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1716.

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DEPUIS cinq femaines, il eft parti de Dieppe & du Havre plufieurs Vaiffeaux, avec des Armes, des Munitions de Guerre, de l'Argent " & des Officiers pour le fervice du Prétendant, lefquels font certaine,,ment arrivez en Ecoffe, & enfin, il eft parti du Havre de Grace le 17. de ce mois un Vaiffeau, à la vûë d'un Officier du Roi de la ,, Grande Bretagne, lequel aiant représenté au Marquis de Rouvroy, qu'il y avoit tant au Havre de Gra 7, ce qu'à Harfleur, vingt Officiers ,, prêts à aller à bord dudit Vaiffeau. ,& de fuivre le Prétendant en Ecoffe, pria ledit Marquis de vouloir empêcher que ces Officiers s'embarquaffent; à quoi ce Marquis répondit, que ce qu'il difoit pouvoit 3 être véritable, mais qu'il ne pou voit pas empêcher lefdits Officiers. de partir, comme n'aiant aucun ordre pour cela de la Cour.

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LE fufdit Comte de Stairs a auffi reprefenté plufieurs fois à Son Alteffe Roile le Régent, & au Maréchal d'Huxelles, que plufieurs Généraux, Colonels & au tres Officiers, actuellement au fer

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vice de France, étoient réfolus 1716. d'aller en Ecoffe, pour fe joindre aux Rebelles. Le fufdit Comte a même donné à ce Marêchal une Lifte defdits Officiers, Généraux, & Colonels, lefquels Généraux, Colonels & Officiers, font à prefent à Boulogne, Calais, Dunker", que, & autres Places aux environs, prêts à fe faire tranfporter en Ecoffe, & ne font retenus que par le froid exceffif & les vents contraires, les Commandans def dites Places difant hautement qu'ils n'ont aucun ordre de la Cour, d'empêcher le transport de " ces Officiers..

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LE Comte de Stairs fe trouve ,, obligé de repréfenter ces Faits à Votre Alteffe Roiale, afin qu'Elle voie Elle-même fi ies ordres ont été exactement executez, & qu'Elle confidére fi la Grande Bretagne a raifon de croire, que le Traité de Paix conclu à Utrecht a été executé fidélement. Son Alteffe Roiale eft priée en même tems de jetter les yeux fur ledit Traité.

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LE fufdit Comte de Stairs fe
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1716.99

trouve auffi obligé d'avertir Son ,, Alteffe Roiale, que le ci-devant Duc d'Ormond & plufieurs autres,

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,, qui ont conjuré tous ensemble con-
tre le Roi leur Souverain, & con-
tre leur Patrie, font partis depuis
» quelques jours, pour fe rendre aux
"environs de Bourdeaux & de Bayon-
,, ne, & qu'ils ont affemblé fur les
Côtes de Gascogne
Gascogne beaucoup
,, d'Armes, de Munitions de Guer-
,, re, & de Vaiffeaux, au moien de
,, quoi la Cour de Saint Germain se
,, vante de faire defcente en Irlande,
» pour y exciter une Rebellion, la-
,, quelle felon ce dont la même Cour
fe flate, fera foûtenuë, non feule-
,,ment par l'Argent, mais auffi par
les Troupes de France.

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,, LE Comte de Stairs qui a fou haité fi ardemment d'établir & maintenir une bonne & cordiale amitié entre le Roi fon Maître & Son Alteffe Roiale, fe trouve fort déconcerté, de ce qu'il eft obligé de faire des remontrances fur des ,, points fi délicats & fi fuffifans pour aliéner les efprits des deux Na,, tions, & les aigrir jufqu'à ce ", point, qu'il pourroit en provenir des

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des fuites très-fâcheufes, fi on n'y 1716. " apporte au plûtôt les ordres néceffaires.

du Duc

Il n'y avoit aucun moien d'éluder Réponse des représentations auffi preffantes. d'Orleans. Le Régent fut obligé de parler clair, pour maintenir la bonne harmonie qui régnoit entre les Cours de France & de la Grande Bretagne, & pour étouffer les foupçons que le Comte répandoit en Angleterre. 11 lui fit répondre qu'il défendroit la fortie des armes hors du Roiaume, & qu'il envoieroit des ordres dans les Ports de France, tels que Sa Majefté Britan1 nique les fouhaiteroit, avec des inftructions aux Capitaines des Vaiffeaux qui devoient aller dans les Ports d'Ecoffe.

de l'Angle

CETTE réponse n'empêcha pour Ombrages tant pas la Cour Britannique de pren terre & de dre ombrage des grandes levées qu'on l'Empefaifoit alors pour le Duc de Lorraine, reur. fans qu'il parut à quoi elles étoient deftinées. Il en fut de même de Sa Majefté Imperiale au fujet des Places Françoifes, qui confinent celles que l'Empereur a cédées pour fervir de Barrière aux Etats Généraux des Provinces

D 7

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1716. vinces-Unies. Comme les Garnifons en venoient d'être renforcées, le Baron de Bentenrieder eut ordre de demander là-deffus une Audience particuliere au Duc Régent.

Efcadre

Toulon.

CE Prince étoit bien informé qu'il' y avoit une étroite liaison entre le: Miniftre Imperial & le Miniftre Anglois, & il avoit connoiffance d'un projet d'Alliance entre leurs Maîtres. C'eft ce qui l'engagea à répondre au Baron d'une maniere fatisfaifante furles demandes qu'il lui avoit faites touchant l'Alface, bien qu'elles fuffent peu de fon goût, parce que les Cours

Efpagne & de Sicile le follicitoient fecretement d'entrer dans un Traité par rapport aux affaires d'Italic. I voulut par là fe ménager du tems,. pour voir clair dans les propofitions qu'on lui faifoit, & pour ne point s'embarquer mal à propos dans une Alliance,

EN même tems, il envoia des reéquipée à mifes confiderables à Toulon, pour équipper une Escadre de huit Vaif, feaux de guerre, favoir le Sceptre· monté de quatre-vingt-quatre Car nons, le Neptune de foixante & quas torze, le Parfait de foixante & dix,

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