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gitimation du comte de Dunois, si établie dans l'opinion publique. André Favyn est le premier historien qui en ait parlé dans son Théâtre d'Honneur, imprimé en 1620, tom. I.er, p. 536. <«< Hugues Capet, dit-il, ordonna que doréna» vant tout bâtard seroit non-seulement rejeté » de la couronne, mais aussi de l'avéu et du sur» nom de France, et pour montrer l'observa>>tion de cette sainte ordonnance, c'est que, de>> puis six cents ans et plus qu'elle fut publiée, >> il ne se lit point que bâtard de France, ou is» su, ou descendu de fils de France, ait été lé>> gitimé et avoué. Que Jean, comte de Dunois, >> fils bâtard de M. Louis de France, duc d'Or» léans, qui, pour les grands et signalés services >> rendus à la couronne, fut par les états-géné

raux de France, assemblés par le comman» dement de Charles VII, et lui et sa descen» dance, déclarés princes du sang, et leur rang » assigné immédiatement après les princes du

>> sang ».

Où Favyn a-t-il yu la prétendue ordonnance de Hugues Capet? il ne marque non plus ni l'année, ni le lieu où se fit cette légitimation du comte de Dunois.

Baudot de Juilly, auteur d'une histoire de Charles VII, imprimée pour la première fois en 1697, dit, tom. II, pag. 552, de l'édition

de 1754, que le roi fit expédier, en faveur du comte de Dunois, des lettres patentes qui, après l'avoir légitimé, le declarèrent prince du sang de France, et que ces lettres furent confirmées en pleins états, en 1454; mais Baudot ne cite point de garant. Le père Griffet, éditeur et continuateur du père Daniel, dit, tom. VII, pag. 341, dans une observation, que ces lettres patentes n'ont jamais existé, et je pense comme lui.

Dupuy, n.o 326 de son manuscrit, dit que ces lettres patentes furent données en 1454 ou 55. L'incertitude de la date fait voir qu'il parloit d'après la tradition. Il y a apparence que l'erreur vient de ce que Jean d'Orléans, comte d'Angou lême, fils puîné de Louis, duc d'Orléans, eut un bâtard nommé Jean, qui fut légitimé par lettres données à Baugenci, en 1458; ces lettres sont indiquées au premier volume des grands officiers, page 210. Favyn et les autres auteurs, trompés par le nom de Jean, commun aux deux bâtards, auront attribué au plus illustre ce qui a été fait pour son neveu. D'ailleurs, le hérault Berry, pag. 405, édition du Louvre de l'histoire de Charles VII, qualifie le comte de Dunois seigneur du sang à la suite des autres. Ajoutons que les Longueville, ayant substitué dans leurs armes la bande, caractère de puînesse, à la bar

re, marque de bâtardise, on se sera facilement accoutumé à les comprendre avec les princes légitimes. (Voyez les Mémoires de Castelnau, t. II, p. 653).

Les lettres de légitimation ne donnent pas le droit de succéder à la couronne au défaut des légitimes, mais seulement le droit de précéder les grands: d'ailleurs ces lettres n'ont point été enregistrées au parlement. Ce qui fait croire que ce droit de précéder les grands étoit personnel à celui qui l'obtint, c'est que plusieurs ducs ont pris le pas et le rang sur les Longueville.

Un des objets du père Daniel, en donnant son histoire, étoit de favoriser les desseins de Louis XIV pour ses bâtards; il insinue que des bâtards ont régné en France; et cela est faux. Sous la première race, les François n'étoient guère chrétiens que par le baptême, et conservoient encore beaucoup de moeurs des payens. Dagobert avoit à la fois trois femmes réputées légitimes, Nanthilde, Usgarde et Berthilde. Les enfans nés de ces mariages étoient donc tous bâtards ou tous légitimes; mais on ne peut pas plus les traiter de bâtards, que les fils d'un sultan. Les lois du christianisme n'étoient pas encore bien suivies sous la seconde race. C'est pourquoi les trois enfans de Louis II, dit le Bègue, savoir, Louis III, Carloman et Charles, dit

le Simple, furent également regardés comme légitimes, et régnèrent en France, quoiqu'Andsgarde, mère de Louis et de Carloman, eût été répudiée.

pe

ni

par

Le christianisme étant un peu plus épuré, dès le commencement de la troisième race, PhilipI.er ne put jamais faire approuver, par le pape les évêques de France, la répudiation de la reine Berthe. Depuis la mort de cette princesse, ,Philippe ne réussit pas davantage à faire prononcer le divorce entre Foulque, comte d'Anjou, et Bertrude, que le roi vouloit épouser. Les enfans qu'il en eut, furent déclarés bâtards. Les rois avoient alors moins de respect pour la religion que pour les ministres, Philippe, excommunié deux fois, fut obligé, pour obtenir son absolution, de se présenter nu-pieds, en posture de pénitent (1105), dans l'assemblée des évêques, et de faire serment, conjointement avec Bertrude, de n'avoir désormais ensemble aucun commerce criminel, et de ne se voir qu'en présence de témoins non suspects: cela ne se feroit pas aujourd'hui, quoique nos lois positives ne soient pas favorables aux bâtards (*).

Je pense, en consultant la nature, que dans toute succession, de quelque genre qu'elle soit, qui suit l'ordre du sang, nul étranger à ce sang ne devroit être préféré aux enfans naturels au défaut des légitimes.

Ordre du Saint-Esprit. Prétentions de quelques maisons, etc.

ANCIENNEMENT, lorsque le roi tenoit cha

pitre, tous les chevaliers étoient assis et couverts comme lui, et les officiers de l'ordre, à l'exception du chancelier, restoient au bas bout de la table, debout et découverts. Louis XIV, pour épargner ce dégoût à ses ministres, officiers de l'ordre, introduisit l'usage de tenir le chapitre debout et découvert.

'C'est mal à propos que les princes du sang ont le droit de présenter un chevalier dans les grandes promotions, c'est-à-dire celles qui passent huit chevaliers; cela n'est fondé ni sur les statuts ni sur un usage constant. L'opinion est donc que les fils de France en présentent deux,

que les petits-fils, filles, petites-filles, et le premier prince du sang en présentent un. Tous les princes du sang prétendent, depuis le ministère du duc de Bourbon, père du prince de Condé d'aujourd'hui, avoir chacun ce droit de présentation d'un chevalier. L'origine de cette opinion vient de la première graude promotion de Louis XIV, du 31 décembre 1661; elle fut de

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