Obrázky na stránke
PDF
ePub

XI. Atque ita paratus, intentusque jam morti, tumultu inter moras exorto, ut eos, qui discedere et abire cœptabant, corripi quasi desertores, detinerique sensit, « Adjiciamus,» inquit, «vitæ et hanc noctem,» his ipsis totidemque verbis: vetuitque, vim cuiquam fieri; et in serum usque patente cubiculo, si quis adire vellet, potestatem sui præbuit. Post hoc sedata siti gelidæ aquæ potione, arripuit duos pugiones, et explorata utriusque acie, quum alterum pulvino subdidisset, foribus adapertis arctissimo somno quievit. Et circa lucem demum expergefactus, uno se trajecit ictu infra lævam papillam : irrumpentibusque ad primum gemitum, modo celans, modo detegens plagam, exanimatus est, et celeriter (nam ita præceperat) funeratus, tricesimo et octavo ætatis anno, et nonagesimo et quinto imperii die.

XII. Tanto Othonis animo nequaquam corpus aut habitus competiit. Fuisse enim traditur et modicæ staturæ, et male pedatus scambusque : munditiarum vero pæne muliebrium, vulso corpore, galericulo capiti propter raritatem capillorum adaptato et annexo, ut nemo dinosceret ; quin et faciem quotidie rasitare, ac pane madido linere consuetum : idque instituisse a prima lanugine, ne barbatus unquam esset : sacra etiam Isidis sæpe in lintea

sonnes de son service, l'argent comptant 50 qu'il avait à sa disposition.

XI. Il s'était ainsi préparé à la mort, et elle absorbait toute sa pensée, lorsqu'un bruit se fit entendre. Othon apprit que l'on arrêtait, comme déserteurs, tous ceux qui s'éloignaient du camp : Ajoutons encore cette nuit à ma vie, s'écria-t-il : ce sont ses propres paroles. Il défendit qu'il fût fait violence à personne. Son appartement demeura ouvert jusque fort avant dans la nuit, et il fut accessible à tous ceux qui avaient à lui parler. Ensuite il but de l'eau fraîche pour étancher sa soif, se saisit de deux poignards, et, après avoir alternativement essayé l'un et l'autre, il en cacha un sous son oreiller; enfin il se mit à dormir d'un sommeil très-profond, les portes étant restées ouvertes 51. Au point du jour, il s'éveilla, et se perça d'un seul coup, au dessous du téton gauche. On accourut à ses premiers gémissemens; tantôt il montrait, tantôt il cachait sa blessure; il expira, et ses funérailles eurent lieu sur-le-champ, car c'est ainsi qu'il l'avait ordonné 52. Othon était dans la trente-huitième année de son âge 53, et au quatre-vingt-quinzième jour de son règne.

XII. Le corps ni la tenue d'Othon ne répondaient à ce grand courage: outre qu'il était de médiocre stature, ses jambes, presque contrefaites, le portaient à peine. Il y avait dans sa tenue à peu près autant de recherche que dans celle des femmes; il s'arrachait le poil, et comme il avait peu de cheveux, il y avait adapté un faux toupet, si artistement placé, que personne ne s'en apercevait. Il se rasait la figure tous les jours, et la frottait avec du pain détrempé 54, habitude qu'il avait contractée dès sa première adolescence, dans la

religiosaque veste propalam celebrasse. Per quæ factum putem, ut mors ejus, minime congruens vitæ, majori miraculo fuerit. Multi præsentium militum cum plurimo fletu manus ac pedes jacentis exosculati, « fortissimum virum, unicum imperatorem » prædicantes, ibidem statim nec procul a rogo vim suæ vitæ attulerunt. Multi et absentium, accepto nuncio, præ dolore armis inter se ad internecionem concurrerunt. Denique magna pars hominum, incolumem gravissime detestata, mortuum laudibus tulit: ut vulgo jactatum sit etiam, «Galbam ab eo non tam dominandi, quam reipublicæ ac libertatis restituendæ causa, interemtum. »

:

vue de ne jamais être velu. On le vit souvent, en public, célébrer, en robe sacerdotale, les cérémonies du culte d'Isis. C'est sans doute pour cette raison qu'une mort si différente de sa vie produisit d'autant plus d'étonnement. Beaucoup de soldats accoururent, en répandant des larmes ; ils baisaient ses mains et ses pieds en l'appelant << le plus brave des hommes, l'empereur par excellence » il y en eut même qui se tuèrent non loin de son bûcher 55. Un grand nombre de ceux qui étaient absens se précipitèrent les uns sur les autres, en apprenant cette nouvelle, et ils s'entretuèrent en se frappant de leurs armes. Enfin, une foule de gens qui, pendant sa vie, lui avaient voué une haine très-forte, le comblèrent d'éloges après sa mort. On répétait même dans le peuple <«<que s'il avait fait périr Galba, c'était moins pour régner, que pour rétablir la république et la liberté. »

[ocr errors]

NOTES

SUR OTHON.

1. De Ferentinum. Ce n'est point le Ferentinum du Latium; la ville dont il s'agit est un municipe d'Étrurie. Pline le place entre Fésules et Fescennia, l. 111, 5 (8). Voyez aussi CELLARIUS, Géogr. antiq., II, 9, p. 725.

2. Son aïeul, M. Salvius. On lit encore Silvius ou Sylvius: aussi Glandorp, dans l'Onomaste, rapporte toute la famille des Othons à Sylvius, et parle de deux Titianus, l'un Sylvius Titianus, frère d'Othon; l'autre Salvius, proconsul d'Asie sous Néron. Les monnaies et les inscriptions se déclarent pour le nom de Salvius, et Burmann ainsi que Oudendorp l'ont rétabli.

3. Quant à L. Othon, père de l'empereur. Tacite le dit consulaire; or, il avait été consul en 786, et substitué à Galba le premier juillet. Il paraît aussi avoir géré le consulat extraordinairement, avec Faustus Sylla en 805. Voyez TACITE, Annales, XII, 52. Toutefois, Pighius affirme qu'en cette année ce fut le frère, et non le père d'Othon qui fut consul, et ce, à raison du surnom de Titianus que lui donne Frontin.

4. Pris part à la sédition de Camille. C'est Furius Camillus Scribonianus, lieutenant de Dalmatie, dont il a été parlé au ch. XIII de Claude.

5. Devant son pavillon. Le latin dit ante principia : c'était la place principale du camp, celle où était la tente de l'empereur, du lieutenant ou du préfet. On y voyait aussi la tribune du haut de laquelle les chefs parlaient aux soldats; on y faisait toutes les publications; on y lisait les lettres officielles, les ordres du jour; enfin on y plantait le signal du combat.

6. Sa statue fût posée dans le Palatium. Tacite (Annales, xv,72) regarde aussi cette distinction comme extraordinaire, et cite Tigellinus et Nerva dont les statues furent placées auprès du Palatium, outre qu'on voyait leurs images triomphales au Forum.

« PredošláPokračovať »