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NOTES

SUR DOMITIEN.

1. Son père était alors consul désigné. Ce fut en 804, année qui vit Vespasien consul pour les deux derniers mois seulement. 2. Près de la Grenade. Voyez, sur la topographie, SEXT. RUFUS, P. VICTor, Nardini, et surtout Bunsen. Les uns préten– dent que le quartier tout entier s'appelait, du nom d'un arbre, Grenadier; d'autres soutiennent qu'il n'y avait qu'un fruit peint ou sculpté. Je ne crois pas que cette dénomination pût s'appliquer à tout un quartier, ni même à une maison; mais les expressions de Suétone n'indiquent qu'une proximité, un voisinage. Le temple érigé à cet endroit fut dédié à Minerve Flaviana on croit que c'était à peu près à l'endroit qui est aujourd'hui entre SainteSuzanne et les quatre fontaines.

3. Intitulé Luscio. La Harpe a traduit intitulé le borgne. Toutefois, on doute de la leçon, et quelquefois on lit lusio, le jeu, la plaisanterie. On croit que Perse a fait allusion à ce poëme de Néron, dans le 127e vers de la Satire 1:

Non hic, qui in crepidas Graiorum ludere gestit
Sordidus, et lusco qui possit dicere, LUSCE.

4. Se retira dans le Capitole. « Les soldats vitelliens les cernèrent négligemment dans cette retraite : aussi, vers le milieu de la nuit, Sabinus y fit entrer ses enfans avec Domitien, le fils de son frère, et passer, par un endroit mal gardé, un courrier aux chefs Flaviens, pour annoncer qu'il était assiégé, etc. »> (TACITE, Hist., III, 69, tom. v, p. 117 de M. PANCKOUCKE.)

5. Chez l'un des gardiens. Tacite (Hist., 111, 74, tom. v, p. 127 de la traduction de M. PANCKOUCKE) dit : « Domitien, caché à la première attaque, chez le gardien d'un temple, fut, par l'adresse d'un affranchi, confondu, grâce à un déguisement de lin, dans une troupe de sacrificateurs, et, sans être reconnu, se réfugia près

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du Vélabre, chez Cornelius Primus, client de son père: Vespasien devenu maître de l'état, Domitien fit abattre la maison du gardien, et y érigea une petite chapelle à Jupiter Conservateur, avec un autel où cet évènement était représenté sur le marbre. » Il y eut une médaille frappée en commémoration de cet évènement. (Voyez PATIN, tableau xxxII.)

6. Et fut proclamé César. « Domitien, ne voyant plus rien d'hostile à redouter, se rendit auprès des chefs du parti; il fut salué César. Des soldats nombreux et toujours en armes le ramenèrent à la maison paternelle. » (TACITE, liv. 111, ch. 86, pag. 149, tome v de M. PANCKOUCKE.)

7. La dignité de préteur de la ville. Tacite (liv. iv, chap. 3, tome v, pag. 157 de M. PANCKOUCKE) dit : « Le sénat.... décerna le consulat à Vespasien et à Titus, la préture et le pouvoir consulaire à Domitien. » Et, au ch. xXXIX : « Domitien reçut la préture. Son nom était en tête des lettres et des édits, l'autorité était à Mucien; non pas que souvent Domitien, à l'instigation de ses amis ou de son propre caprice, n'osât ordonner; mais la principale terreur de Mucien lui venait d'Antonius et de Varus. >>

8. Mariée à Elius Lamia. Xiphilin l'appelle Lucius Lamia. C'est l'antique famille vantée par Horace, dans l'ode 17o du troisième livre. Domitia était fille de Corbulon.

9. Vespasien répétait à ce sujet. Selon Xiphilin, Vespasien écrivit à Domitien: Je te sais gré, ó mon fils, de ce que tu me laisses régner, et de ce que tu ne m'as pas encore chassé.

10. Il entreprit une expédition. La Harpe se borne à la lui faire projeter; mais tel ne peut être le sens d'inchoavit. D'ailleurs Domitien partit en effet avec Mucien, et s'arrêta à Lyon. Il y eut une seconde expédition plus tard : il en sera parlé au chap. vi.

11. Devenir l'égal de son frère. On lit dans Tacite (liv. iv, chap. 86, tome v, p. 317 de la traduction de M. PANCKOUCKE): « On croit que Domitien dépêcha des envoyés secrets à Cerialis pour tenter sa fidélité, ou pour savoir s'il lui livrerait, au cas où il se présenterait, l'armée et l'empire. Cette pensée avait-elle pour but de faire la guerre à son père, ou de s'assurer des ressources et des forces contre son frère ? On n'a à cet égard aucune certitude;

car Cerialis, par de sages tempéramens, le joua comme un enfant tourmenté de vains désirs. ».

12. Des six consulats dont il fut investi, il n'y en eut qu'un régulier. C'est-à-dire, conféré dans la forme voulue, et par élection. Ce fut en 826 il eut pour collègue Valerius Messalinus.

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13. Il affecta aussi le goût de la poésie. Tacite (Hist., 1v, 86, p. 317, tome v de la traduction de M. PANCKOUCKE.) dit : « Domitien, s'apercevant que les vieillards respectaient peu sa jeunesse, renonça même aux moindres des fonctions de gouvernement dont il s'était emparé d'abord; par une haute dissimulation, se couvrant des voiles de la modestie et de la simplicité, il feignit l'amour des lettres et la passion de la poésie, afin de cacher son génie et de se dérober à toute rivalité avec un frère dont il interprétait mal le naturel doux et si différent du sien. » Voyez aussi QUINTILIEN, Inst. orat., x, 1, 91, et PLINE, dans la préface de son Histoire naturelle.

14. Quand Vologesus. Ce fut en 828. (Voyez JosÈPHE, Guerre de Judée, vII, 7, 4.) Les Alains étaient un peuple voisin des Scythes.

15. Que le testament avait été falsifié. On a beaucoup disputé pour savoir si, au lieu de relictum se participem imperii, il ne faudrait pas lire principem imperii. Toutefois, je n'en vois pas la nécessité, et tel est, à mon avis, le sens : Le testament me fait cohéritier de l'empire, parce qu'il est falsifié; autrement j'en serais le chef. Il n'y avait de doute pour personne sur le pouvoir exercé par Domitien, puisque, du vivant de son père, il avait déjà été proclamé César. L'autre interprétation est également admissible, et l'on peut dire que Domitien accusait le testament de l'avoir totalement omis, mais par suite de falsification.

16. Pendant des heures entières. C'est là le véritable sens, et non pas tous les jours pendant une heure ; comme si le temps était mesuré pour cela.

17. Vibius Crispus. Quintilien en fait l'éloge au liv. x, 1, 119. Il est encore nommé par beaucoup d'autres auteurs tels que Juvénal, Sat. iv; Tacite, Annales, xiv, 28, Hist., 11, 10; IV, 41; Xiphilin, LXV, 2.

18. Dont il avait eu un fils dans son second consulat. Il s'élève

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ici des difficultés chronologiques sans nombre, auxquelles Oudendorp a voulu remédier en fabriquant, au nom de Suétone, une phrase tout entière. Il dit : Deinde uxorem Domitiam ex qua in secundo suo consulatu filiam tulerat, alteroque anno filium, ac consalutaverat Augustam eamdem. D'abord il est manifeste, d'après la Chronique d'Eusèbe, que ce fut dans la seconde année du règne de Domitien que cet empereur concéda le titre d'Augusta à sa femme voilà donc un point fixe. D'un autre côté, on ne peut regarder ce consulat que comme celui que Domitien obtint du vivant de son père, en 826. Il ne faut pas admettre le calcul de ceux qui n'y veulent voir que le second consulat régulier, car l'usage de Suétone est de compter aussi les consulats de substitution appelés suffecti. Domitien avait épousé Domitia trois ans auparavant, durant sa préture. Mais comment alors aurait-il pu la saluer Augusta, lui qui n'était pas encore empereur? Scaliger prétend que ce titre s'accordait aux sœurs, aux filles, belles-filles, belles-mères des empereurs. Quoi qu'il en soit, cela aurait pu se faire pour la première fois en faveur de Domitia, car le fils qu'elle mit au monde devait régner, Titus étant sans enfans. Cette interprétation convient à l'assertion que le divorce aurait eu lieu dans le commencement du règne de Domitien, tandis que l'hypothèse qui attend son second consulat ordinaire, nous rejette trop loin. Il n'est pas besoin de concilier, comme le fait Ernesti, au moyen de l'intercalation d'un mot, altero anno suo, la Chronique d'Eusèbe avec Suétone. Les manuscrits eux-mêmes prennent soin d'avertir qu'il y a ici une lacune, L'enfant mourut peu de temps après. Altero anno peut se rapporter à l'empire, sans qu'il soit besoin de l'addition de suo.

19. Il y eut même une bataille navale. Xiphilin (LXVII, 8) entre dans beaucoup plus de détails à cet égard.

20. Mais encore des femmes. La Harpe s'est étrangement mépris quand il a traduit : Des femmes même parurent dans l'arène avec des hommes. Rien de plus faux : elles combattaient séparément, et ce fut grande risé.

21. Les spectacles de gladiateurs que les questeurs donnaient. La Harpe a tout-à-fait méconnu le sens. A l'entendre, Domitien fit célébrer les spectacles de sa questure, dont il s'était dispense

lorsqu'il l'exerçait. Il n'y a pas un mot de cela dans l'original : on ne conçoit pas même ce qui a pu en faire naître la pensée. Les jeux des questeurs étaient tombés en désuétude; il n'est pas question de la questure de Domitien, ni d'une sorte de paiement d'arrérages. Les mots semper interfuit auraient dû avertir de cela.

22. Les plus violentes pluies ne l'empêchèrent pas de rester jusqu'à la fin. Je prends la leçon perspectavit, et non pas prospectavit. Xiphilin dit que beaucoup de personnes furent malades de cette pluie, que quelques-unes en moururent. Domitien avait défendu de quitter le spectacle, et des gardes placés autour de l'édifice empêchaient de sortir. Pour lui, il changea souvent de vêtemens. Voyez, sur ces jeux, MARTIAL, de Spectaculis, 26 à 28.

23. Des jeux séculaires. Auguste avait célébré les siens en 737, Claude en 800; Domitien les fit recommencer en 841. En ne s'arrêtant point à ceux de Claude, il hâtait encore de six ans le retour de ceux d'Auguste, puisqu'ils ne devaient avoir lieu que toutes les onze fois dix ans (Chant séculaire d'Horace, v. 17). Tacite y assistait comme quindécemvir et préteur. Il n'y avait d'autre raison de les célébrer que le caprice de Domitien.

24. Voulant qu'on accomplit d'autant plus facilement cent courses. A cause des cent années du siècle. Ordinairement il n'y avait que vingt-cinq courses.

25. Tous les cinq ans. Ce n'étaient pas les premiers jeux quinquennaux, car Néron en avait institué; mais c'étaient les premiers dédiés à Jupiter Capitolin, peut-être en commémoration de l'asile que Domitien avait trouvé dans le Capitole. Les poètes et les orateurs y prononçaient les louanges du prince. Censorin dit que l'institution de ces jeux eut lieu dans le douzième consulat de Domitien, qui avait pour collègue Cornelius Dolabella en 839. Stace fut vaincu à ces jeux. Il y avait récité sa Thébaïde.

26. La cithare dépourvue de chant. C'est le véritable sens de psilocitharista, oι ψιλοὶ κιθαρισταί, par opposition à καρῳδοί, mot qui désigne ceux qui chantent en s'accompagnant de la cithare. Les citharistes des choeurs sont ceux dont le chant et l'instrument s'accommodaient à l'ensemble. Cela n'a pas besoin d'explication. Psallocitharista, leçon de la Vulgate, n'est qu'un pléo

nasme.

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