Obrázky na stránke
PDF
ePub

Cognatis maculis similis fera. Quando leoni

Fortior eripuit vitam leo? quo nemore unquam
Exspiravit aper majoris dentibus apri?
Indica tigris agit rabida cum tigride pacem
Perpetuam: sævis inter se convenit ursis.

Ast homini ferrum letale incude nefanda
Procudisse parum est, quum rastra et sarcula tantum
Assueti coquere, et marris ac vomere lassi
Nescierint primi gladios excudere fabri.
Adspicimus populos, quorum non sufficit iræ
Occidisse aliquem; sed pectora, brachia, vultum
Crediderint genus esse cibi. Quid diceret ergo,
Vel quo non fugeret, si nunc hæc monstra videret
Pythagoras, cunctis animalibus abstinuit qui

Tanquam homine, et ventri indulsit non omne legumen?

ensemble que les humains entre eux. La brute reconnoît et épargne son espèce. Quand vit-on le lion le plus fort égorger un autre lion? Dans quelle forêt le jeune sanglier expira-t-il jamais sous la dent d'un sanglier plus robuste? Le tigre indien vit en paix avec le tigre furieux, l'ourse avec l'ourse cruelle. Ce n'étoit point assez pour l'homme d'avoir fabriqué le glaive homicide sur une enclume sacrilége, tandis qu'ignorant cet art funeste, les premiers forgerons ne façonnoient que des sarcloirs et des rateaux; il falloit encore que des nations, non contentes d'avoir immolé des hommes à leur ressentiment, regardassent comme un aliment leurs membres déchirés. Témoin de ces horreurs, que diroit Pythagore? où ne fuiroit-il pas ? lui qui s'abstint de la chair des animaux aussi religieusement que de la chair humaine, et ne se permit pas même toute espèce de légumes 38!

NOTES

SUR LA SATIRE XV.

1ARGUMENT.

RGUMENT. Nous devons cette Satire à un trait de fanatisme dont Juvénal fut témoin pendant son séjour dans la Pentapole. D'abord il expose la superstition des Égyptiens qui adoroient des animaux et des ognons: ensuite il raconte la scène horrible dans laquelle un habitant de Coptos fut dévoré par les Tentyrites: enfin il réclame les droits de la pitié.

Il paroit que Juvénal avoit terminé son ouvrage par la satire de l'Exemple; et certes il n'étoit pas possible de le mieux couronner. Mais son exil dans la Pentapole d'Égypte acheva de lui dévoiler l'affreux caractère de la superstition qu'il détestoit, et qu'il avoit déja combattue (Voyez Satire vi, vers 511; et Satire xiv, vers 96). Il ne l'avoit d'abord considérée que du côté de l'imposture et de l'abrutissement des esprits. Quand il en vit sortir, sur les bords du Nil, le sanglant fanatisme, quand il vit un homme dévoré par d'autres hommes, et cela parce que deux cités rivales n'adoroient pas les mêmes dieux, malgré son grand âge et la mort qui s'approchoit, il se crut comptable à la postérité de la fatale expérience qu'il venoit d'acquérir. C'est à cette

circonstance fortuite que nons devons cette dernière Satire, l'une des plus estimées, depuis la renaissance des lettres, par les philosophes de toutes les sectes.

Je ne la mettrai pas au rang de celles dont le style et la poésie ne laissent rien à désirer l'imagination et l'oreille ne sauroient être les mêmes à plus de quatre-vingts ans. Si la marche en est moins rapide, le vers moins saillant, on en est dédommagé par la profondeur des pensées, la vérité des images, surtout par cette précieuse sensibilité, presque toujours compagne du génie, et que l'on a vue plus d'une fois y suppléer. Voyez le tableau de la pitié, vers 131.

Je l'ai déja dit, le fragment mis à la fin de ce volume ne me paroît pas de Juvenal; ainsi ma tâche est achevée. Mais ai-je tenu parole? ai-je en effet prouvé que les satires - dont il s'agit ont plus d'ensemble et d'unité d'intention qu'on ne l'avoit encore soupçonné? Ai-je, par des consi dérations nouvelles, suffisamment motivé mes diverses assertions? Dût-on en rejeter les preuves, comme insuffisantes et purement idéales; dût-on me taxer de trop d'enthousiasme, malgré mes observations critiques et l'impartialité que l'on a dû remarquer dans le discours préliminaire et dans les notes, je n'en ferai pas moins un dernier aveu plus hardi que les autres, et qui tiendra lieu de résultat.

Pour mieux expliquer mes pensées, je compare les Satires de Juvénal, quels qu'en soient l'ordre et les sujets, aux scènes d'un long drame où tout se tient par des anneaux, il est vrai très-déliés, mais dont on retrouve enfin l'intention primitive et la chaîne contiguë, quand on a la patience de les chercher dans le caractère de l'auteur et les mœurs de son temps. Ce drame, tel que je le conçois, je l'appel

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors]
« PredošláPokračovať »