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thirty villages scattered throughout this little country. "The great heresy of the eleventh and twelfth centuries," continues Capefigue," that of the Vaudois and the Albigenses, had left the germ of its theory of simplicity and of a pastoral life here."

In 1540, a year of great persecution, when numbers had perished at the stake, a frightful edict had been obtained against the Vaudois, after nearly three centuries of undisturbed and peaceful possession.

It ran thus. "Igiter cum Merindoliani et Caprarienses ad famam eorum, quæ in Germania gerebantur, animos sustulissent, jamque conductis ex Germania doctoribus manifestius quam anteà se proderent, a senatu Aquensi, instante regio procuratore, in jus vocantur; cùmque ab amicis admoniti, periculoque, quod ipsis haud dubiè impendebat, si se judicio stetissent, deterriti non comparerent, trinundino citati, ut fieri assuevit, tamquam contumaces, horrendâ et supra modum atroci sententiâ, xiv. Kal. Dec. ante decennium, damnati fuerant, præsidente tum senatui Bartholomæo Cassanæo magni nominis jurisconsulto. Senatus consulti illius sententia in patres-familias igne vindicatur, damnatorum bona, conjuges et cætera familia fixo addicuntur: et quia Merindolium hactenus hac peste infectorum spelunca et receptaculum fuerit, edicitur, ut ædificia omnia a fundamentis evertantur, antra, cavernæ, et fornaces subterranei, quibus latitent, diruantur et obturentur, silva circùm cædatur, et arbores etiam hortorum evellantur; possessiones verò eorum, qui Merindolii domicilium habuerint, ejusdem vel stirpis vel etiam nominis cum prioribus dominis nemini colendæ elocentur." J. A. Thuani, historiarum, lib. vi. tom i. p. 223. Londini, 1733.

"Nous avons vu que le 18 Novembre 1540, un arrêt effroyable avoit été prononcè par le parlement de Provence contre les Vaudois, condamnant tous les pères de famille au feu, les femmes et les enfans a l'esclavage, les biens a la confiscation, les maisons a étre rasées. Cependant comme cet édit avoit été rendu par contumace et contre des absents, l'execution en etoit restée suspendue; du Bellay Langey chargé de faire une enquête sur les Vaudois, avoit adressé au conseil du roi un rapport favorable sur leur moralité, aussi bien que sur leurs dispositions paisibles et sur leur industrie. Les princes Protestants d'Allemagne et les cantons Suisses *This extract is from Sismondi, who gives his Roman Catholic authorities.

intercedoint pour eux. C'etoit le moment ou Francois, resolu a renouveler la guerre, mènageoit ceux d'ont l'alliance pouvoit lui devenir précieuse.

Mais depuis cette époque, la paix sétant faite a Crepy, l'empereur et le roi sétoient mutuellement engagés a détruire l'hérésie; l'empereur avoit commencé, et des bûchers avoit été allumés en Belgique. Le roi eprouva un nouvel accés de ses honteuses maladies, qui le mit en danger pendant quatre on cinq semaines;* les prelats qui l'entouraient prirent cette occasion de la solliciter pour qu'il fit sa paix avec Dieu. La Cardinal de Tournon lui remontra qu'il ne pouvoit mieux temoigner sa piété, que par sa sévérité envers les heretiques; le comte de Grignan, gouverneur de Provence, et parent de ce Cardinal, avoit été appelé a la cour, parceque le roi voulait l'envoyer a la diète de Worms, où des mesures rigoureuses devoient être prises contre les hérétiques. Grignan exposa au roi qu'il avoit dans son gouvernement un canton Montueux où ils sétoient, tellement multipliés, qu'on pretendoit qu'ils pourraient mettre quinze mille hommes sous les armes. L'arche

vêque d'Arles, l'evêque d'Aix, et quelques abbés, prieurs et chanoines de la Provence, etaient alors assemblés a Avignon; de là ils envoyerent de leur côté solliciter le roi, pour le salut de son âme, de révoquer l'amnistie qu'il avoit accordée aux hérétiques. Le roi ceda; il ecrivit, le 1er Janvier 1545, au parlement de Provence de mettre à execution l'arrêt rendu quatre ans auparavant contre les Vaudois, non obstant les lettres de grâce que luimeme leur avoit accordées six mois auparavant, lui recommandant "de faire en sorte que le pays de Provence fut entierèment depeuplé et nettoyé de tels seducteurs.§

Le 13 Avril, les barons d'Oppède et de la Garde avec leur petite armée, partirent de la ville d'Aix, passèrent la Durance, et entrèrent par le Pertuis dans le pays habité par les Vaudois. Le lendemain matin, ils parvinrent aux villages de Pupin, la Molte, et St. Martin, les pillèrent, les brûlèrent, et en massacrèrent tous les habitans avant que ceux ci eussent le moindre soupçon des desseins formé contre eux par le gouvernement auquel ils etaient soumis. Le flamme des incendies de ces premiers villages, et peut

* Paradan, histoire de notre temps, 1. iv. p. 141.

+ De Thou, 1. vi. p. 541.

Theodore de Beza, 1. i. p. 44.

§ Bouche, 1. x. p. 613.

être quelques fuyards, avertirent cependant les habitans de Villelaure, Lourmarin, Genson, Trezemines et la Roque, de le calamité qui les menaçoit; ils s'enfuirent dans les bois, emportant leurs enfans et quelque petite partie de leurs meubles. Les soldats qui arrivérent bientot pillèrent tout le reste, brûlèrent les maisons et les recollés, écorcèrent les arbres fruitiers, et égorgèrent ceux des habitans qu'ils pureut atteindre. Aucune resistance n'etoit opposée nulle part, et d'Oppède, voyant qu'il ne courut aucun danger en s'affaiblissant, divisa le lendemain sa troupe en deux colonnes; l'une suivit la montagne, l'autre la riviére, pour ravager tout le pays. Tous les villages etoient abandonnés a leur approche, mais comme les malheureux villageois pourchassés des villages brûlés la veille, s'etoient chargés ou de leurs enfans en bas age, ou de leurs effets les plus précieux, les plus faibles succomboient les uns aprés les autres a la fatigue; les viellards, les femmes, les enfans restoient sur la route; à mesure que les soldats les atteignoient, ils les égorgoient, aprés en avoir fait le jouet ou de leur atroce cruantè ou de leur impudicité. Du 13 au 18, la marche de l'armée fut retardée par la constante repetition dans chaque village, dans chaque hameau, du pillage, du massacre, et de l'incendie. La 18 seulement, d'Oppède arriva devant Mérindol; cette petite ville etoit tout-a-fait abandonnè; un jeune homme imbécile, agè de dixhuit ans, y etoit seul demeuré; il fut attaché a un olivier et fusillé. Le 19, l'armée entra sur les terres du pape, et se présenta devant Cabrières; il ne restait dans cette ville que soixante hommes et trente femmes. Ceux ci firent cependant mine de se defendre pour obtenir une capitulation; ou leur promit la vie sauve; mais il fut declaré ensuite qu'aucune promesse nétoit valable vers les heretiques. Tous ceux qui etoient dans la ville furent égorgés; ceux qui s'etoient enfuis de Cabrières furent bientôt après trouvés dans le voisinage. "On pretend, dit de Thou, qu'il y en eut huit cents de tués tant dans la ville que dehors. Pour les femmes, elles furent enfermées par l'ordre du président dans un grenier plein de paille, ou l'on mit le feu; et comme elles tâchoient de se jeter par les fenêtres, elles furent repoussées avec des crocs

et des piques.*

* De Thou, 1. vi. p. 343.

Il y eut vingt deux villages qui essuyérent ainsi toute la rigueur d'Oppéde.

Trois mille personnes avoient deja péri, mais un nombre beaucoup plus grand errait encore dans les bois et dans les montagnes; leurs bandes, traquées par les soldats, tomboient successivement au pouvoir du baron d'Oppéde, qui avoit nommé des commissaires pour faire le procès aux herétiques que le fer avoit épargnés. Six cent soixante-six d'entre eux furent choisis par le baron de la Garde, comme les plus jeunes et les plus vigoureux, pour travailler sur les galères; mais d'entre ceux-ci, au bout de peu de semaines, deux cents etoient deja morts de chagrin, ou par suite de mauvais traitemens; deux cent cinquante-cinq prisonniers furent condamnés a mort par les commissaires, et executés. Pour atteindre ceux qui erraient encore dans les bois et les montagnes, le parlement d'Aix et le gouvernment pontifical firent proclamer, le 24 Avril, par toute la province, "que nul n'osât donner retraite, aide, secours, ni fournir argent ni vivres a aucun Vaudois ou heretique; et ce sous peine de la vie. D'ou sénsuivit, poursuit l'historien de Provence, que les habitans, hommes, femmes et enfans, ne pouvant nullement être habergés dans les villages et les villes, etoient contraints de demeurer dans les bois ou la compagne, et n'y vivre, a faute de bons fruits dans les mois d'avril et de mai, que de l'herbe; ce qui en tua une trés grande quantité, mourant d'une faim enragée. . Les plus forts et les plus robustes se retirèrent a Geneve et aux pays des Suisses.'

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Mezerai, histoire de France. Francois I. Roi.-Paris. 1646, fol. tom. ii. p. 574.

Ce sont deux villetes ou bourgs sur l'autre bord de la rivière de Durance, Merindol sur les terres du Roi, Cabrieres sur celles du Pape au Comté de Venaiscin. Les habitans de cette contrée etoient fort grossiers, logeans presque tous dans des cavernes, mais au reste affectoient une grande simplicité et innocence de vie, et observoient comme une sorte de republique entréux. Ils descendoient, ainsi que l'on croit des Vaudoist ou disciples de Pierre Valdo, qui avoient

*Bouche, l. x. p. 620.

+ It will be seen that notwithstanding the ferocious Simon de Montfort's crusade against the Vaudois, some of that people survived in caverns and recesses, and perpetuated the true church until the Reformation.

été épars par le Languedoc, la Provence, et principalement dans les Alpes entre le Dauphiné et la Savoye. Ils avoient tenu ces vieilles erreurs cachées durant longues années : mais quand ils entendirent qu'il se preschoit en Allemagne et à Genéve un Evangile qui avoit quelque conformité avec la leur, ils envoyerent querir ces nouveaux predicateurs, qui leur donna tant de hardiesse, que vers l'an 1539 ils abatirent images et autels et chassérent les anciens ministres de de l'Eglise. Le parlement d'Aix, averti de leur insolence, avoit l'année apres ordonné par un sanglant arrêt, que le bourg de Merindol seroit razè, rendu inhabitable, et les arbes coupes par le pied, les peres de famille brulés, et leurs biens, femmes, et enfans confisqués.'

Pii Quinti Pont. Max. Epistolarum lib. iii. Epist. 45. (Antverpiæ, 1640.)

Charissimo in Christo filio nostro Carolo* Francorum regi Christianissimo.

auxit autem magnopere voluntatem nostram hujus urbis publica lætitia, quæ, ad primum et adhuc dubium tantæ victoriæ nuntium, sicut domestica quadam clade intestinoque bello erepto, gaudio exultavit et exultat. Restat nunc ut majestas tua tam secundis rebus nihil de pristina sua diligentia, studio perseverentiâque remittat; nec communibus hostibus spatium det ad confirmandos animos viresque iterum colligendas; sed victoriâ utatur, et luctuossimo bello aliquando tandem finem imponat. Quam quidem ad rem majestatem tuam sic hortamur, ut majore studio majoreque animi contentione hortari non possumus. Quia verò scimus non defuturos esse, qui vel amicitiæ vel propinquitatis, vel etiam pietatis nomine, majestatem tuam pro multis tuorum Deique omnipotentis hostium deprecantur; illud pro paternâ verùm tuorum curâ et pro officio nostro monemus, ne illorum te precibus flecti sinas, quo minus de illis justa supplicia sumas, quæ legibus statuta sunt; ne, si privatis quibusvis rationibus adductus plus carni aut sanguini, quam justæ ultioni tribueris, Saulis exemplo adversus te ira Dei eò graviùs exardescat, quo majore tibi suæ bonitatis beneficia indulserit. Quid enim hoc aliud esset, quam Dei beneficium, victoriam scilicet ipsam irritam facere: cujus quidem victoriæ fructus in eo positus est, ut per justam

* Charles IX.

VOL. I.

F

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