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étoit

Mégalésiens, et dont j'ai parlé Satire vi, vers 69, donné avec une serviette que l'on suspendoit dans le cirque. Voici, selon Cassiodore (lib. 111, epist. 51 ), l'origine de cet usage. Un jour le peuple témoigna beaucoup d'impatience de ce que Néron retardoit la fête, en restant trop long-temps à table: ce prince, pour avertir qu'on alloit commencer, fit jeter sa serviette par la fenêtre; et depuis on employa une serviette pour annoncer ces jeux. M. l'abbé Brotier vient de prouver, dans un Mémoire sur les cirques anciens, lu à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, en juin 1781, que l'origine de cet usage remonte bien plus haut.

43 Que ses chevaux ont ruiné, v. 193.) L'article des chevaux étoit le plus cher. On a vu (Satire 1, vers 59) combien ils étoient ruineux pour ceux qui en avoient la manie :

Qui bona donavit præsepibus, et caret omni
Majorum censu, etc.

Gronovius le père a très-bien prouvé qu'il falloit écrire ici præda caballorum, et non pas prædo, etc., comme la plupart des éditeurs.

44 Est assis sur son char en triomphateur, etc,, v. 193.) On a vu (Satire x, vers 36 ) que le préteur présidoit aux jeux, monté sur un char, et revêtu des ornements du triomphe :

Quid si vidisset prætorem in curribus altis

Exstantem, et medio sublimem in pulvere circi
In tunica Jovis?

45 Un peuple trop nombreux, v. 194.) Juvénal croyoit.

avec presque tous les philosophes, que trop d'hommes entassés dans une ville se corrompent tôt ou tard par la fréquentation et le contact, tant au physique qu'au moral. -«Les philosophes et les législateurs grecs, dit le savant Barthélemy, persuadés qu'une grande population n'est qu'un moyen d'augmenter les richesses et de perpétuer les guerres, loin de la favoriser, ne se sont occupés que du moyen d'en prévenir l'excès. Les premiers ne mettent pas assez de prix à la vie, pour croire qu'il soit nécessaire de multiplier l'espèce humaine. Les seconds, ne portant leur attention que sur un petit état, ont toujours craint de le surcharger d'habitants qui l'épuiseroient bientôt. » (Voyage du jeune Anacharsis, tome 11, in-8°, page 371.)

la

rouge

46 J'en conclus que la faction verte triomphe, v. 196.) Les Romains donnoient le nom de factions aux différentes troupes ou quadrilles de combattants qui couroient sur des chars dans les jeux du cirque. Il y en avoit quatre principales, distinguées par autant de couleurs, le vert, le bleu, le et le blanc. L'empereur Domitien y en ajouta deux autres, pourpre et la dorée, dénomination prise de l'étoffe ou de l'ornement des casaques qu'elles portoient: mais elles ne subsistèrent pas plus d'un siècle. Le nombre des factions fut réduit aux quatre anciennes dans les spectacles. La faveur des empereurs et celle du peuple se partageoit entre les factions; chacune avoit ses partisans. Caligula fut pour la faction verte, et Vitellius pour la bleue. Il résulta quelquefois de grands désordres de l'intérêt trop vif que les spectateurs prirent à ces factions. Sous Justinien, une guerre sanglante n'eût pas fait plus de ravages; il y eut quarante mille hommes tués pour les factions verte et bleue. Ce terrible événement fit supprimer le nom de factions dans les jeux du cirque.

47 Ce qu'on rougiroit de raconter en leur présence, v. 202.) Gulielmus Canterus (novar. Lect. III. cap. 6) prétend que ce vers et le précédent ont été transposés par les copistes, et qu'il faut les reporter immédiatement après le vers 164 de cette Satire. La raison qu'il en donne, c'est que les jeux du cirque n'étoient pas obscènes. Cette raison me paroît insuffisante; car il est vraisemblable que, du temps de Juvénal, il s'y passoit bien des choses déshonnêtes. D'ailleurs, on a déja vu (Satire 111, vers 65 ) que les courtisanes infectoient le cirque :

Ad circum jussas prostare puellas.

48 Aux rayons du soleil d'avril, etc., v. 203.) C'est ainsi qu'il faut traduire vernum solem; car la fête dont il s'agit commençoit la veille des nones d'avril, comme on le voit par les anciens calendriers.

49 Quoiqu'il ne soit que cinq heures, tu peux sans honte te présenter aux bains, etc., v. 204.) Les affaires à Rome ne finissoient qu'à six heures du soir; et ceux qui conservoient l'ancien usage ne se baignoient point avant cette heure. Voyez Satire 1, note sur le v. 143.

In quintam varios extendit Roma labores:
Sexta quies lassis, septima finis erit.

MARTIAL.

:

SATIRA XII.

Catulli Reditus.

NATALI, Corvine, die mihi dulcior hæc lux,
Qua festus promissa deis animalia cespes
Exspectat. Niveam reginæ ducimus agnam;
Par vellus dabitur pugnanti Gorgone Maura.
Sed procul extensum petulans quatit hostia funem,
Tarpeio servata Jovi, frontemque coruscat:
Quippe ferox vitulus, templis maturus et aræ,
Spargendusque mero, quem jam pudet ubera matris
Ducere, qui vexat nascenti robora cornu.

Si res ampla domi similisque affectibus esset,
Pinguior Hispulla traheretur taurus, et ipsa
Mole piger, nec finitima nutritus in herba,

SATIRE XII.

Retour de Catulle.

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jour, Corvinus, m'est plus cher que celui de ma naissance 2; c'est vraiment pour moi un jour de fête: aussi l'autel de gazon attend - il les victimes que j'ai promises aux dieux : j'immole 3 une brebis blanche à la reine du ciel; une autre de même couleur à la déesse qui porte dans les combats la tête de Méduse 4. Mais la victime pétulante que je réserve à Jupiter Tarpéien, secoue impatiemment la corde qui la retient. Son front est menaçant. Déja digne du temple, de l'autel et des libations 5, cé jeune et fier animal, dédaignant les mamelles de sa mère, essaie sur le tronc des arbres ses cornes naissantes.

Si j'étois riche, si mes moyens répondoient à mon affection, je ferois traîner aux autels un taureau plus gras qu'Hispulla 6, et dont le poids retarderoit la marche. Les pâturages voisins ne l'auroient point nourri: son sang en coulant témoigneroit qu'il a bronté les riantes prairies arrosées

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