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PREFACE.

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IEN n'eft plus important ni plus intereffant pour le falut des Fidéles, que ce qui fait le fujet de ce petit Ouvrage. Il s'agit de la maniere de rendre à Dieu fes hommages & de l'adorer dans les grands Myfteres de notre Religion, qu'il a bien voulu operer & nous reveler pour être l'objet de notre foi, le fondement de notre efperance, le gage de l'amour qu'il nous porte, le motif de celui que nous lui devons, & le fujet de notre reconnoiffance & de nos actions de graces. Il s'agit de l'honneur qu'il exige de nous par raport à tant de Saints qui jouiffent de lui dans le Ciel, lorfque l'Eglife en fait la féte fur la terre. Leur fainteté & la gloire qu'ils poffedent, font des dons de fa miJericorde & tout ce qu'ils font, ils le font par fa grace. Ce font des hommes qui ont été ce que nous fommes; & nous

devons afpirer à devenir ce qu'ils ont étt en ce monde, & ce qu'ils font dans l'autre. Ils font pour nous des modéles de vertu; & nous devons les imiter. Ils font grands à fes yeux; & nous devons les honorer. Ils font pleins de charité pour nous; & nous devons les aimer & prendre part à leur bonheur. Ils font puiffans auprès de lui; & nous devons nous procurer leur protection & le fecours de leurs fuffrages. Qui n'a pas foin d'étudier & d'honorer les Myfteres, & de rendre gloire à Dieu des merveilles qu'il a operées dans les Saints, en ces grands jours qui font inftitués pour cela, fe prive indubitablement des fecours & des avantages qu'il ya attachés pour notre fantification & notre falut: & qui fe prive de tant de biens & de graces, court grand risque de fe perdre.

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Le Fils de Dieu ne s'eft incarné, n'est venu en ce monde fous la forme & dans la nature de l'homme, n'a vêcu & habité parmi nous, n'eft mort, reffufcité & monté au Ciel ne nous a revelé les grandeurs de Dieu & fes myfteres les plus profonds, que pour operer notre rédemtion &notre falut pour nous apprendre à lui rendre nos hommages, nos adorations, nos actions de graces ; à recevoir avec la foumiffion d'une foi pleine & entiere, fou

tenue de l'efperance des biens éternels, operante par la charité, toutes les verités qu'il lui a plû de nous enfeigner par la bouche de ce Fils unique en qui il a mis toute fon affection, & qu'il nous ordonne d'écouter comme notre unique Maître ; à renoncer à nous-mêmes & aux créatures, pour n'aimer & ne fervir que lui feul, & lui confacrer toute notre vie, nos lumieres, nos fentimens, les mouvemens: de notre volonté, nos paroles, nos actions, tout ce que nous avons reçu de fa: bonté, par un parfait anéantissement de notre propre orgueil & de nos cupidités.. Tout nous vient de fa main, tout est à lui, & tout doit retourner à lui comme à fon principe & à sa fin. C'est là uniquement le but, & ce doit être en nous l'ef fet de tous ces grands Myfteres. Eclairée. & animée de l'Esprit Saint qui la gouverne, l'Eglife les dépeint aux yeux de notre foi chaque année dans les Fêtes qu'elle a inftituées pour nous en renouveller la mémoire, & nous obliger à les méditer, à en témoigner à Dieu notre recon-noiffance, & à en tirer le fruit que nous devons pour notre avancement & la confommation de notre falut.

Jefus Chrift nous a donné encore pour nous fervir de modéles, pour nous animer à travailler à notre fantification & à no á u)

tre perfection, des Apôtres, des Prophetes, des Evangeliftes, des Pafteurs, des Docteurs, des Martyrs, des Vierges, des Saints de tout état & de toute condition; & pour nous porter par leurs exemples à fuivre la voie qu'ils nous ont tracée par toute leur conduite, pendant qu'ils ont vêcu fur la terre. Et l'Eglife nous les remet devant les yeux dans les Fêtes qu'elle a inftituées en leur honneur, afin de nous en rappeller le fouvenir, de nous obliger à reverer leur fainteté, à étudier leurs grandes vertus, & à les intereffer, en les imitant dans l'affaire de notre falut. Mais comme tout ce qu'il y a en eux de Saint & d'agreable aux yeux de Dieu, eft l'effet de fa grace, de fes mysteres & des merites de fon Fils, elle veut qu'on l'ho-nore dans leur perfonne, qu'on lui donne toute la gloire de leur fainteté, & qu'on puife dans la fource où ils ont eux-mêmes puifé.

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Voilà les deux grands objets de toutes nos Fêtes. Voilà ce que nous devons avoir en vue dans tous les exercices de religion par lesquels nous les celebrons. Voilà se qui nous doit uniquement occuper dans ces faints jours, ce qui doit faire le fujet de nos méditations & de nos entretiens, la nourriture de notre foi, de notre efperance & de notre amour, les delices

de nos ames. Tout ce que nous avons de pieté & de religion, de pensées, de mouvemens, de force & d'ardeur, y doit être emploié. Seroit ce trop de confacrer tous nos jours tous nos momens à bonorer de fi grandes merveilles, fi notre foibleffe & les neceffités de la vie le pouvoient permettre? Les Efprits bienheureux & les Saints n'ont point d'autre occupation dans le Ciel, & n'en auront point d'autre durant toute l'éternité, que de contempler, d'admirer, d'adorer, de louer les grandeurs de Dieu dans lui-même, dans fes Myfleres qu'ils voient à découvert, dans les merveilles de fa grace qui les ont fait ce qu'ils font, dans fes mifericordes éternelles fur fes Elûs. L'homme n'eft créé que pour cela: c'est à quoi doivent uniquement afpirer toutes les pensées, fes defirs, fes efperances. Dieu ne lui a donné l'être, la vie, l'intelligence que pour sela. C'est ce qui fait tout fon bonheur &fa felicité. Il n'en doit point chercher & n'en peut trouver d'autre nulle part. Tout ce qui n'y tend point comme à sa fin, tout ce qui n'y a point de raport. tout ce qui ne l'y conduit point, eft perdu pour lui: & s'il fort de cette vie fans y avoir pensé férieufement & fans y avoin travaillé de toutes les forces, il eft perdu

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