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Supplémens, la grande division des matières qui compofent le globe de la terre; la première claffe contient la matière vitreuse fondue par le feu; la feconde, les matières calcaires formées par les eaux; la troifième, la terre végétale provenant du détriment des végétaux & des animaux; or il ne paroît pas que les métaux foient expreffément compris dans ces trois claffes; car ils n'ont pas été réduits en verre par le feu primitif; ils tirent encore moins leur origine des fubftances calcaires ou de la terre végétale. On doit donc les considérer comme faisant une claffe à part, & certainement ils font compofés d'une matière plus denfe que celle de toutes les autres substances: or quelle eft cette matière fi denfe eft-ce une terre folide, comme leur dureté l'indique eft-ce un liquide pefant, comme leur affinité avec le mercure femble auffi l'indiquer eft ce un compofé de folide & de liquide tel que la prétendue terre mercurielle ou plutôt n'eft-ce pas une matière femblable aux autres matières vitreuses, & qui n'en diffère effentiellement que par fa densité & sa volatilité? fa car on peut auffi la réduire en verre. D'ailleurs les métaux, dans leur état de nature primitive, font mêlés & incorporés dans les matières vitreufes; ils ont feuls la propriété de donner au verre des couleurs fixes que le feu même ne peut changer; il me paroît donc que les parties les plus denfes de la matière terreftre étant douées, relativement à leur volume, d'une plus forte

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attraction réciproque, elles fe font, par cette raifon, féparées des autres, & réunies entr'elles fous un plus petit volume; la substance des métaux prise en général ne préfente donc qu'un feul but à nos recherches, qui feroit de trouver, s'il eft poffible, les moyens d'augmenter la densité de la matière vitreuse, au point d'en faire un métal, ou feulement d'augmenter celle des métaux qu'on appelle imparfaits, autant qu'il feroit nécessaire pour leur donner la penfanteur de l'or; ce but est peut-être placé au-delà des limites de la puiffance de notre art, mais au moins il n'eft pas abfolument chimérique, puifque nous avons déjà reconnu une augmentation confidérable de pefanteur fpécifique dans plufieurs alliages métalliques.

Le Chimiste Juncker a prétendu transmuer le cuivre en argent (y), & il a recueilli les procédés par lesquels

(y) Voici fon procédé; on fait couler en maffe au feu de fable, quatre parties de feuilles de cuivre, quatre parties de fublimé corrofif, & deux parties de fel ammoniac; on pulvérife ce compofé, & on le lave dans le vinaigre jufqu'à ce que le nouveau vinaigre ne verdiffe plus; on fond alors ce qui refte avec une partie d'argent, & on coupelle avec le plomb; suivant Juncker, le cuivre fe trouve converti en argent. M. Weber, Chimifte Allemand, vient de répéter jusqu'à deux fois ce procédé, fur l'assurance que deux personnes lui avoient donnée qu'il leur avoit réussi; il avoue qu'il n'a retrouvé que l'argent ajouté à la fusion, & il remarque, avec toute raison, que c'est opérer affez heureusement & avec toute exactitude, lorfqu'une portion du métal fin ne passe pas par la cheminée avec l'espérance de la tranfmutation. Magafin phyfico-chimique de M. Weber, tome I, page 121,

on

on a voulu tirer du mercure des métaux; je fuis persuadé qu'il n'en existe dans aucun métal de première formation, non plus que dans aucune mine primordiale, puifque ces métaux & le mercure n'ont pu être produits enfemble. M. Groffe, de l'Académie des Sciences, s'eft trompé sur le plomb dont il a dit avoir tiré du mercure; car fon procédé a été plusieurs fois répété, & toujours fans fuccès, par les plus habiles Chimiftes; mais quoique le mercure n'existe pas dans les métaux produits par le feu primitif, non plus que dans leurs mines primordiales, peut se trouver dans les mines métalliques de dernière formation, foit qu'elles aient été produites par le dépôt & la ftillation des eaux, ou par le moyen du feu & par la fublimation dans les terreins volcanifés.

il

Plufieurs Auteurs célèbres, & entr'autres Becher & Lancelot, ont écrit qu'ils avoient tiré du mercure de l'antimoine; quelques - uns même ont avancé que ce demi-métal n'étoit que du mercure fixé par une vapeur arfenicale. M. de Souhey, ci-devant Médecin-confultant du Roi, a bien voulu me communiquer un procédé, par lequel il affure auffi avoir tiré du mercure de l'antimoine (z). D'autres Chimistes difent avoir augmenté

сс

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(2) « Le mercure, dit M. de Souhey, eft un mixte aqueux & terreux, dans lequel il entre une portion du principe inflammable ou ful- « fureux, & qui est chargé jusqu'à l'excès de la troisième terre de « Becher; voilà, dit-il, la meilleure définition qu'on puiffe donner « du mercure. Il m'a paru fi avide du principe conftituant les métaux «< Minéraux, Tome III. LI

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la quantité du mercure en traitant le fublimé corrofif

» & les demi-métaux, que je fuis parvenu à précipiter ceux-ci avec » le mercure ordinaire fous une forme de chaux réductible, fans >> addition, avec le fecours de l'eau & avec celui du feu ; j'ai ainfi » calciné tous les métaux, même les plus parfaits, d'une manière auffi » irréductible avec du mercure tiré des demi-métaux.

כב

L'affinité du mercure eft fi grande avec les métaux & les demi» métaux, qu'on pourroit, pour ainsi dire, affurer que le mercure » eft au règne minéral ce que l'eau eft aux deux autres règnes. » Pour prouver cette affertion, j'ai fait des effais fur les demi» métaux, & j'expofe feulement ici le procédé fait fur le régule » d'antimoine; en fondant une partie de ce régule avec deux parties » d'argent (qui fert ici d'intermède, & qu'on fépare, l'opération finie, ) » on réduira cette matière en poudre qu'on amalgamera avec cinq » ou fix parties de mercure; on triturera le mélange avec de l'eau » de fontaine, pendant douze à quinze heures, jufqu'à ce qu'elle » en forte blanche; l'amalgame fera long-temps brun, & par les » lotions réitérées, l'eau entraînera peu-à-peu avec elle le régule » fous une forme de chaux noire entièrement fufible; cette chaux > recueillie avec foin, féchée & mife au feu dans une cornue, on » en fépare le mercure qui s'y étoit mêlé; en décantant l'eau qui » a fervi à nettoyer l'amalgame, on ne trouvera que les deux tiers » du poids du régule qui avoit été fondu & enfuite amalgamé avec » le mercure; on fépare auffi par la fublimation celui qui étoit refté » avec l'argent; alors, fi l'opération a été bien faite, l'argent fera » dégagé de tout alliage, & très-blanc; le mercure aura augmenté » fenfiblement de poids, en tenant compte de celui qui étoit mêle » avec la chaux du régule qu'on fuppofe avoir été féparé par fa » distillation. On peut conclure que le mercure s'eft approprié le > tiers du poids qui manque fur la totalité du régule, & que ce » tiers s'est réduit en mercure, ne pouvant plus s'en féparer; les » deux tiers reftans, quittent l'état de chaux fr on les rétablit par les procédés ordinaires avec le flux noir ou autre fondant, &

כב

avec le cinabre d'antimoine (a); d'autres par des préparations plus combinées, prétendent avoir converti quelques portions d'argent en mercure (b); d'autres

A

l'expérience peut être répétée jusqu'à ce que le régule d'anti- « moine foit en entier réduit en mercure.

сс

Si l'on fait évaporer jusqu'à ficcité l'eau qui a fervi aux lotions, « après l'avoir laiffé dépofer, il restera une terre grifâtre ayant un « goût salin, & rougissant un peu au feu; cette terre appartenoit au « mercure qui l'a dépofée dans l'eau qui la tenoit en diffolution.

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Le mercure, dans l'opération ci-dessus, fait la fonction du « feu, & produit les mêmes effets; il a fait difparoître du régule d'antimoine fon afpect brillant, il lui a fait perdre une partie de « fon poids en le calcinant d'une manière irréductible, fans addition, « avec le secours de l'eau & de la trituration, auffi complétement « que pourroit le faire le feu ».

Nota. On peut remarquer dans cet expofé de M. de Souhey, que fon idée fur l'effence du mercure qu'il regarde comme une eau métallique, s'accorde avec les miennes; mais j'obferverai qu'il n'est pas étonnant que les métaux traités avec le mercure fe calcinent même par la fimple trituration; on fait que le métal fixe retient un peu de mercure au feu de diftillation, on fait aufli que le mercure emporte à la distillation un peu des métaux fixes; ainfi, tant qu'on n'aura pas purifié le mercure que l'on croit avoir augmenté par le mercure d'antimoine, ce fait ne fera pas démontré.

(a) Voici un exemple ou deux de mercurification, tirés de Vallerius & Teichmeyer. Si l'on diftille du cinabre d'antimoine fait par le fublimé corrofif, on retirera toujours des diftillations après la revivification du mercure, plus de mercure qu'il n'y en avoit dans le fublimé corrofif. Didionnaire de Chimie, par M. Macquer article Mercure.

(b) Si l'on prépare un fublimé corrofif avec l'efprit de fel &

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