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autre côté, on déclara que les Appels fubfiftoient en leur entier, malgré ces explications. Le Cardinal lui même parut s'en défier, puifqu'il les envoia aux Curez de fon Diocese, avec une Lettre circulaire, par laquelle il leur laiffoit la liberté de publier fon Mandement ou de ne le pas publier. Cependant elles furent autorifées par une Déclaration du Roi * que le Par

lement Séant à Pontoise refufa d'enregistrer, & qui d'abord enregiftrée au Grand Confeil, le fut enfuite au Parlement, avec ces conditions que l'enregistrement ne donneroit aucune atteinte aux libertez & privileges de l'Eglife Gallicane, & aux Loix fondamentales du Roiaume, touchant le pouvoir & la jurild &tion des Evêques de France, l'acceptation des Bulles du Pape, & le droit d'Appel au futur Concile Mais qu'arriva-t-il de là? Le Pape condamna † le Mandement du Cardinal de Noailles, l'Accommode

Du 4. Août 1720.

1 Au commencement de 1721.

ment,

ment, la Déclaration du Roi & P'Enregistrement. Les Proteftations fe multiplièrent. Le nombre des Appels augmenta. Contre cent Evêques qui avoient reçû la Bulle fur un examen tel quel, & accepté fes explications, on compta beaucoup plus de cent Corps, Communautez, Chapitres, Univerfitez, Facultez de Theologie, Eglifes Cathédrales & Metropolitaines, foit dans le Roiaume, foit chez les autres Nations, qui dans des Affemblées régulieres, après une mure déliberation, avec une liberté parfaite & un concours unanime, avoient interjetté Appel de ce Decret. On fut obligé de citer plufieurs Appellans, & ils répondirent avec tant de piété, de fcience, & de fermeté, qu'on ceffa de les interroger, pour ne leur point donner de nouvelles occafions de mortifier la Cour de Rome. On en exila pourtant un grand nombre. Les Constitutionnaires flétrirent leurs ennemis par des fatires petulantes & calomnieufes répandues dans de prétendus fupplémens à la Gazette de Hollande. Les Affem

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femblées de la Sorbonne furent interdites. Elle fut forcée de reconnoitre un Syndic formé & placé par les Conftitutionnaires. Cette conduite excita les Evêques de Pamiers, de Senez, de Montpellier, de Boulogne, d'Auxerre, de Mâcon & de Tournai à écrire au Pape une Lettre qui lui fut préfentée par l'Empereur. Ils y repréfentoient d'abord les maux de l'Egli fe en général, & en découvroient la fource dans les nouvelles opinions fur la Grace & dans les maximes corrompues fur la Morale. Ils citoient pour exemple des unes & des autres, le Livre du Cardinal Sfondrat & celui du Jefuite Francolin. De là paffant au fond de la Bulle, ils parcouroient les principaux points de doctrine qu'elle renferme, le précepte de l'amour de Dieu, celui de rapporter à Dieu fes actions, les regles de la Penitence, la lecture de PEcriture Sainte, ce qui regarde la Gra

* Condamnée le 24. Mars 1722. par l'Inquifition, & le 19. Avril par le Confeil de Régence.

Grace, la Volonté toute puiffante de Dieu, la Redemption de JefusChrist, &c. C'étoit là comme la premiere partie de cette Lettre. Ils développoient dans la feconde une partie des abus & des caracteres d'obreption, qu'ils voioient dans la maniere, dont on avoit procédé à ce Decret. Tels étoient le choix des Confulteurs, qui auroient dû être les Cardinaux, & qui n'étoient que huit ou neuf Particuliers, connus feulement par leurs préjugez & par leur prévention contre la Doctrine des Appellans. Un fecond abus, difoientils, c'eft qu'on a condamné l'Auteur des Reflexions fans l'entendre. Un troifieme, c'est qu'on a supprimé la verité, & emploié la fauffeté dans l'exposé des Propofitions fait au Pape. Ils faifoient remarquer enfuite une infinité d'autres abus, que je ne ferai qu'indiquer, comme le manque d'avoir confulté les Evêques de France fur une affaire née dans leur Eglife & écrite en leur langue: l'examen du Livre confié à des perfonnes qui n'entendoient point la force des explications Françoifes, & qui ont ** 3

tait

fait fur ce point d'étranges bévues: la demande des Evêques qui demandoient des éclairciffemens rejettée : les Députez mêmes du Roi qui n'ont pu obtenir audience de Clement XI; la feule demande que les Evêques ont faite d'être entendus devenue un motif de condamnation; les mauvais traitemens faits à des Evêques appellans, celebres par leur doctrine & par leur piété, & à cette Faculté de Sorbonne comblée de tant d'éloges par les anciens Papes. Ils finiffoient en demandant un Concile General comme le feul remede aux maux de l'Eglife.

Mais cette Lettre n'eut pas l'effet que ces Prelats fouhaitoient. Elle fut condamnée par un Decret de l'Inquifition & le Confeil de par Régence.

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IL fembloit que c'étoit fait alors du Parti Appellant. Mais on verra dans ce livre que la Cour ne voulut pas le perdre, & qu'il fut foutenu par le Cardinal du Bois contre le Clergé. On y lira auffi la promotion de ce Prélat, fon élevation au Miniftere, les difputes auxquelles

elle

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