Obrázky na stránke
PDF
ePub

de chronologie. Il n'admettait pas que l'année eût été, dès le principe, de douze mois; mais il pensait, avec Junius Gracchanus, avec Varron et beaucoup d'autres, que, conformément à ce qui se pratiquait à Albe, on ne la comptait d'abord que de dix mois. Ce passage appartient au Traité sur l'Année romaine. Le docte ouvrage de M. Ideler, sur la chronologie, nous permet de pénétrer plus avant dans les idées que Suétone se faisait de la mesure du temps. Il est parlé, dans la Vie de Claude, des jeux Séculaires comme d'une cérémonie qui serait tombée en désuétude avant Auguste. Cependant, d'après les livres des quindécemvirs, ces jeux auraient été scrupuleusement célébrés de cent dix ans en cent dix ans, jusques et y compris leur cinquième retour; si bien que, d'après ce calcul, loin qu'ils aient jamais été négligés, Auguste n'aurait pas même attendu la fin de la cent dixième année pour satisfaire son impatience. Si, au lieu de cette allégation et de cette supputation par cent dix ans, on consulte les historiens, on ne trouvera pas de mention de la fête qui, dans la supposition d'un retour de cent ans en cent ans, devait avoir eu lieu en 705, et qui fut sans doute négligée à raison de la guerre civile survenue précisément en cette même année 705. Il résulte de cette remarque, que Suétone ne reconnaissait pas la fixation des quatre premières fêtes séculaires, telles que les établissait le calcul des quindécemvirs, et que cette fixation, purement arbitraire, pourrait bien avoir été imaginée par eux uniquement pour justifier leur période de cent dix ans, de laquelle il n'est question nulle part avant le règne d'Auguste.

En effet, les années marquées pour les jeux Séculaires par Valerius Antias, Tite-Live, etc., ne répondent pas à ces calculs, et confirment l'existence de la période de cent ans. Ces inductions, que nous empruntons à M. Ideler, nous révèlent une partie de la chronologie de Suétone: aussi, de tous les fragmens qui nous restent du livre sur l'Année romaine, nous ont-ils paru les plus précieux : ils nous permettent de croire que Suétone suivit aussi l'opinion de Varron sur l'époque de la fondation de Rome, et que, par conséquent, sa pensée fut celle de Cicéron et d'Atticus, juges compétens en fait d'histoire et de recherches archéologiques.

Ce qui prouve combien Suétone était un esprit exact, c'est qu'il lui suffit souvent d'un seul mot pour nous fournir de grandes lumières sur des choses qu'il n'a point développées, apparemment parce qu'il ne pensait pas qu'elles pussent jamais être oubliées. Ainsi, quand i parle de la réforme du calendrier par Jules-César, il se borne à dire que l'année où elle eut lieu fut portée à quinze mois. Cependant Dion Cassius ne compte qu'une addition de soixante-sept jours. Il semble donc que ce soit une différence tranchée, une contradiction inconciliable. Mais il faut remarquer que, dans ces quinze mois, Suétone comprend l'intercalaire, le mercedonius dont c'était le tour, et qui arrivait ex consuetudine; tandis que Dion ne compte que l'addition extraordinaire faite à cette année. Ce fut la 708o, celle que Macrobe appelle fort justement annus ultimus confusionis. Cette conciliation ingénieuse est due au savant M. Ideler; mais elle eût été impossible sans la clarté et la précision qui règne dans

III.

26

la courte mention que l'on doit à Suétone. Ainsi nous devons à quelques mots échappés à cet auteur l'avantage de comprendre complètement Censorin et Macrobe, qui ont plus particulièrement expliqué l'opération à laquelle César eut recours pour remettre le calendrier en harmonie avec la nature et la marche du soleil.

Voilà tout ce que nous avons pu disputer à l'oubli. Le monument élevé par Suétone à la mémoire des Césars est encore debout, chacun peut en juger les proportions. Nous en avons en quelque sorte compté les pierres, et le voyant construit avec les débris d'édifices plus anciens, nous avons recherché l'origine de chacune; puis il nous a fallu descendre sous le sol pour reconnaître les fondations de constructions qui ont disparu du monde scientifique, et pour signaler à l'attention des lecteurs quelques vestiges, quelques débris à peu près comme le naturaliste retrouve d'anciens coquillages et des ossemens épars, témoins surannés d'une création à jamais effacée de l'histoire. Ce n'est pas notre faute si les résultats sont moins brillans, et si la voie qui nous y conduit est semée de ronces, d'autant plus difficiles à écarter de la route du lecteur, que, depuis bien des années, personne n'avait pénétré dans ces lieux arides.

:

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors]
[merged small][ocr errors]

TOME I, page 455, ligne 14. Et Drusus, qui l'était par Tibère; lisez, et Tibère, qui l'était par Drusus.

« PredošláPokračovať »