Obrázky na stránke
PDF
ePub
[ocr errors]
[ocr errors]

rare, parmi ces stalactites, d'y en voir quelques-unes qui forment de vraies malachites d'un très-beau vert. Lorsque les travaux d'une mine ont été abandonnés, & que les puits font remplis d'eau, il n'est pas rare de trouver au «< bout d'un certain temps, la furface de ces puits plus ou moins couverte d'une espèce de matière blanche crif- « tallisée, qui est un véritable quartz, c'est-à-dire un gurh cristallisé. J'ai vu de ces concrétions qui avoient plus d'un pouce d'épaiffeur (b)

Je ne fuis point du tout éloigné de ces idées de M. de Gensanne; jusqu'à lui les Physiciens n'attribuoient aucune formation réelle & folide aux vapeurs de la terre, mais ces observations & celles que M. de Laffone a faites fur l'émail des grès, femblent démontrer que dans plufieurs circonstances les vapeurs minérales prennent une forme folide & même une consistance très-dure.

Il paroît donc que le quartz fuivant fes différens degrés de décompofition & d'atténuation, se réduit en grains & petites lames qui fe raffemblent en maffes feuilletées, & que fes ftillations plus épurées produisent le cristal de roche; il paroît de même qu'il passe de l'opacité à la transparence par nuances, comme on le voit dans plufieurs montagnes, & particulièrement dans celles des Vofges où M. l'Abbé Bexon nous affure avoir observé le quartz dans plufieurs états différens, il y a trouvé des quartz opaques ou laiteux, & d'autres tranfparens ou demi-transparens; (b) Hift. Nat. du Languedoc, tome II, page 28 & fuiv.

[ocr errors]
[ocr errors]

les uns difpofés par veines & d'autres par blocs, & même par grandes masses, faisant partie des montagnes ; & tous ces quartz font fouvent accompagnés de leurs cristaux, colorés ou non colorés. M. Guettard a obfervé les grands rochers de quartz blancs de Chipelu & d'Ourfière (c) en Dauphiné; & il fait aussi mention des quartz des environs d'Alvard dans cette même province. M. Bowles rapporte que dans le terrein de la Nata en Espagne, il y a une veine de quartz qui fort de la terre, s'étend à plus d'une demi-lieue, & fe perd enfuite dans la montagne; il dit avoir coupé un morceau de ce quartz qui étoit à demitransparent & prefque auffi fin que du criftal de roche; it forme comme une bande ou ruban de quatre doigts de large, entre deux lifières d'un autre quartz plus obscur; & le long de cette même veine il se trouve des morceaux de quartz couverts de criftaux réguliers de couleur de lait (d). M. Guettard a trouvé de semblables cristaux fur le quartz en Auvergne; la plupart de ces criftaux étoient transparens & quelques - uns étoient opaques, bruns & jaunâtres, ordinairement très - distingués les uns des autres, fouvent hériffés de beaucoup d'autres criftaux très-petits, parmi lesquels il y en avoit plufieurs d'un beau rouge de grenat. Il en a vu de même fur les bancs de granit, & lorfque ces criftaux font tranf

(c) Mém. fur la Minéralogie de Dauphiné, pages 3 & 45. (d) Hift. Nat. d'Espagne par M. Bowles, tome I, pages 448 & 449.

parens & violets, on leur donne en Auvergne le nom d'améthyste, & celui d'émeraude lorfqu'ils font verts (e). Je dois obferver ici pour éviter toute erreur, que l'améthyfte eft en effet un cristal de roche coloré, mais que l'émeraude eft une pierre très-différente qu'on ne doit pas mettre au nombre des cristaux, parce qu'elle en diffère effentiellement dans fa compofition, l'émeraude étant formée de lames fuperpofées, au lieu que le cristal & l'améthyfte font compofés de prifmes réunis. Et d'ailleurs cette prétendue éméraude ou criftal vert d'Auvergne, n'eft autre chofe qu'un fpath fluor qui est, à la vérité, une fubftance vitreufe, mais différente du cristal.

c

[ocr errors]
[ocr errors]

On trouve fouvent du quartz en gros blocs, détachés du fommet ou féparés du noyau des montagnes; M. Montel habile Minéralogifte, parle de femblables maffes qu'il a vues dans les Cévennes au diocèfe d'Alais. « Ces maffes de quartz, dit-il, n'affectent aucune figure régulière, leur couleur eft blanche, & comme ils n'ont que peu de gerçures, ils n'ont été pénétrés d'aucune terre colo- « rée; ils font opaques, & quand on les caffe, ils fe divifent en morceaux inégaux, anguleux.... La fracture repréfente une vitrification; elle eft luifante & réfléchit les rayons de << lumière, fur-tout fi c'eft un quartz criftallin; car on en « trouve quelquefois de cette espèce parmi ces gros mor- « ceaux. On ne voit point de quartz d'une forme ronde dans ces montagnes, il ne s'en trouve que dans les rivières «< (e) Mém. de l'Académie des Sciences, année 1759.

Сс

[ocr errors]

» ou dans les ruiffeaux, & il n'a pris cette forme qu'à force de rouler dans le fable (ƒ)

Ces quartz en morceaux arrondis & roulés que l'on trouve dans le lit & les vallées des rivières qui descendent des grandes montagnes primitives, font les débris & les reftes des veines ou masses de quartz qui font tombées de la crête & des flancs de ces mêmes montagnes, minées & en partie abattues par le temps; & non-feulement il fe trouve une très-grande quantité de quartz en morceaux arrondis dans le lit de ces rivières, mais fouvent on voit fur les collines voifines, des couches entières compofées de ces cailloux de quartz arrondis & roulés par les eaux (g); ces collines ou montagnes inférieures font évidemment de feconde formation; & quelquefois ces quartz roulés s'y trouvent mêlés avec la pierre calcaire, & tous deux ont également été transportés & dépofés par le mouvement des eaux.

Avant de terminer cet article du quartz, je dois remarquer que j'ai employé par-tout dans mes Difcours fur la théorie de la Terre & dans ceux des époques de la Nature, le mot de roc vif, pour exprimer la roche quartzeuse de l'intérieur du globe & du noyau des montagnes ; j'ai préféré le nom de roc vif à celui du quartz, parce qu'il présente une idée plus familière & plus étendue, & que cette expreffion, quoique moins précise, fuffifoit

(ƒ) Mém. de l'Académie des Sciences, année 1762, page 639 (g) Hift. Nat. d'Espagne par M. Bowles, pages 179 & 188.

[ocr errors]

1

pour me faire entendre; d'ailleurs j'ai fouvent compris fous la dénomination de roc vif, non-feulement le quartz pur, mais auffi le quartz mêlé de mica, les jaspes, porphyres, granits, & toutes les roches vitreuses en grandes maffes que le feu ne peut calciner, & qui par leur dureté étincellent avec l'acier. Les rocs vitreux primitifs diffèrent des rochers calcaires, non-feulement par leur effence, mais auffi par leur difpofition; ils ne font pas pofés par bancs ou par couches horizontales, mais ils font en pleines maffes comme s'ils étoient fondus d'une feule pièce (h), autre preuve qu'ils ne tirent pas leur origine du transport & du dépôt des eaux. La dénomination générique de roc vif suffisoit aux objets généraux que j'avois à traiter; mais aujourd'hui qu'il faut entrer dans un plus grand détail, nous ne parlerons du roc vif que pour le comparer quelquefois à la roche morte, c'est-à-dire à ce même roc, quand il a perdu fa dureté & fa confiftance par l'impreffion des élémens humides à la furface de la Terre, ou lorsqu'il a eté décompofé dans fon fein par les vapeurs minérales.

Je dois encore avertir que quand je dis & dirai que le quartz, le jaspe, l'argile pure, la craie & d'autres matières, font infufibles, & qu'au contraire le feld-spath,

(h) « Dans les plus hautes montagnes, on ne rencontre point le roc par bancs, il eft folide par- tout & comme s'il étoit fondu «< d'une pièce Inftruction fur l'Art des Mines par M. Delius, traduite de l'Allemand, tome I, page 7.

« PredošláPokračovať »