1717.99 دو le Roi avoit eu la condescendance d'accorder aux Troupes de l'Ar,, chiduc, comme une dernière re,, traite, pour y demeurer en fûreté ,, jufqu'à leur embarquement. Cette infraction des Traitez, cette infulte faite à la foi publique, a fait fouffrir de nouveaux malheurs à ,, PEspagne, en la jettant dans la néceffité de faire encore des dépenses ,, immenfes, lors qu'elle fe voioit de,, ja fort épuisée par celles des Cam,,pagnes précédentes. Ces dépenses auroient été moins onéreufes & plus honorables, fi elles s'étoient fai tes dans une continuation de Guer " دو re. LA paffion du Roi pour le rétabliffement de la tranquillité publique, lui fit diffimuler cet outra,, ge, auffi bien que les fécours continuels que les Révoltez recevoient du Roiaume de Naples, lefquels ,, entretenoient leur audace. Sa Ma,, jefté voulut bien encore acheter, ,, pour ainfi dire, une feconde fois le ,, repos de fes Sujets, en recouvrant ,, pied à pied les propres Domaines; ,, mais il obferva toûjours la Paix a,, vec ceux qui lui faifoient la Guer " re fous les Etendarts des Rebelles. Il lui auroit été plus facile de combattre les Troupes de l'Archiduc dans les propres Etats de ce Prince, s'il avoit voulu y porter la Guerre, ,, qu'on lui donnoit un juste sujet de déclarer. " " زو Les autres conditions du Traité ne furent pas plus religieufement executées. Il eft vrai que les Ge,, neraux de l'Archiduc délivrérent des ordres adreffez à ceux qui commandoient pour ce Prince à Ma,,jorque, de remettre l'Ifle aux Officiers du Roi. Mais ceux de l'Archiduc differérent toûjours de les exécuter, & une preuve qu'en cela ils ne défobéiffoient point à la volonté de leurs fupérieurs, c'eft ,, que peu après ils reçûrent un renfort de Troupes Allemandes. Ainfi l'Espagne se vit forcée à faire de nouveaux Armemens de Terre, & de Mer, & il fallut qu'elle con,, quit Majorque qui devoit lui être remife par le Traité. " " دو ON ne s'eft pas même borné à des manquemens de foi fi autentis 29 ques & fi fcandaleux. Le Minitére de Vienne les a avoüez far plu, fieurs 1717. 1717.99 fieurs demonftrations publiques ,, comme par les récompenfes qu'il a données aux féditieux, en dıstin», quant par des bienfaits plus confidérables, ceux des Révoltez qui s'étoient diftinguez par de plus », grands crimes, & en fe déclarant ainfi l'Auteur de tous les excès où se font portez ces malheu " " >> reux. VOILA une partie des juftes motifs que le Roi notre Maître avoit de reprendre les Armes, lors ", que la Guerre que l'Archiduc déclara l'année dernière au Sultan des ,, Turcs, fournit à Sa Majesté une fi belle occafion de recouvrer par la voie d'une reprefaille légitime, les Etats qu'Elle a perdus. Au lieu " de profiter des conjonctures, non " " feulement elle voulut bien s'enga"ger à ne point troubler l'italic, mais facrifiant encore fes propres intérêts, elle contribua par voie de diverfion aux conquêtes de fon ennemi. Elle renforça par une puiffante Efcadre, l'Armée Navale des Venitiens, les Alliez de l'Archiduc, & dont les efforts affoibliffoient le même Eanemi que ce Prince atta » quoit. LE " " Le Roi penfoit qu'un procedé 1717. ,, fi honorable engageroit l'Archiduc, ,, finon à faire la Paix avec lui, du moins à garder à fon égard les mefures que gardent l'un envers l'autre les Generaux de deux Armées prêtes à donner Bataille. Mais le Prince n'a pas jugé à propos de fe foûmettre à ces bien - féances. ,, L'Allemagne, l'Italie, & les PaïsBas viennent de voir des Déclarations injurieuses à la Couronne & à la Perfonne du Roi. La Cour de Vienne s'est même oubliée, juf,, qu'à faire arrêter prifonnier le Grand Inquifiteur d'Espagne, qui ,, paffoit par Milan avee un Paffeport du Pape, que Sa Sainteté lui avoit donné du confentement exprès du Cardinal de Schrotembach, qui eft chargé auprès d'elle des affaires de cette Cour. " " " " ,, Ce dernier coup a fait rouvrir les ,, premières bleffures, & a obligé le Roi nôtre Maître à faire les plus ferieufes reflexions fur l'obligation où font les Souverains de fe reffentir des injures faites à leur Couronne dont l'impunité avilit la Majefté Roiale, en faifant regarder les Prin 1717.99 " " ces qui fouffrent avec indolence de ", pareils outrages, comme des Maitres incapables de défendre l'hon,, neur & les biens de leurs fujets. ,, IL a fait encore réflexion que la Cour de Vienne a voulu fe piéva loir de ces manquemens, pour 99 aliener l'efprit d'une Nation auffi ,, fenfible fur le point d'honneur, que l'eft la Nation Efpagnole, en don,, nant à croire à fes fujets que leur "gloire étoit bleffée par les affronts ,, & par les outrages qui fe faifoient ,, impunément à leur Chef & à leur Souverain. " " Des confidérations d'un fi grand ,, poids ont fufpendu pour quelque tems les effets du zèle & de la religion du Roi, en l'obligeant d'em,, ploier fes Forces à faire de juftes re"prefailles pour les outrages qu'il ,, reçûs de la part de l'Archiduc, a,, vant que de les faire paffer une fe conde fois au fecours des Alliez de ›› ce Prince. LA prudence confommée de Votre Excellence lui aura déja fait ,, concevoir, qu'il ne falloit pas un motif moins important pour retar der les fecours, dont le Roi veut ,, сода a |