Obrázky na stránke
PDF
ePub

d'équité, & fans avoir negocié avecS. A. R. ainfi que bien des Grands Seigneurs étoient foupçonnez d'avoir fair. Cependant fes Remontrances réiterées coup fur coup laffèrent le Confeil de Régence, & c'cft ce qui donna lieu à un Lit de Justice. Le fameux procès entre les Princes Legitimes & les Princes Legitimez décidé vers le même tems, les prétentions des Ducs & Pairs contre ces derniers, les difputes de la Nobleffe contre les Ducs & Pairs, les requêtes que plufieurs Nobles fignèrent par rapport à l'affaire des Ducs du Maine & Comte de Touloufe, les mécontentemens fecrets que ces affaires produifirent, la mefintelligence entre le Duc Regent & les Etats & le Parlement de Bretagne, voilà autant d'évenemens remarquables, que j'entaffe les uns fur les autres, & qui en effet fe fuivirent de bien près. Ce ne fut pas tout. Alors éclata la Confpiration tramée par le Cardinal Alberoni contre le Duc Regent. La temerité de l'entreprife, les confequences du Projet, l'indifcretion des Lettres du Prince de Cellamare écrites fans chiffres, & confiées à des Perfonnes

re

[ocr errors]

remarquables, tout furprit le Public, fur tout lorsqu'on fit attention que cette Conjuration avoit été formée dans le tems que le Duc Régent, de concert avec le Roi de la Grande Bretagne, avoit ménagé un Traité d'accommodement qui pouvoit affurer à Sa Majefté Catho lique & à Sa Poftérité la paifible poffeffion de la Monarchie d'Espa gne & beaucoup d'avantages confidé rables. *

QUELS affreux mifteres ne dé couvrit-on pas alors! Il ne s'agiffoit pas de moins que d'enlever la Regence au Duc d'Orléans, & de faire revivre les prétentions du Roi Catholique fur la France, malgré les renonciations folemnelles qui étoient intervenuës de part & d'autre à ce fujet. Prélats, Prêtres, Moines, Of ficiers d'Armée, Grands du Roiaume, Magiftrars, des Femmes mêmes, des Ordres entiers de Moines furent ou convaincus, ou foupçon nez d'avoir trempé dans cette Con juration. Des Ecrits feditieux fe répandirent de toutes parts. Une gran

[ocr errors]

Par le Traité de Londres.

de

de Province parut avoir été intectée du poifon de la Rebellion, & S. A. R. fut obligé d'y verfer le fang de plufieurs Nobles, trifte remede qu'elle n'emploioit fans doute qu'à regret, & qui fit redouter un Prince qui n'auroit voulu que fe faire aimer. La France fut réduite à la néceffité de déclarer la guerre à un Roi pour la grandeur duquel elle avoit prodi, gué fon fang & fes thréfors. Elle prit Fontarabie & Saint Sebaftien. Plufieurs Provinces fe foumirent au bruit de fes armes. Qui auroit crû que

la Paix naîtroit bien-tôt du fein de cette Guerre? Cependant on ou vre les yeux de part & d'autre fur fes veritables inté: êts. On comprend combien il importe que deux. Cours déja liées par tant d'endroits de meurent unies pour fe défendre contre leurs ennemis communs. On défavouë le Ministre qui avoit excité la Guerre, & on le facrifie à la Paix. Un double mariage cimentel une nouvelle Union entre les deux Peuples. Je n'ai que faire de remarquer combien S. A. R. fit écla ter de fageffe & de grandeur dans cette circonstance. Combien le facrifice

[ocr errors]
[merged small][merged small][ocr errors]

1719.

pas plus que celui des intérêts! Je paffe aux affaires des Finances. ELLES parurent d'abord être 1718. dans une meilleure fituation. Monfieur Jean Law Ecoffois avoit établi 1720. une Banque generale. Elle fut con- 1721. vertie enfuite en Banque Roiale, & on 1722. y: vit en peu de tems pour mille mit lions en Billets de Banque. La Compagnie d'Occident, ou de Miffiffipi, fit auffi des progrès merveilleux. En fix mois de tems, le fonds de fes Actions, fixé à cent millions, fe trouva rempli. La Ferme du Tabac lui fut adjugée pour quatre millions deux cens mille livres, & il lui fut permis dẹ jouir du revenu de cette Ferme pen dant vingt-cinq ans. La Compagnie des Indes Orientales aiant été réunie enfuite à celle d'Occident, & ce nou, veau Corps nommé fimplement Compagnie des Indes, il fe trouva bien-tôt en état d'avancer cent mil lions au Roi. Il lui fit enfuite un prêt de douze cent millions qui fut porté peu après à quinze cent. Par ce moien, les Billets de l'Etat fus rent acquitez, le Peuple déchargé

[ocr errors]

de

de divers impôts, l'argent mis en mouvement, celui des Etrangers at tiré dans le Roiaume, le commer ce rendu general & facile. Mais ce fyfteme ne tarda guères à tomber avec autant de rapidité qu'il s'étoit 'élevé.

LES François s'étoient persuadez qu'ils alloient faire une fortune im menfe & rapide comme Monfieur Law. Le jeu des Actions qu'il a÷ voit introduit les fafcinoit. Ils crurent que le Papier alloit fe conver tir en lingots entre leurs mains, & ils s'empreffèrent à porter leurs effets à la Banque, pour acquerir de ce Papier. Ce n'est pas que l'Auteur de ces Projets n'eût peut-être de bonnes intentions en les propofant. Un moien abbregé d'éteindre les Dettes de l'Etat fur du gout d'une Cour dont tant de dettes accumulées accabloient l'imagination. Le Papier subftitué à l'Argent, & répandu dans le Public, parut une voie fûre pour en retirer l'argent. Les millions en idée que ce Papier produifit fl.ttèrent plus que de moindres fommes en espece. Quelques-uns de ces millions reali

fez

« PredošláPokračovať »