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1716. "

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d'entrer dans une voie fi propre donner la Paix à l'Eglife, il femble qu'il ne refteroit plus d'autre "moien pour y parvenir, que la

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Convocation du Concile de l'E"glife Gallicane, où la matiére feroit examinée à fond. Nous fommes perfuadez que pendant que l'autorité du Roi eft entre les mains de V. A. R., Elle ne pourroit en ,, faire un meilleur ufage, que de ,, l'emploier, en fuivant les anciennes formes du Royaume, à réünir les Pasteurs par un moien fi conforme au véritable efprit de l'Egli,,fe, & qui a eu un fi grand fuccès dans les Conjonctures les plus difficiles. Mais nous espérons qu'il ne fera pas même néceffaire d'avoir " recours à ce moien, & que par ,, des Explications convenables à l'é,, tat préfent de l'Eglife, & à la di,,gnité du Saint Siége, le Pape nous ,, mettra en état de n'avoir plus que le même langage, comme nous ,, n'avons que les mêmes fentimens. Mais en attendant qu'il ait plû à Dieu de nous faire une fi grande "grace, nous Vous conjurons, Mon» feigneur, de continuer à faire ufa

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de ces lumiéres fupérieures que 1716. le Ciel vous a données, pour calmer les efprits, pour prévenir les troubles, & pour affurer la Paix & Ja tranquillité de l'Eglife. Nous ,, prenons la liberté de faire ces trèshumbles priéres à V. A. R. avec d'autant plus de confiance, que ,, nous favons que nous parlons à un Prince, qui plus occupé de faire un ufage légitime de fon Pouvoir, ,, que de l'étendre, ne tentera jamais rien qui paffe les bornes de fa Puiffance temporelle, & qui faura toû,, jours protéger l'Eglife, fans rien », entreprendre fur fon Autorité. Nous fommes avec un refpe&t très» profond & une foûmiffion parfaite,

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&c.

CETTE Lettre étoit fignée de Meffieurs les Evêques d'Auxerre, Laon, Agen, Seez, Avranche, Agde, Montauban, du Mans, Noyon, Cahors & Poitiers. Pour comble d'embarras, S. A. R. reçut un Bref du Pape, qui rouloit auffi fur les affaires de la Conftitution. Sa Sainteté fe plaignoit fortement à ce Prince de la conduite des Docteurs de Sor-. bonne, & de ce qui s'étoit paffé deC 3 puis

1716. puis quelques mois dans leurs Affemblées, comme auffi de ce que le Cardinal de Noailles avoit été mis à la tête du Confeil de Confcience.

Affaire de

Samuel

J'ai déja marqué combien ces fortes de querelles déplaifoient au Duc Régent. Il ne fe rebuta pourtant pas, & il continua de tenir une conduite égale entre les deux partis, & de donner des confeils pacifiques à l'un & à l'autre.

ON inquiétoit alors Samuel BerBernard. nard par rapport à plufieurs voitures chargées d'or & d'argent, qu'il avoit fait fortir du Roiaume depuis quelques années. Ce fameux Banquier fe trouva obligé de produire les ordres qu'il en avoit eus du feu Roi, & il préfenta en même tems fes Comptes, que le Duc d'Orleans examina lui même. S. A. R. en fut fatisfaite, & le témoigna dans une Audience publien le remerciant des fervices qu'il avoit rendus à l'Etat, & en l'exhortant à les continuer. Ce qui avoit donné occafion à ces recherches, c'est qu'on s'étoit apperçu qu'il fortoit de France de grandes fommes. On avoit même arrêté dans le bois de Bondy un Fermier, dont la chaife de

que,

poste

pofte étoit tellement chargée d'or, que 1716. plufieurs chevaux avoient peine à la tirer,& ce malheureux avoit été mis enfuite à la Baftille avec plufieurs autres, accufez d'en avoir fait autant que lui. Néanmoins on laiffa cette affaire tomber peu à peu. Comme on n'y avoit eu pour but que de trouver de l'argent pour rétablir les affaires publiques, S. A. R. donna la liberté à ceux qui l'acheterent. Monfieur Duché fut de ce nombre. Il avoit été un des Traitans pour les armées d'Italie. Il ne fe fut pas plûtôt défait d'un million & demi, qu'il obtint permiffion d'aller où bon lui fembleroit. Monfieur de Pleneuf fon frere s'étoit déja retiré à Turin chez l'Ambaffadeur de France, fon gendre.

d'admettre

LE befoin d'argent ne put néan- Refus moins porter S. A. R. à écouter les les Juifs prieres de quelques Juifs, qui of- dans Paris. froient plufieurs millions, pour avoir la permiffion de s'établir à Paris, & d'y bâtir une Synagogue. Peut-être apprehendoit-il qu'on ne lui reprochât comme une chofe honteuse d'avoir introduit dans la Capitale de la France une Nation, dont le nom y étoit encore odieux, depuis les ufu

1716. res cruelles qui l'en avoient fait chaffer.

IL fe pafla enfuite quelque tems fans qu'il fe fit rien de confidérable. On vendit les effets du Camp de Marly qui appartenoient au feu Roi. On reforma les Moufquetaires, dont plufieurs allerent prendre parti à Strasbourg dans un Régiment d'Infanterie qu'on y levoit pour le Duc de Bavie

re.

Le Marquis de Mimure eut ordre d'aller à Conftantinople pour y exercer les fonctions d'Ambaffadeur à la place de Monfieur des Alleurs, envoié en Perfe avec la même qualité. Le Marquis de Bonac, neveu de Monfieur de Bonrepaux, fut nommé à l'Ambaffade de Pruffe, & Monfieur de Berbify obtint la dignité de Premier Préfident du Parlement de Dijon. Voilà tout ce qui amufa la curiofité des Parifiens, pendant un certain intervalle de tems, excepté qu'elle fut encore entretenue par la grandeur prodigieufe du Baron de Bentenrieder, Envoié Extraordinaire de 'Empereur, qui ne pouvoit fortir. une feule fois que le Peuple ne s'attroup t pour le voir.

MAIS Voici un Evenement qui leur donna

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