les Turcs. Ce qui le détermina enfin fut l'avis qu'il reçut des Miniftres de France & d'Angleterre, que le Duc de Savoie étoit en traité avec l'Empereur, pour lui ceder la Sicile, que le Roi Catholique lui avoit cédée à lui même par le Traité d'Utrecht, ce qui priveroit pour jamais l'Efpagne des droits qu'elle s'étoit refervez fur ce Roiaume. Tout étoit dès lors difpofé pour la Guerre. Le Roi d'Espagne confentit donc à l'exécution du Plan du Cardinal Mi ́ftre, qui étoit d'envahir la Sardaigne, où il étoit fûr d'être aidé des habitans mêmes de l'Ifle, & enfuite de faire une defcente dans le Roiaume de Naples du côté de la Calabre, tan

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