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Ad sextam. Facere hoc non possis quinque diebus

Continuis, quia sunt talis quoque tædia vitæ

Magna. Voluptates commendat rarior usus.

d'avril 48. Quoiqu'il ne soit que cinq heures 49, tu peux sans honte te présenter aux bains. Mais rappelle-toi que tu ne mènerois pas cette vie pendant cinq jours de suite; car elle a aussi ses dégoûts. C'est la modération qui donne du prix aux plaisirs.

NOTES

SUR LA SATIRE XI.

ARGUMENT.

RGUMENT. Juvénal offre à son ami Persicus un repas, dont il fait contraster la frugalité avec le luxe et la profu. sion qui régnaient de son temps.

APRÈS la satire des Vœux il falloit un repos; car le sentiment du sublime s'use à la longue. Juvénal l'a si bien senti, qu'il a soin, dans le cours de son ouvrage, de se détendre de temps en temps, mais sans sortir de sa sphère, sans déroger à sa gravité naturelle : ce n'est pas qu'il ne paroisse quelquefois vouloir égayer son sujet; mais, à proprement parler, il ne rit pas, il sourit tout au plus, et souvent d'un rire sardonique. L'ami de la vertu,

Virtutis veræ custos rigidusque satelles,

ne sauroit un seul instant, pour se délasser ou pour plaire, se mentir à lui-même et transiger avec le vice.

L'un de ses procédés les plus ordinaires, quelque sujet qu'il traite, c'est d'aller droit au principe, de le suivre jusque dans ses dernières conséquences. Presque toujours voisin de la belle, je veux dire de la forte nature, on ne le voit

point, comme tant de beaux-esprits ses contemporains, flatter son siècle, ni se jeter dans de froides et stériles analyses du cœur humain, qui ne prouvent guère que de la sagacité, sans profit pour les mœurs.

Avec beaucoup de ce qu'on appelle esprit, on diroit, malgré son énergie et son éclat, qu'il n'a voulu montrer que du bon sens et de la véracité: aussi nul écrivain n'a-t-il mérité plus que lui qu'on lui appliquât son fameux Vitam impendere vero. (Tome 1, Sat. IV, v. 91.) J'ajouterois volontiers que le goût chez lui n'est souvent que du naturel; témoin ces deux vers, dont je ne crois pas qu'il soit possible de faire passer le charme secret dans notre langue. Il s'agit du jeune pâtre qu'il avoit pris à son service:

Suspirat longo non visam tempore matrem,
Et casulam, et notos tristis desiderat hædos.

Sat. x1, v. 152.

Remarquons encore que plusieurs satires qu'il a placées de distance en distance, comme autant d'épisodes dans un long poëme, tiennent tellement à son plan de censure générale, qu'elles y servent de commentaire et de supplément; qu'elles offrent une foule de détails curieux, piquants, et non moins utiles à la conduite de la vie publique, qu'au maintien des mœurs privées. Que l'on se rappelle ce qu'il a déja dit de l'influence du luxe sur le sort des empires; que l'on considère comment il le définit ici, comment il en suit les progrès, quoiqu'il ne s'agisse que du luxe de la table; on sera convaincu que les modernes, quant à cette question si souvent rebattue, n'ont pas été plus loin.

Après avoir, dans le Discours préliminaire, exposé les principaux rapports de Juvénal avec la situation politique,

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