fpath eft bien connue & certainement le fchorl, le Spath dur (feld-fpath), le quartz, les cailloux & les grenats, ont chacun entr'eux des différences effentielles que ce Minéralogiste n'auroit pas dû perdre de vue.

2. <<

Le porphyre taché de blanc, continue M.. >> Ferber, dont il y a deux variétés; la première eft le por

phyre noir, proprement dit, dont le fond eft entièrement » noir avec de petites taches oblongues, & qui ne diffère » du porphyre rouge que par cette couleur du fond; la » seconde variété est la ferpentine noire antique, dont le fond eft noir avec de grandes taches blanches oblongues ou » parallélipipèdes..

3.o Le porphyre à fond brun avec de grandes taches » verdâtres oblongues; il s'en trouve auffi dont le fond » eft d'un brun-rougeâtre avec des taches d'un vert-clair, » & d'autres dont le fond eft d'un brun-noirâtre avec des taches moitié noirâtres & moitié verdâtres.

4.o Le porphyre vert dont il y a plusieurs variétés; » 1.o la ferpentine verte antique, dont le fond est vert & » les taches oblongues & parallélipipèdes font d'un vert plus ou moins clair, & de la nature du feld-fpath ou » du fchorl. On trouve quelquefois dans ces pierres des » bulles telles que celles qui fe forment dans les matières » fondues par la fortie de l'air qui y eft renfermé; on y » voit auffi affez fouvent des taches blanches & transparentes » arrondies irrégulièrement, & qui paroiffent être de la »> nature de l'agate. 2.o Le porphyre à fond vert taché:

de blanc. 3. Le porphyre à fond vert-foncé avec des « taches noires. 4. Le porphyre à fond vert-clair ou « plutôt jaune-verdâtre taché de noir.

5. Le porphyre vert, proprement dit, qui a plusieurs variétés. La première à fond vert-foncé prefque noir, de la nature du jafpe, avec des taches blanches distinctes, « oblongues, en forme de fchorl, plus grandes que les taches du porphyre noir, & plus petites que celles de la ferpentine noire antique. La feconde variété est à fond de « la nature du jaspe, d'un vert-foncé avec de petites taches blanches, rondes & longues, & reffemble à la couleur «< près au porphyre rouge. La troisième à fond vert-foncé qui eft de la nature du trapp, les taches font blanches, quartzeuses, irrégulières, & quelquefois si grandes & fi « nombreuses, qu'on diroit, avec raison, que le fond est « blanc; de temps en temps le fond s'eft cristallifé en rayons de fchorl; alors cette efpèce de porphyre vert fe rapproche beaucoup de l'efpèce du granit qui eft mêlé de schorl au lieu de mica. La quatrième à fond vert-foncé de la nature du trapp, comme celle du précédent, avec de petites taches blanches ferrées, oblongues comme «< du schorl, rarement d'une figure régulière ou détermi- « née, mais entrelaffées les unes dans les autres & re- « pliées comme de petits vers; les ouvriers appellent cette << variété, porphyre vert fleuri. La cinquième d'un fond « vert-clair de la nature du trapp, avec de petites taches oblongues, de figure déterminée, & détachées les unes

“

des autres, & de petits rayons de fchorl noir (e).

Je ne puis m'empêcher d'observer encore que cet habile Minéralogiste confond ici le schorl avec le feld-spath dans fa description de la première variété du porphyre vert, & qu'en même temps qu'il femble attribuer au feu la formation de cette pierre, il dit qu'on y trouve des agates; or, l'agathe étant formée par l'eau, il n'eft pas probable que cette pierre de porphyre ait été pour le reste produite par le feu, à moins d'imaginer que l'agate s'eft produite par infiltration dans les bulles dont M. Ferber remarque que cette pierre est soufflée.

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Je remarquerai auffi que fur ces cinq variétés, il n'y a que les deux premières qui foient de vrais porphyres; & qu'à l'égard des trois dernières variétés dont le fond n'eft pas de jafpe, mais de la matière tendre appelée trapp, on ne doit pas les mettre au nombre des porphyres, puifqu'elles en diffèrent non-feulement par leur moindre dureté, mais même par leur compofition, & autant que le jafpe diffère du trapp; ceci nous démontre que M. Ferber a confondu, fous le nom de porphyre, plusieurs fubftances qui font d'une autre effence, & que celles qu'il nomme Serpentines noires antiques & ferpentines vertes antiques, font peut-être comme le trapp, des matières différentes du porphyre; nous pouvons même que ceux qui, comme M. Ferber, dans le Vicentin,

dire

(e) Lettres fur la Minéralogie, page 337 & fuiv.

& M. Soulavie dans le Vivarais, n'ont obfervé la Nature qu'en défordre, n'ont pu prendre que de fauffes idées de fes ouvrages & fe méprendre fur leur formation. Dans ces terreins bouleverfés, les matières produites par le feu primitif, mêlées à celles qui ont enfuite été formées par le tranfport ou l'intermède de l'eau, & toutes confondues avec celles qui ont été altérées, dénaturées ou fondues par le feu des volcans fe préfentent ensemble; ils n'ont pu reconnoître leur origine ni nême les diftinguer affez pour ne pas tomber dans de grandes erreurs fur leur formation & leur effence; il me paroît donc que quoique M. Ferber foit l'un des plus attentifs de ces Obfervateurs, on ne peut rien conclure de fes defcriptions & obfervations, finon qu'il fe trouve dans ces terreins volcanifés des matières prefque femblables aux vrais porphyres; & fi cela eft, n'y a-t-il pas toute raison de penser avec moi, que le feu primitif a formé les premiers porphyres, dans lesquels je n'ai admis que le mélange du jafpe, du feld - fpath & du fchorl, parce que je n'ai jamais vu dans le porphyre des parties quartzeuses, & que je pense qu'il faut diftinguer les vrais & anciens porphyres produits par le feu primitif, de ceux qui l'ont été postérieurement par celui des volcans; ceux-ci peuvent être mêlés de plufieurs autres matières de feconde formation; au lieu que les premiers ne pouvoient être compofés que des verres primitifs, feules matières qui exiftoient alors.

Après le quartz, le jaspe, le mica, le feld-fpath & le fchorl qui font les fubftances les plus fimples, on peut donc dire que de toutes les autres matières en grandes maffes & produites par le feu, le porphyre & les roches vitreuses, dont nous venons de parler, font les plus fimples, puisqu'elles ne contiennent que deux ou trois de ces premières fubftances; cependant ces mêmes roches vitreuses & les porphyres, ne font pas à beaucoup près auffi communs que le granit qui contient trois & fouvent quatre de ces fubftances primitives, c'est de toutes les matières vitreufes la plus abondante & celle qui fe trouve en plus grandes maffes, puisque le granit forme les chaînes de la plupart des montagnes primitives fur tout le globe de la terre; c'eft même cette grande quantité de granit qui a fait penser à quelques Naturaliftes, qu'on devoit le regarder comme la pierre primitive de laquelle toutes les autres pierres vitreufes avoient tiré leur origine; je conviens avec eux que le granit a donné naiffance à un grand nombre d'autres fubftances par fes différentes exudations & décompofitions; mais comme il eft lui-même compofé de trois ou quatre matières très-évidemment reconnoiffables, il faut néceffairement admettre la priorité de l'existence de ces mêmes matières, & par cette raison regarder le quartz, le mica, le feld-spath & le schorl qu'il contient, comme des substances, dont la formation eft antérieure à la fienne.