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quatre-vingt-neuf jours. Les lettres très minutieuses adressées par G. Nerucci à sa mère et à d'autres personnes de sa famille, dénotent un bon naturel et un jeune homme soigneux, mais manquent d'intérêt. C'est un sentiment très vif et très noble de patriotisme libéral qui entraînait ces jeunes gens. Il est fâcheux qu'à la juger à travers les détails bourgeois et grotesques réunis par l'auteur, leur entreprise semble inspirée non par Garibaldi, mais par Tartarin. On ne saurait trop louer du reste l'abondance d'informations, la sincérité de témoignage, la bonne foi évidente de M. Nerucci; c'est un document psychologique très curieux.

L. G. P.

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CHRONIQUE

FRANCE. MM. A. CROISET, membre de l'Institut et professeur à la Faculté des lettres de Paris, et J. PETITJEAN, agrégé de grammaire et des lettres, professeur de cinquième au lycée Buffon, viennent de publier les Premières leçons de grammaire grecque (Paris, Hachette. In-8°, 191 p.). L'ouvrage a été rédigé conformément aux indications données par le programme de 1890 pour la classe de cinquième. Les auteurs se sont toutefois écartés en quelques points de la lettre du document officiel : ils ont consacré deux courts chapitres aux noms de nombre et aux conjonctions, rattaché les interjections aux adverbes exclamatifs, englobé les noms et adjectifs contracts dans l'appellation générale de noms et adjectifs en les laissant à leur rang traditionnel dans la déclinaison. Ils ont en outre donné pour les déclinaisons, et en particulier pour la troisième, des paradigmes assez nombreux et y ont joint des explications destinées à faire comprendre l'origine des formes. Quelques règles de syntaxe, les plus simples, sont mêlées à l'étude des formes. Ce petit livre, d'ailleurs très clair, remplira son but. Les deux auteurs préparent une Grammaire grecque à l'usage des classes de grammaire et de lettres, « grammaire plus complète, quoique très élémentaire encore, dont ces Premières leçons ne sont qu'une esquisse ». M. J. PETITJEAN et M. V. GLACHANT, professeur agrégé au lycée Lakanal, ont sous presse des « Exercices d'application » sur les Premières leçons et préparent d'autres « Exercices» sur la Grammaire grecque.

- La librairie Hachette fait paraître en même temps des Morceaux choisis des auteurs français à l'usage de l'enseignement classique avec des notices et des notes par M. Albert CAHEN, professeur de rhétorique au collège Rollin (classe de quatrième, xvie, xvIII et XIX' siècles, prose et poésie). On remarquera la variété du recueil qui fait une grande place non seulement aux classiques, mais à tous les écrivains qui << par l'originalité de leur génie ou la perfection de leur style, ont contribué au progrès des lettres et de l'esprit français ». Nous trouvons dans les morceaux en prose Galeswinthe et le Naufrage de la Blanche-Nef (Aug. Thierry), Annibal (Thiers), Les mercenaires et L'alouette (Michelet), Prisonnier sur parole (Vigny), La noce espagnole et La fin d'Asculum (Mérimée), La lecture de Tacite et Lutèce (Quinet), Ce que c'est qu'aimer Molière (Sainte-Beuve), Oncle et neveu (Musset), Influence de Rome dans les arts et les lettres (V. Duruy), Martyrs chrétiens (Renan), La société polie à Rome au temps de César et Horace dans sa maison de campagne (Boissier),

La blouse et Les deux Tartarins (Daudet); et dans les morceaux de poésie, des vers de Gautier, Leconte de Lisle, André Lemoyne, Manuel, Bornier, Sully-Prudhomme et Fabié.

Les Extraits en prose de Jean-Jacques Rousseau que M. L. BRUNEL publie à la librairie Hachette, sont faits avec savoir et avec goût. M. Brunel présente en réduction l'œuvre de Jean-Jacques dans l'ordre même où les contemporains l'ont vue se dérouler: Pour mieux rendre sensible l'unité de l'oeuvre et, dans chaque ouvrage, l'esprit et la place des morceaux, il a fait précéder chaque série d'extraits d'une Notice analytique et critique. Ces extraits sont en général un peu étendus; « ce qu'il y a de plus remarquable en Rousseau, c'est l'abondance, le souffle, la belle allure oratoire d'un développement au terme duquel se trouve toujours une conclusion morale ». Une très intéressante Introduction où M. Brunel a su condenser les résultats acquis par les nombreuses études parues sur Rousseau depuis une trentaine d'années, expose en soixante pages la vie de l'écrivain.

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Signalons encore les Lectures historiques que M. J.-H. MARIÉJOL publie pour la classe de seconde (Histoire du moyen âge et des temps modernes, 1270-1610. Hachette. In-8°, 473 p.). L'éditeur donne la préférence, non aux chroniqueurs et aux historiens contemporains des événements, mais aux écrivains de notre temps qui «< rassemblent en une description mille détails dispersés dans les écrits de l'époque », et, parmi ces écrivains, il a su faire un choix heureux. Citons au hasard : Pierre du Bois, les Valois, l'hôtel Saint-Paul (Renan); Les grandes compagnies, Le grand Ferré, Le patriotisme de Jeanne d'Arc (Luce); La défense de Prague (Denis); L'empire germanique (Lavisse); La Hanse (Janssen); La bibliothèque de Mathias Corvin (Sayous); Le Domostroï (Leger); Outlaws et Pélerins (Jusserand); L'Espagne en France (Morel-Fatio); La route de l'Ouest (Harrisse); Les condottieri (Yriarte); Le machiavélisme (Taine); L'armée française en Italie (Müntz); La diplomatic de François I (J. Zeller); Alger et les pirates barbaresques (de Grammont); La cour de Henri II (Bourciez); Montmorency (Decrue); Un chatelain de Normandie, G. de Gouberville (Baudrillart); Rabelais (Gebhart); Palissy (P. Albert); Les Anglais en Russie (Rambaud); Les lansquenets (Anquez); Les pamphlets au temps des guerres de religion (Lenient); La France et Paris à la fin du règne de Henri IV (Hanotaux). Cette énumération fait juger de la variété du volume où prennent place, pour ainsi dire, toutes les manifestations de la civilisation, M. Mariéjol a joint à ses Lectures des indications bibliographiques (textes et livres de seconde main) qui ne seront pas aussi superflues qu'il le croit.

- M. Auguste DURAND, conseiller de collège, professeur au Lycée de Bielaia-Tserkof (gouv. Kief, Russie), ancien élève de l'académie technique de Cracovie, nous envoie un opuscule où il propose une Nouvelle orthographe française (Partie pratique). Il suffirait de transcrire le titre de cette brochure pour donner une idée des théories de l'auteur; il écrit son prénom Ogust, « Lycée » Lisé, et se dit élèv de l'Akademij teknik de Krakovij. Évidemment, la maladie de la réforme orthographique est passée à l'état aigu. Faut-il répéter que nous sommes partisans de ceux qui veulent simplifier raisonnablement l'orthographe, et ennemis déclarés de tous les fabricants de méthodes phonétiques? La brochure qui compte 36 pages, se vend 2 francs chez l'auteur, rue de Richelieu, 23 bis.

Notre collaborateur, M. Félix HÉMON, professeur de rhétorique au lycée Louisle-Grand, vient de faire paraître chez Delagrave, les deux premiers volumes d'un Cours de littérature qui en comprendra six environ. Ils sont composés d'études particulères, très développées, sur la Chanson de Roland, Joinville, Montaigne, Cor

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REVUE CRITIQUE D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE

neille, La Fontaine, Molière. Les deux volumes suivants, dont l'un paraîtra bientôt, seront consacrés à Boileau, Racine, Pascal, Bossuet, Mmes de Sévigné et de Maintenon, Fidèle à sa promesse, mentionnée par nous dans l'article où nous avons rendu compte de l'Atlas de Géographie moderne, publié par la maison Hachette l'année dernière, M. F. SCHRADER donne aujourd'hui, sous le titre de l'Année Cartographique, le premier supplément annuel à son atlas. Il comprend trois cartes avec texte : pour l'Asie, les itinéraires Grombtchevsky, Bonvalot, etc.; pour l'Afrique, les dernières délimitations; [pour l'Amérique, quelques détails sur la carte topographique des États-Unis et sur diverses explorations. Cette mise au courant est une des meilleures idées qui aient concouru à la publication de l'Atlas.

ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETRRES

Séance du 16 octobre 1891.

Après délibération en comité secret, l'Académie décide de mettre au concours les questions suivantes :

1o Pour le prix ordinaire :

Faire l'histoire de la domination byzantine en Afrique d'après les auteurs, les inscriptions et les monuments. (L’Egyptè est, bien entendu, en dehors du programme.) 2° Pour le prix Bordin :

Etudier, d'après les récentes découvertes, la géographie et la paléographie égyptiennes et sémitiques de la péninsule sinaitique jusqu'au temps de la conquête arabe. M. Viollet termine la seconde lecture de son memoire sur la question de la légitimité à l'avènement de Hugues Capet.

M. l'abbé Duchesne conteste l'opinion, récemment émise par M. Mommsen, que le concile de Tunis (vers 400) ait été récemment tenu à Tours et qu'il y ait là un démarquage opéré par les copistes. L'éminent historien allemand s'est étonné de rencontrer un concile italien mêlé aux querelles de l'épiscopat de la Gaule. M. l'abbé Duchesne montre que rien n'est plus naturel : à cette époque, les églises des Gaules et des autres provinces reconnaissaient à l'évêque de Milan, c'est-à-dire de la capitale politique de l'empire, une autorité considérable, et soumettaient volontiers leurs différends aux conciles assemblés sous sa présidence.

M. Charles Joret, professeur à la Faculté des lettres d'Aix-en-Provence, fait une communication sur la culture de la rose au moyen âge. Contrairement à l'opinion de quelques érudits, il affirme, d'après le témoignage concordant des auteurs de tous les temps, que la rose double où à cent feuilles n'a jamais cessé d'être connue et cultivée depuis l'antiquité jusqu'à nos jours. Fortunat a chanté les roses de la reine Ultrogothe, femme de Childebert. Charlemagne recommandait de cultiver la rose dans les jardins de ses domaines. Walafrid Strabon en a dit les vertus symboliques, Hildegarde les vertus curatives. Plus tard, Albert le Grand et Barthélemy l'Anglais l'ont étudiée avec le soin le plus minutieux; le premier en a donné une description à la fois charmante et scientifique, ainsi que des autres fleurs qui peuplaient les jardins du moyen âge et qui ont été chantées par les trouvères.

Ouvrages présentés : par M. Maspero 1o ROUGE (J. DE), Géographie ancienne de la Basse Egypte; 2° CHELU (A.), le Nil, le Soudan, l'Egypte (avec cartes); par M. Delisle, Collection Spitzer (2 vol. gr. in-fol. avec planches).

Julien HAVET.

Le Propriétaire-Gérant: ERNEST LEROUX.

Le Puy, imprimerie Marchessou fils, boulevard Saint-Laurent, 23.

D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE

N° 44

2 novembre

Sommaire : 507. Delattre, L'assyriologie depuis onze ans.

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509. RZACH, Oracles sibyllins.

La Bible travestie par Homère, I. 510. DYER, Les dieux grecs. 511. BLANCHET, Figurines en terre cuite de la Gaule romaine. 512, 53, 514. P. THOMAS, SCHEINDLER, BELLEZZA, Salluste. - 515. SPEYER, Observations et corrections. 516. ARNOLD, Etudes grecques d'Horace. -517. PAULSON, Vie de sainte Catherine d'Alexandrie. 518. CADIER, La Sicile sous Charles I et Charles II d'Anjou.— 519. KALLENBACH, Les humanistes polonais. 520. URBAIN, Barclay. - 521. BRUNOT, La doctrine de Malherbe. 522-523. FAGNIEZ, Richelieu, le P. Joseph et l'Allemagne. 524-525. TAMIZEY DE LARROQUE, La Pierre d'Unet, Livre de raison des Dudrot. — 526, RAMBAUD, Instructions des ambassadeurs en Russie. 528. 527. TatischeFF, Alexandre et Napoléon. VANDAL, Napoléon et Alexandre. — 529. RINN, Histoire de l'insurrection de 1871 en Algérie. Académie des inscriptions.

507.

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· L'Assyriologie depuis onze ans, par A. J. DELATTRE, S. J. Paris Leroux, 1891 in-8, 119 p.

Pourquoi depuis onze ans, et non depuis dix ans? C'est que le P. A. J. Delattre a publié, en 1878, un mémoire sur Les inscriptions historiques de Ninive et de Babylone, et que la présente brochure est le tirage à part d'une série d'articles qui ont commencé à paraître dans la Revue des questions scientifiques en 1889. L'auteur expose les progrès de l'assyriologie durant ces onze années, en ce qui concerne « la découverte et la publication des textes, ainsi que les travaux de philologie pratique ». Il n'y a pas lieu, ce semble, de lui reprocher aucune omission importante. Les jugements sont empreints de modération et d'impartialité; à peine trouve-t-on une fois ou deux, dans les notes, quelque trace de polémique. L'état actuel de la question suméro-accadienne est présenté dans les dernières pages avec beaucoup de justesse et de clarté. A. LOISY.

508.

La Bible travestie par Homère, Iliade, tome 1. fascicule 1, par l'abbé FOURRIÈRE, curé d'Oresmaux (Som.me). Paris, Roger, 1891. In-12, XXIV-158 p.

Si M. Fourrière est capable d'écouter un bon conseil, il fera sagement de ne pas pousser plus loin la plaisanterie et de ne pas continuer à

travestir l'Iliade.

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M. Rzach a voulu donner une édition critique définitive de ce texte

Nouvelle série, XXXII.

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curieux. Il semble y avoir parfaitement réussi. Son apparat est d'une richesse extraordinaire et d'une exactitude qui ne l'est guère moins. J'ai collationné après lui quelques vers de Q (Vat. 1120) et je n'ai relevé que des omissions à peu près insignifiantes et dont quelques-unes sont peut-être volontaires : par exemple les variantes aileúσele (p. 131, v. 13), βίματος (p. 154, ν. 222), et ἔσσετ' ἀνδρῶν (p. 131, v. 15), qui ont si peu d'importance pour l'établissement du texte. M. R. pousse même quelquefois un peu loin la minutie : je ne sais trop pourquoi il nous signale, dans les mss. de la première classe, l'abréviation dãè pour Aavid (p. 131, v. 16). Ce sont là de bien petites taches. Ce qu'il faut regretter, c'est que M. R. ait mis une préface si courte en tête d'un opuscule qui a tant d'intérêt pour la littérature grecque et pour les origines ecclésiastiques; mais il est maintenant engagé d'honneur à composer cette dissertation qui complétera son consciencieux travail. Il le fera d'autant mieux qu'il a déjà dressé (pp. 240-316) une liste excellente des Memoriae Homericae et Hesiodeae aliorumque poetarum epicorum loci similes. L'im- ̈ pression de ce livre est d'ailleurs fort soignée et les fautes y sont rares (p. 155, v. 135: avôρúτolai). Ajoutons que l'on trouve dans Onofrio Panvinio (De Sibyllis et Carminibus Sibyllinis, Venise, 1558, in-fol., p. 29 et suiv., à la suite du De ludis saecularibus) deux versions latines de l'acrostiche sur le Christ, qui sont assez différentes de celle que cite M.Rzach p. 153.

Léon DOREZ.

510. Louis DYER. Studies of the Gods in Greece at certain sanetuaries recently excavated, being eight lectures given in 1890 at the Lowell Institute. London, Macmillan, 1891. (1 vol. in-8 de 447 pages.)

Un jeune savant américain, appartenant à cette phalange chaque jour plus nombreuse d'hellénisants, philologues ou explorateurs, qui mettent dans l'érudition le sens positif de leur pays, vient de réunir les conférences qu'il a faites d'abord à l'institut Lowell, puis « devant plusieurs universités, collèges et sociétés », et qu'il a revues et complétées par le travail d'une année. Ces conférences forment autant de chapitres, intitulés : 1. Introduction; 2. Demeter à Éleusis et à Cnide; - 3. Dionysus en Thrace et dans l'ancienne Attique; 4. Dionysus à Athènes; -5. Les dieux à Éleusis; - 6. Esculape à Epidaure et à Athènes; — 7. Aphrodite à Paphos; 8. Apollon à Délos. Mentionnons aussi onze appendices: 1. La déification des empereurs romains; 2. Dionysus Éleuthéréen; 3. Second lieu d'origine de Dionysus; Ses affinités avec l'Orient; - 4. Apollonius de Tyane; - 5. Position sociale des « docteurs grecs modernes ; - 6. Le temple de l'antique Paphos ; 7. Aphrodite chez les Grecs, chez les Hittites et chez les Phéniciens; 8. Le mont Olympe et le (fleuve) Bocarus à Chypre; - Hettore Podocatharo et Jean Meursius; -9. Les Cyclades et les Sporades;

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10. Le

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