Obrázky na stránke
PDF
ePub

fonnemens d'une metaphyfique crcufe& alambiquée.

Ne croiroit-on pas aprés la lecture de ce paffage, que dans l'endroit que cite l'Auteur ou du moins quelque part ailleurs, j'ai traité la queftion de la taille,de la figure, de la couleur de Fefas-Chrift: Que j'ai décidé qu'il étoit beau de vifage Que j'ai tiré mes preuves d'une metaphyfique creuJe & alambiquée; & que les raifons que j'ai prétendu puifer dans la Sageffe Eternelle, font fi impertinentes, que l'on ne peut s'empêcher d'en rire? Cependant le fait eft, que je n'ai jamais parlé de cette question, ni dans le Traité de la Nature

de la Grace, ni dan's aucun de mes Livres. Dans l'endroit qu'il cite je prétens que c'est à caufe de JESUS CHRIST que le monde fubfifte, &

qu'il n'y a rien de beau, rien qui foit agréableux yeux de Dieu, que ce qui a quelque rapport à fon Fils bien-aimé. Il ne s'agiffoit point du tout de la taille, de la figure, de la couleur du corps du Sauveur, comme le prétend l'Auteur, C'est à quoi je ne penfois feulement pas, bien-loin d'avoir eu recours aux idées Platoniciennes pour décider cette question. Dans le chapitre fuivant, le même Auteur m'attribuë de croire que la matiére eft éternelle. Il avoit déja avancé cette calomnie dans fa Critique des Memoires de M. de Tillemont il y a environ deux ans. Apparamment quelqu'un l'a détrompé : Mais il ne paroît pas fort disposé à me rendre justice; car voici comment il parle.

On fera peut-être surpris que fur

fur le fait de l'éternité de la matiére j'aye cité le P. Malebranche, qui non-feulement nela croit pas comme M. Regis, mais qui même la refute. Liv. 2. de la Nat. & de la Gr. nomb.53. & Medit. 9.nomb. 3. 4.5.& 6. (il devoit plûtôt citer les nom. 10. 11. & 12.) Mais il eft bon d'obferver qu'il ne la refute que parce qu'il fuppofe que ceux qui la font éternelle, lafont auffi incréée & indépendante de Dieu & immobile. D'ailleurs il ne nie que l'éternité du monde tel qu'il est, c'est-à-dire, de cette portion de la matière univerfelle qui compofe les corps enfermez dans nôtre tourbillon, la terre, la lune, le foleil, l'air, les étoiles, & les planetes, que tout le monde convient avoir reçû leurs formes au jour de la création, Mais il ne nie pas que la matiére en général, ou l'étendue fubfiftante n'ait été créée de toute éternité, & ne foit une

[ocr errors]

emanation libre & volontaire de Dieu, & comme le premier fruit de fon action interne. C'est uniquement ce que vouloit dire Pla ion,&c.

Tout ce difcours eft faux. Il fuffit de lire la Meditation 9. & l'endroit même du Traité dela Nature de la Grace citez

par

s'en con

l'Auteur pour vaincre. Dans le nombre 53. de la feconde partie du Traité, je me fais cette objection: Ou le monde eft digne de Dieu, ou il en eft indigne. S'il eft digne de Dieu, il doit être éternel: Et s'il en eft indigne, il ne devoit point être tiré du néant. Donc, &c. Et j'y répons ainfi left mieux monde foit que de n'être pas: Mais il feroit mieux qu'il ne fuft. point du tout que d'être éternel. Il faut que la créature porte le caractére effentiel de la dépendan e. L'Auteur ne devoit

que

le

[ocr errors]

Chrê

donc pas s'opiniâtrer à soutenir, que je ne nie pas que la matiére n'ait été créée de toute éter nité, puifque dans l'endroit même qu'il cite non-feule ment je le nie, mais que j'en rends cette raifon, que la créature doit porter le caractére effentiel de la dépendance. Dans lag. Meditation nombre 10. & 12. je réfute plus au long Medit. ceux qui concluent que la ma- tiennes tiére eft éternelle, immenfe, néceffaire, de ce que l'idée de l'étendue a ces qualitez. Je fais voir qu'en un fens il eft faux de dire, qu'on doit juger des chofes par leurs idées. L'étendue intelligible, ou l'idée de l'étendue eft éternelle, infinie, néceffaire. Mais ce n'eft point une créature. Elle a toûjours été en Dieu comme je viens de le prouver par S. Auguftin & par S.Thomas. Ce n'eft que la fubftan,

[ocr errors]
« PredošláPokračovať »