quent n'eft pas compofée de détrimens de feld-fpath, quoiqu'on y trouve des petits morceaux ifolés de ce fpath qui ne s'eft pas réduit en poudre comme le quartz dont cette argile paroît être une décomposition.

Le grès pur n'étant formé que de grains de quartz aglutinés, tous deux ne font qu'une feule & même substance, & ceci femble prouver encore que le feld-fpath n'a pu s'unir avec le quartz & le jaspe que dans un état de liquéfaction par le feu, & que quand il est décomposé par l'eau, il ne conferve aucune affinité avec le quartz, & qu'il ne reprend pas dans cet élément la propriété qu'il eut dans le feu de se cristallifer; puisque nulle part dans le grès on ne trouve ce fpath fous une forme diftincte ni cristallisée de nouveau, quoiqu'on ne puiffe néanmoins douter que les grès feuilletés & micacés, qui font formés des fables graniteux, ne contiennent auffi les détrimens du feld - fpath en quantité peut-être égale à ceux du quartz.

Et puifque ce fpath ne fe trouve qu'en très - petit volume & toujours mêlé par petites maffes, & comme par dofes dans les porphyres & granits, il paroît n'avoir coulé dans ces matières & ne s'être uni à leur substance que comme un alliage additionnel auquel il ne falloit qu'un moindre degré de feu pour demeurer en fusion, & l'on ne doit pas être furpris que dans la vitrification générale le feld-spath & le fchorl qui fe font formés les derniers, & qui ont reçu dans leur composition les

parties hétérogènes qui tomboient de l'atmosphère, n'aient pris en même temps beaucoup plus de fusibilité que les trois autres premiers verres dont la fubftance n'a été que peu ou point mélangée; d'ailleurs ces deux derniers verres font demeurés plus long-temps liquides que les autres, parce qu'il ne leur falloit qu'un moindre degré de feu pour les tenir en fusion; ils ont donc pu s'allier avec les fragmens décrépités & les exfoliations du quartz & du jaspe, qui déjà étoient à demi confolidés.

Au refte, le feld-spath, qui n'a été bien connu en Europe que dans ces derniers temps, entroit néanmoins dans la compofition des anciennes porcelaines de la Chine, fous le nom de Petunt-zé; & aujourd'hui nous l'employons de même pour nos. porcelaines, & pour faire les émaux blancs des plus belles faïences.

Dans les porphyres & les granits, le feld-spath eft cristallisé tantôt régulièrement en rhombes, & quelquefois confufément & fans figure déterminée; nous n'en connoiffions que de deux couleurs, l'un blanc ou blanchâtre, & l'autre rouge ou rouge - violet, mais on a découvert depuis peu un feld-fpath vert qui fe trouve, dit-on, dans l'Amérique feptentrionale, & auquel on a donné le nom de pierre de Labrador, cette pierre dont on n'a vu que de petits échantillons, est châtoyante & compofée, comme le feld-fpath, de cristaux en rhombes; elle a de même la cassure spathique, elle se fond auffi aisément & se convertit comme le feld-spath en un verre blanc; ainsi l'on ne peut

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douter que cette pierre ne foit de la même nature que ce fpath, quoique fa couleur foit différente; cette couleur eft d'un affez beau vert, & quelquefois d'un vert bleuâtre & toujours à reflets châtoyans. La grande dureté de cette pierre la rend susceptible d'un très-beau poli, & il feroit à defirer qu'on pût l'employer comme le jafpe; mais il y a toute apparence qu'on ne la trouvera pas en grandes maffes, puifqu'elle eft de la même nature que le feld-fpath qui ne s'eft trouvé nulle part en affez grand volume pour en faire des vafes ou des plaques de quelques pouces d'étendue.

DU SCHOR L.

LE Schorl eft le dernier de nos cinq verres primitifs, & comme il a plusieurs caractères communs avec le feld-spath, nous verrons, en les comparant ensemble par leurs reffemblances & par leurs différences, que tous deux ont une origine commune, & qu'ils fe font formés en même temps & par les mêmes effets de nature lors de la vitrification générale.

Le schorl est un verre fpathique, c'est-à-dire, compofé de lames longitudinales comme le feld-spath; il se présente de même en petites maffes cristallifées, & fes cristaux font des prifmes furmontés de pyramides, au lieu que ceux du feld-fpath font en rhombes; ils font tous deux également fufibles fans addition, seulement la fusion du feld-spath s'opère fans bouillonnement, au lieu que celle du fchorl fe fait en bouillonnant. Le schorl blanc donne, comme le feld-fpath, un verre blanc, & le fchorl brun ou noirâtre, donne un verre noir; tous deux étincelent fous le choc de l'acier, tous deux ne font aucune effervefcence avec les acides; la base de tous les deux eft également quartzeuse, mais il paroît que le quartz eft encore plus mélangé de matières étrangères dans le fchorl que dans le feld-spath, car fes couleurs font plus fortes & plus foncées, fes cristaux plus opaques, sa caffure moins nette & fa fubftance moins homogène; Minéraux, Tome I.

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enfin, tous deux entrent comme parties conftituantes. dans la compofition de plufieurs matières vitreuses en grandes masses, & en particulier dans celle des porphyres & des granits.

Je fais que quelques Naturalistes récens, ont voula regarder comme un fchorl, les grandes maffes d'une matière qui se trouve en Limofin, & qu'ils ont indiquée fous les noms de bafalte antique ou de gabro; mais cette matière qui ne me paroît être qu'une forte de trapp, eft très-différente du fchorl primitif; elle ne se présente pas en petites maffes cristallifées en prifmes furmontés de pyramides; elle est au contraire en maffes informes, & personne affurément ne pourra se persuader que les criftaux de fchorl que nous voyons dans les porphyres & les granits, foient de cette même matière de trapp ou de gabro, qui diffère du vrai schorl, tant par l'origine que par la figuration & par le temps de leur formation, puisque le fchorl a été formé par le feu primitif, & que ce trapp ou ce gabro n'a été produit que par le feu des volcans.

Souvent les Naturalistes, & plus fouvent encore les Chimiftes, lorsqu'ils ont obfervé quelques rapports communs entre deux ou plufieurs fubftances, n'hésitent pas de les rapporter à la même dénomination; c'eft-là l'erreur majeure de tous les méthodistes, ils veulent traiter la Nature par genres, même dans les minéraux où il n'y a que des fortes & point d'espèces; & ces fortes plus ou moins différentes entr'elles, ne peuvent par confé