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ce premier temps, a été couvert d'une grande quantité de ces écailles ou paillettes du verre primitif qui n'avoit pu se recuire affez pour prendre de la folidité; & ces parcelles ou paillettes du premier verre, nous font aujourd'hui représentées par les micas & les grains décrépités du quartz, qui font enfuite entrés dans la compofition des granits & de plufieurs matières vitreuses.

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Les micas n'étant dans leur première origine que des exfoliations du quartz frappé par le refroidissement; leur essence est au fond la même que celle du quartz: feulement la fubftance du mica eft un peu moins fim ple, car il fe fond à un feu très - violent, tandis que le quartz y réfifte; & nous verrons dans la fuite, qu'en général, plus la fubftance d'une matière est simple & homogène, moins elle eft fusible: il paroît donc que quand la couche extérieure du verre primitif s'eft réduite en paillettes par la première action du refroidiffement, il s'eft mêlé à fa fubftance quelques parties hétérogènes, contenues dans l'air dont il a été frappé, & dès lors la fubftance des micas devenue moins pure que celle du quartz, eft auffi moins réfractaire à l'action du feu..

Peu de temps avant que le quartz fe foit entièrement confolidé, en fe recuifant lentement fous cette enveloppe de fes fragmens décrépités & réduits en micas, le fer, qui, de tous les métaux, eft le plus résistant au feu, a le premier occupé les fentes qui fe formoient

de diftance en distance, par la retraite que prenoit la matière du quartz en se consolidant ; & c'eft dans ces mêmes interftices que s'eft formé le jafpe, dont la fubstance n'eft au fond qu'une matière quartzeufe, mais imprégnée de matières métalliques qui lui ont donné de fortes couleurs, & qui néanmoins n'ont point altéré la fimplicité de fon effence, car il est auffi infufible que le quartz: nous regarderons donc le quartz, le jaspe & le mica, comme les trois premiers verres primitifs, & en même temps comme les trois matières les plus fimples de la Nature.

Enfuite & à mesure que la grande chaleur diminuoit à la furface du globe, les matières fublimées tombant de l'atmosphère fe font mêlées en plus ou moins grande quantité avec le verre primitif, & de ce mélange ont réfulté deux autres verres, dont la fubftance étant moins fimple, s'eft trouvée bien plus fufible; ces deux verres font le feld-fpath & le fchorl: leur base est également quartzeufe; mais le fer & d'autres matières hétérogènes s'y trouvent mêlées au quartz, & c'est ce qui leur a donné une fufibilité à peu-près égale celle de nos verres factices.

On pourroit donc dire en toute rigueur qu'il n'y a qu'un feul verre primitif qui est le quartz, dont la fubftance modifiée par la teinture du fer, a pris la forme de jafpe & celle de mica par les exfoliations de tous deux, & ce même quartz avec une plus grande quantité

de fer & d'autres matières hétérogènes, s'eft converti en feld - spath & en fchorl; c'est à ces cinq matières que la Nature paroît avoir borné le nombre des premiers verres produits par le feu primitif, & desquelles ont enfuite été compofées toutes les fubftances vitreufes du règne minéral.

Il y a donc eu dès ces premiers temps, des verres plus ou moins purs, plus ou moins recuits, & plus ou moins mélangés de matières différentes; les uns compofés des parties les plus fixes de la matière en fusion, & qui, comme le quartz, ont pris plus de dureté & plus de résistance au feu que nos verres & que ceux des volcans; d'autres prefque auffi durs, auffi réfractaires, mais qui, comme les jafpes, ont été fortement colorés par le mélange des parties métalliques; d'autres qui, quoique durs, font, comme le feld-fpath & le schorl, très-aifément fufibles; d'autres enfin comme le mica, qui faute de recuit, étoient fi fpumeux & fi friables, qu'au lieu de fe durcir, ils fe font éclatés & difperfés en paillettes ou réduits en poudre, par le plus petit & premier choc des agens extérieurs.

Ces verres de qualités différentes fe font mêlés, combinés & réunis ensemble en proportions différentes: les granits, les porphyres, les ophytes & les autres matières vitreuses en grandes maffes, ne font compofés que des détrimens de ces cinq verres primitifs; & la formation de ces fubftances mélangées a fuivi de près

celle de ces premiers verres, & s'eft faite dans le temps qu'ils étoient encore en demi- fufion: ce font - là les premières & les plus anciennes matières de la Terre; elles méritent toutes d'être confidérées à part, & nous commencerons par le quartz qui eft la bafe de toutes les autres, & qui nous paroît être de la même nature que la roche de l'intérieur du globe.

Mais je dois auparavant prévenir une objection qu'on pourroit me faire avec quelqu'apparence de raison. Tous nos verres factices & même toutes les matières vitreufes produites par le feu des volcans, telles que les bafaltes & les laves, cèdent à l'impreffion de la lime & font fufibles aux feux de nos fourneaux; le quartz & le jaspe, au contraire, que vous regardez, me dira-t-on, comme les premiers verres de nature, ne peuvent ni s'entamer par la lime, ni se fondre par notre art; & de vos cinq verres primitifs, qui font le quartz, le jaspe, le mica, le feld-spath & le fchorl, il n'y a que les trois derniers qui foient fusibles, & encore le mica ne peut se réduire en verre qu'au feu le plus violent; & dès-lors le quartz & les jafpes pourroient bien être d'une effence ou tout au moins d'une texture différente de celle du verre. La première réponse que je pourrois faire à cette objection, c'est que tout ce que nous connoiffons non-feulement dans la claffe des fubftances vitreuses produites par la Nature, mais même dans nos verres factices compofés par l'art, nous fait voir que les plus purs & les plus

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fimples de ces verres, font en même temps les plus réfractaires; & que quand ils ont été fondus une fois, ils fe refusent & résistent ensuite à l'action de la même chaleur qui leur a donné cette première fusion, & ne cèdent plus qu'à un degré de feu de beaucoup fupérieur : or, comment trouver un degré de feu fupérieur à un embrasement presque égal à celui du soleil, & tel que le feu qui a fondu ces quartz & ces jafpes? car dans ce premier temps de la liquéfaction du globe, l'embrasement de la Terre étoit à peu-près égal à celui de cet astre, & puisqu'aujourd'hui même la plus grande chaleur que nous puissions produire, eft celle de la réunion d'une portion prefque infiniment petite de fes rayons par les miroirs ardens; quelle idée ne devons-nous pas avoir de la violence du feu primitif, & pouvons-nous être étonnés qu'il ait produit le quartz & d'autres verres plus durs & moins fufibles que les bafaltes & les laves des volcans?

Quoique cette réponse soit assez fatisfaifante, & qu'on puisse très-raisonnablement s'en tenir à mon explication, je pense que dans des fujets auffi difficiles, on ne doit rien prononcer affirmativement fans expofer toutes les difficultés & les raisons fur lesquelles on pourroit fonder une opinion contraire ne fe pourroit-il pas, dira-t-on, que le quartz que vous regardez comme le produit immédiat de la vitrification générale, ne fût lui-même, comme toutes les autres fubftances vitreuses, que le détriment d'une matière primitive que nous ne connoiffons pas,

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