donna bien d'autres sujets de parler: 1716. C'eft l'honneur que S. A. R. fit à l'Abbé du Bois de le nommer Con- élevation Origine & seiller d'Etat. Cet Ecclésiastique qui de 14bbé devoit succeder un jour aux Cardi. naux de Richelieu & Mazarin, s'appelloit Guillaume Du Bois. Il naquit à Brive la Gaillarde, Capitale du Bas Limosin le six Septembre 1656. Son Pere qui y étoit Chirurgien l'éleva du mieux qu'il lui étoit possible, & lui fic apprendre tout ce que les Maitres de cette Ville pouvoient lui enseigner. C'étoit peu de chose. Aussi le pere & le fils chere chèrent d'un commun accord, s'il ne pourroit pas se trouver quelque chose de meilleur à Paris. Le jeune du Bois se rendit en cette Ville. D'abord il ne favoit où donner de la tête. Cependant l'heureux genie qui veilloit à la fortune le tira bien-tôt d'affaire, & commença à lui servir de guide. Après d'excellences études, le jeune Etranger fit connoissance avec un Officier du Duc de Vendôme, qui le présenta à ce Prince, dans l'espérance qu'un aussi bel esprit lui plairoit. Son bonheur n'alla pourtant d'abord. qu'à lui ouvrir l'entrée de l'anti cham CS 1 chambre du Duc. Il y étoit assidu, 1716. & tâchoit de se faire remarquer du Duc de Vendôme, par la vivacité & par la délicatesse de son esprit. Enfin il obtint ce qu'il souhaitoit , & il eut l'honneur d'entretenir plusieurs fois le Prince en particulier. C'en fut alfez pour lui faire concevoir des espé. rances flatteuses. Le Duc le recommanda à fon Aumonier. Celui-ci le plaça chez le Duc d'Orleans, qui le fit fon Lecteur, & qui le nomma ensuite Sous-Précepteur du Duc de Chartres son fils, dont j'écris les Mé. moires. Je n'ai que faire de dire qu'il fut gagner les bonnes graces de son Disciple. Son élevation le témoigne assez, mais elle témoigne aufli qu'il les merita. Il ne fut pas le seul avancé en cette occasion. Messieurs le Pelletier, Daguesseau & Amelot furent faits Conseillers d'Etat. Meffieurs Rouillé du Coudray & Fagon obtinrent la même dignité, avec celle de Directeur des Finances pour le premier, & celle de Membre de ce Confeil pour le second. Monsieur Dodun Président au Parlement fut aufli introduit dans le Conseil des Finan ces Déclarations. ces, pour passer les contracts de con 1716. ftitution, qui restoient à faire des rentes créées par les Edits des mois de Mai & d'Août 1714. Mars & Juin 1715, au profit de ceux qui vouloient les acquerir, soit Sujets ou Etrangers. Il parut alors une Déclaration Diverler qui avoit été enregîtrée au Parlement le seize Decembre de l'année précédente. Elle regloit le tems dans lequel les Particuliers taillables pouvoient se pourvoir contre leurs taxes d'Offices. On publia en même tems un Arrêt de la Cour des Aides, qui défendoit aux Officiers des Elections, & autres ressortissans de la même Cour, d'assister aux audiences, ni faire aucune fonction autrement qu'en robe longue & bonnet quarré. Par une autre Déclaration, la connoissance des faillites & banqueroutes fut attribuée aux Juges & Consuls du Roiaume jusqu'au premier de Juillet de la présente année. PLUSIEURS Parlemens de France prétendoient assujettir les Etrangers à se conformer aux différentes Coutumes des Provinces & des Regnicoles, dans le partage de leurs successions , Co & 1916. & dans la disposition des Rentes qu'ils avoient acquises en France. S. A.R. Que les Edits par lesquels Ville de Paris, devoient être exé cutez selon leur forme & teneur, », de sorte que les dispositions que » lesdits Etrangers avoient faites par le passé, ou qu'ils feroient à l'ave„ nir, par vente, cession, transport, donation entre vifs, testament, ou de quelque autre maniere que ce jugées suivant les loix de leurs On vit encore deux autres Décla- des des Manufactures, de Collecte, Tu 1716. telle, Curatelle , & autres charges publiques, de même que du service de la milice, tant pour eux que pour leurs Enfans. On vit par ces Déclarations qu'aucune sorte d'affaires n'échappoit à l'attention de S. A. R. Mais la piece fuivante le prouvera encore mieux. „ Louis, &c. A tous ceux qui Arrêt pour y ces présentes Lettres verront, Sa-tion &li► lut. S'il eût été poffible, à notre quidation », avenement à la Couronne, d'acqui- Roiaux. ,, ter les dettes immenses qui ont été » contractées sur l'Etat pendant les deux dernieres Guerres, & de fup», primer en même tems toutes les » Impositions extraordinaires dont nos » Peuples sont surchargez , Notre satisfaction auroit été encore plus », grande que celle de nos Peuples mêmes. Mais il n'y avoit pas le moindre fonds, ni dans le Trésor » Roial, ni dans nos Recettes ; pour satisfaire aux dépenses les plus ur* gentes, & Nous avons trouvé le Do maine de notre Couronne aliéné les Revenus de l'Etat presqu'anéangy tis par une infinité de Charges & de Constitutions, les Impositions ordi. CZ |