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DISCOURS

PRONONCÉS

DANS L'ACADÉMIE FRANÇOISE,

Le lundi 6 juillet 1772, à la réception de M. Beauzée.

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DISCOURS

PRONONCÉS

DANS L'ACADÉMIE FRANÇOISE.

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M. BEAUZÉÉ ayant été élu par messieurs de l'académie françoise, à la place de M. DuCLOS, y vint prendre séance le lundi 6 juillet 1772, et prononça le discours qui suit :

MESSIEURS,

LE laurier que je reçois aujourd'hui de vos mains, n'est dû qu'aux talens les plus distingués; mais votre sagesse l'accorde quelquefois à titre d'encouragement. C'est sous ce point de vue que je dois envisager la grâce que vous m'ayez faite en m'associant à votre gloire, et je sens tout le prix d'une adoption si honorable. Les avantages et les agrémens du commerce où j'ai l'honneur d'entrer avec des hommes que la France respecte comme ses maîtres, et dont l'Europe admire les écrits; la part qu'ont bien voulu prendre aux succès de mes vœux, par des actes également honorables et authentiques, des corps respecta

bles qui, depuis long-temps, ont un juste intérêt d'avoir les yeux ouverts sur moi, et dont les témoignages peuvent servir de supplément aux titres qui doivent me rendre digne de vous (*): voilà, Messieurs, la source des plus douces émotions que j'aie jamais éprouvées, et qui semblent avoir donné à mon âme une sorte d'existence toute nouvelle. Auroit-elle jamais pu suffire à toute sa félicité, si la douceur n'en avoit été altérée dans son principe?

Vous m'entendez, Messieurs; le gémissement de mon cœur retentit dans les vôtres : la place que je viens occuper aujourd'hui, je ne la dois qu'à la perte la plus douloureuse; et le bonheur

(*) Le conseil de l'hôtel de l'École Royale Militaire m'a fait l'honneur, par un arrêté du 2 juin, de me marquer la part qu'il prend à mon admission dans l'académie françoise; mais ce qu'il y a de plus flatteur pour moi, c'est le témoi– gnage honorable qu'on y rend à la manière dont j'ai rempli mes différentes fonctions dans l'hôtel depuis près de dixneuf années.

MM. les officiers de l'hôtel de ville de Verdun, ma patrie, m'ont aussi adressé une lettre de félicitation, sous la même date du 2 juin. Le zèle patriotique qui l'a dictée, fait encore plus d'honneur à leur cœur, qu'il ne peut flatter mòn amourpropre l'enthousiasme qu'il leur inspire, va jusqu'à désipour exciter l'émulation de mes jeunes compatriotes, de placer mon portrait dans la même salle, avec celui de M. deChever t.

rer,

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