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de S. Augustin (4). C'est la reproduction de 4 dont nous avons vu le sens mystérieux.

Toutefois n'omettons pas une remarque qu'a faite avant nous et avec beaucoup de fondement un symboliste moderne. «Entre tous les nombres adoptés par les prescriptions propres à la loi de Moïse, dit-il (2), soit d'après le Lévitique, soit dans la structure du temple de Jérusalem, nulle part le nombre 8 n'apparaît avec un caractère sacré, tandis que l'Évangile, au contraire, semble le mettre en honneur, soit par les huit béatitudes, qui ont si fort attiré l'attention des saints Pères, soit par. la résurrection de Notre-Seigneur, qui a fait substituer le 8° jour (dimanche) au 7° (sabbat) pour célébrer le repos de Dieu (3).

Bornons ici cette énumération des propriétés philosophiques des nombres. Aussi bien un livre entier (et la science attend l'apparition de quelques-uns comme l'accomplissement de promesses faites au public) ne suffirait qu'à peine à développer cette question. Si nous avons été lu avec attention, on aura pu se convaincre qu'il y a de réels enseignements dans l'usage universel qu'en ont fait tous les peuples, toutes les religions. On voit comment ces doctrines se rattachent à nos études du symbolisme, combien l'idée antique germe, s'épanouit et se maintient dans cette hiératique si peu connue. Et si l'on veut plus de détails sur l'examen qu'elle appelle, et sans lequel nous pouvons dire avec tous les sages du catholicisme qu'on ne peut rien comprendre à la science sacrée, nous conseillons de recourir soit au xe cha

(1) Epist. 55 ad Januar., lib. II, cap. XIII et XVIII. (2) Le P. Cahier, Monographie de la cathed. de Bourges (vitaux), P. 187.

(3) « Judæi dederunt parlem seplem, credentes sabbato, sed non dederunt octo, resurrectionem diei dominicæ denegantes. E contrario hæretici, Marcion et Manichæus, et omnes qui veterem Legem rabido ore dilaniant, dant partem oclo, suscipientes evangelium; sed eadem septenario numero non tribuunt, Legem veterem respuentes. » (S. Hieron, in Ezech., XL, cap. XXVI, XXXI.

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pitre de La Clef de Méliton (4), soit à l'Iconographie chrétienne de M. l'abbé Crosnier, qui lui a consacré d'intéressantes pages (2), soit au livre encore et trop longtemps attendu de Mme d'Ayzac, qui paraît devoir en traiter plus complétement (3). Qu'il nous suffise d'avoir démontré avec eux, dans les limites ici voulues, la haute différence des principes hasardés, irrésolus et souvent obscurs des écoles philosophiques, et de l'école plus exacte des Pères, toujours d'accord entre eux sur le fond, assouplissant la forme à leur génie propre, n'ayant d'autres sources que l'Écriture et les traditions dès longtemps chrétiennes qu'elle consacre. C'est un pas de plus sur notre route. Continuons d'y marcher à la découverte du monde que nous cherchons, et réservons pour nos réflexions sur l'architecture et la statuaire du moyen âge l'application que sut leur faire des traditions numériques cette époque si féconde en grandes pensées sur l'esthétique de l'art.

(1) S. Melitonis, Sardensis episcopi, lib. qui dicitur Clavis, cap. XII; apud Spicileg. Solesm., t. III, p. 282-289.

(2) Iconographie chrétienne, ou Étude des sculptures, peintures, etc., qui se rencontrent sur les monuments religieux du moyen âge, in-8°, Paris, Derache, 1848, ou Bulletin monumental, t. XIV, p. 44 et suiv. (3) Des Nombres dans l'archéologie chrétienne. Ce livre, annoncé dès 1846 par M. Didron dans les Annales archéologiques, t. V, p. 233, a retardé jusqu'à présent son apparition, au détriment des lecteurs accoutumés à ces publications de Mme d'Ayzac, pleines de science et de perspicacité.

CHAPITRE VII.

LES PEUPLES DE L'ORIENT.

Les croyances

du bouddhisme

vélation origi

nelle.

Plus on examine les peuples anciens et les religions qu'ils prises dans la ré- s'étaient faites, plus on reconnaît évidemment les analogies qui les rattachent dès les premiers jours du monde à unc croyance unique, dénaturée dans la suite par les divers motifs que nous avons indiqués. L'Inde et toute la grande portion de l'Asie comprise sous cette dénomination a laissé dans ses vieilles superstitions l'empreinte d'une foi plus vieille encore, et nous y lisons de frappantes ressemblances avec les principes théologiques des nations civilisées qui les entourèrent jadis. - Au Dieu créateur des sept sphères étoilées, à ce Brahm si célèbre dans la littérature orientale, lequel avec Brahma et Vichnou forme la trinité des Védas, qui ne reconnaît la vérité fondamentale de la Bible, dont la sublime simplicité s'amplifie ici de toutes les rêveries péniblement élaborées au foyer de trop fécondes imaginations? Nulle part la promesse d'un Rédempteur à venir ne brille plus vivement, quoique sous de grossières images, que dans les livres sacrés des Hindous. Tous nos dogmes primitifs, tous nos mystères les plus respectés du christianisme s'y déroulent sous les transparentes allégories de cosmogonies et d'incarnations entièrement calquées sur les premières révélations du vrai Dieu. Cette trinité, dérivation fantastique de Celle que le chrétien adore, a, comme celle-ci, son unité essentielle. L'histoire de sa formation, de ses permutations,

Trinité indoue.

se résume dans ce principe, qu'il est un seul être suprême, éternel, illimité; il est le grand tout à qui tout se reporte, en qui tout est nécessairement, de qui tout émane et vers qui tout doit revenir. Jusque-là rien que d'admissible, et c'est la seule idée qu'on puisse se faire d'un Dieu qui l'est sérieusement. Mais cette sublime notion, à quelles extravagances n'est-elle pas mêlée ? Mais encore quels enseignements sous les symboles qui naissent de ces aberrations et nous réconcilient en quelque sorte avec elles! Alexandre Dow, dans son Explication du Véda (1), introduit un néophyte demandant comment on pourrait se représenter une ressemblance de Brahm ou de Dieu. A quoi Brahma, le second membre de la trinité hindoue, fait cette réponse : « Il n'a point de res>> semblance; mais pour en imprimer quelque idée dans >> l'esprit des hommes, qui ne peuvent croire à un être im» matériel, on le représente sous diverses formes symbo>> liques. Si donc votre pensée ne peut s'élever à la dévotion » sans vous en former une image, figurez-vous que ses >> yeux sont semblables au lotos, que la couleur de son >> visage est celle d'un nuage, que ses vêtements sont com» posés des éclairs du ciel, et qu'il a quatre mains... On >> compare ses yeux au lotos pour faire entendre qu'ils sont >> toujours ouverts, parce que cette fleur n'est jamais sur» montée par l'eau, quelle qu'en soit la profondeur. Sa >> couleur, semblable à celle d'un nuage, est un emblème » de cette obscurité dans laquelle il se dérobe aux yeux des » mortels. Les éclairs qui forment son habillement expri» ment la majesté redoutable qui l'environne, et ses quatre

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(1) Voir Dissertations sur les mœurs, les usages, la religion el la philosophie des Hindous, trad. de l'anglais par Bergier, p. 83, in-12, Paris, 1769. History of Hindoostan, by Alex. Dow, t. I, in-4o, London, 1770. Mercure de France, septembre 1769, p. 109. Ezour Vedam, ou Ancien Commentaire du Védam, contenant l'exposition des opinions religieuses et philosophiques des Indiens, t. II, p. 25, in-12, Iverdun, 1778.— Parisot, Biographie universelle, partie mythologique, aux mots Brahma, Vichnou, etc.

Dieu, d'après le Véda.

Cette idée et d'autres sembla

beaucoup d'autres

qués.

» mains sont le symbole de sa force et de sa toute-puis»sance ». Ici une observation est importante, parce qu'elle bles, germes de s'appliquera maintes fois au symbolisme du moyen âge. symboles inexpli- Qui a pu inventer ces termes de comparaison jugés si propres, dans le livre sacré, à donner une juste idée du Créateur? Évidemment un seul homme, à l'esprit juste, au coup d'œil philosophique, dont la pensée n'est pas moins empreinte de clarté que de mysticisme. Et cette pensée a fait loi; et elle a été comprise et appliquée de manière à planter avec elle dans les intelligences une notion raisonnable de l'Être suprême. Ainsi nous verrons souvent des données nouvelles s'évertuer à symboliser des dogmes obscurs, parvenir à en répandre de justes notions, et se populariser plus ou moins en passant des pages d'un livre aux formes plus ou moins variées des œuvres du peintre ou du sculpteur. Combien de symboles plastiques ont une semblable origine dans mille autres pages qu'on ne connaît pas ! En fait de symbolisme, ne nous hâtons donc jamais de nier; cherchons, avançons, ou du moins abstenons-nous de prononcer jusqu'à ce que le jour ou la nuit se soient faits..

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Le lotos ou lotus, dont nous venons de parler, tient une place éminente dans la flore symbolique des Égyptiens, et plus encore chez les Romains et les Grecs, où Montfaucon (4) prétend qu'il était plus généralement connu. Naturalisée sur les bords du Nil, cette plante, à qui les naturalistes modernes donnent communément le nom de nénuphar et de nymphéa, ne devait pas être moins familière, en effet, aux rives du Tibre ou de l'Alphée. Quoi qu'il en soit, on s'était autorisé de ses mœurs aquatiques pour la consacrer au soleil, dont le lever était le signal du sien sur la surface des eaux, où elle semblait dormir depuis le coucher de cet astre. C'est pourquoi on en couronnait Osiris et Isis, qui, dans plusieurs

(1) Antiq. expliq., t. II, 2e part., p. 277.

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