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guère plus l'un que l'autre (c); ils résistent à toute fa violence, fans fe convertir en chaux (d); tous deux ont auffi plus de ductilité que tous les autres métaux; seulement l'argent plus foible en denfité & moins compacte que l'or, ne peut prendre autant d'extenfion (e); & de

(c) Kunckel ayant tenu de l'or & de l'argent pendant quelques semaines en fusion, affure que l'or n'avoit rien perdu de fon poids; mais il avoue que l'argent avoit perdu quelques grains. Il a mal-àpropos oublié de dire fur quelle quantité.

(d) L'argent tenu au foyer d'un miroir ardent, fe couvre comme l'or d'une pellicule vitreuse; mais M. Macquer qui a fait cette expérience, avoue qu'on n'est pas encore affuré fi cette vitrification provient des métaux, ou de la pouffière de l'air. Dictionnaire de Chimie, article Argent.

(e) « Un fil d'argent d'un dixième de pouce de diamètre, ne foutient, avant de rompre, qu'un poids de 270 livres, au lieu qu'un «< pareil fil d'or, foutient 500 livres... On peut réduire un grain « d'argent en une lame de trois aunes, c'eft-à-dire de 126 pouces <<< de longueur fur 2 pouces de largeur, ce qui fait une étendue de «< 252 pouces carrés, & dès-lors avec une once d'argent, c'eft-à- « dire 576 grains, on pourroit couvrir un espace de 504 pieds <<< carrés, Expériences de Muffchenbroek. » Nota. Il y a certainement ici une faute d'impreffion qui tombe fur les mots deux pouces de largeur, ce fil d'argent n'avoit en effet que 2 lignes & non pas 2 pouces, & par conféquent 26 pouces carrés d'étendue, au lieu de 126; d'après quoi l'on voit que 576 grains ou once d'argent, ne peuvent en effet s'étendre que fur 104 & non pas fur 504 pieds carrés, & c'est encore beaucoup plus que la densité de ce métal ne paroît l'indiquer, puifqu'une once d'or ne s'étend que fur 106 pieds carrés; dès-lors, en prenant ces deux faits pour vrais, la ductilité de l'argent eft prefque auffi grande que celle de

même, quoiqu'il ne foit pas fufceptible d'une véritable rouille par les impreffions de l'air & de l'eau, il oppose moins de résistance à l'action des acides, & n'exige pas, comme l'or, la réunion de deux puiffances actives pour entrer en dissolution; le foie de foufre le noircit & le rend aigre & caffant; l'argent peut donc être attaqué dans le fein de la terre plus fortement, & bien plus fréquemment que l'or, & c'est par cette raison que l'on trouve affez communément de l'argent minéralisé (ƒ), tandis qu'il eft extrêmement rare de trouver l'or dans cet état d'altération ou de minéralisation.

L'argent, quoiqu'un peu plus fufible que l'or, eft

l'or, quoique fa denfité & fa ténacité foient beaucoup moindres. Il y a auffi toute apparence qu'Alphonfe Barba fe trompe beaucoup II en difant que l'or eft cinq fois plus ductile que l'argent; il affure qu'une once d'argent s'étend en un fil de 2400 aunes de longueur; que cette longueur peut être couverte par 6 grains & demi d'or, & qu'on peut dilater l'or au point qu'une once de ce métal couvrira plus de dix arpens de terre. (Métallurgie d'Alphonfe Barba, tome I, page 102).

(f) « On rencontre de l'argent natif en rameaux, entrelaffés & ≫ comprimés, quelquefois à la fuperficie des gangues fpathiques & quartzeufes; on en trouve de criftallifé en cubes, il y en a en >> pointes ou filets qui provient de la décomposition des mines

d'argent rouges ou vitreufes, & quelquefois des mines d'argent » grifes, &c. Il eft affez ordinaire de trouver fous cet argent en » filets des portions plus ou moins fenfibles de la mine fulfureufe, à la décomposition de laquelle il doit fon origine ». Lettres de M. Demefle à M. Bernard, tome II, page 430.

cependant un peu plus dur & plus fonore (g); le blanc éclatant de fa furface fe ternit, & même fe noircit, dès qu'elle est exposée aux vapeurs des matières inflammables, telles que celles du foufre, du charbon, & à la fumée des fubftances animales; fi même il fubit long-temps l'impreffion de ces vapeurs fulfureuses, il se minéralise, & devient femblable à la mine que l'on connoît fous le nom d'argent vitré.

Les trois propriétés communes à l'or & à l'argent qu'on a toujours regardés comme les feuls métaux parfaits, font la ductilité, la fixité au feu & l'inaltérabilité à l'air & dans l'eau. Par toutes les autres qualités l'argent diffère de l'or, & peut fouffrir des changemens & des altérations auxquels ce premier métal n'eft pas fujet. On trouve, à la vérité, de l'argent qui, comme l'or, n'eft point minéralisé, mais c'est proportionnellement en bien moindre quantité: car dans fes mines primordiales, l'argent, toujours allié d'un peu d'or, eft trèsfouvent mélangé d'autres matières métalliques, & particulièrement de plomb & de cuivre; on regarde même comme des mines d'argent, toutes celles de plomb ou de cuivre qui contiennent une certaine quantité de ce métal (h); & dans les mines fecondaires produites

(g) Cramer, cité pour ce fait dans le Dictionnaire de Chimie; article de l'Argent.

(h) La plupart des mines d'argent de Hongrie, ne font que des mines de cuivre tenant argent, dont les plus riches ont donné is

par la ftillation & le dépôt des eaux, l'argent se trouve souvent attaqué par les fels de la terre, & se présente dans l'état de minéralisation fous différentes formes on peut voir par les liftes des Nomenclateurs en minéralogie, & particulièrement par celle que donne Vallérius, combien ces formes font variées, puifqu'il en compte dix fortes principales, & quarante - neuf

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ou 20 marcs d'argent par quintal & beaucoup plus de cuivre ; « on fépare ces métaux, dit M. de Morveau, par les procédés fuivans. » Dans un four conftruit exprès pour fe rendre maître du degré » de feu, on arrange l'un à côté de l'autre les tourteaux de cuivre noir » tenant argent, auxquels on a mêlé environ un quart de plomb, fuivant » la quantité d'argent que tient la masse de cuivre; on met alors le >> feu dans le four, on place des charbons jufque fur les tourteaux ; » ces pièces s'affaiffent, le plomb qui fe fond plus aifément que le » cuivre & qui a plus d'affinité avec l'argent, s'en charge & s'écoule >> à travers les pores du cuivre, tandis qu'il eft encore folide; le plomb » & l'argent fe réuniffent dans la partie inférieure des plaques de fer; » on rassemble tout le plomb riche en argent, au moyen d'un fecond » feu un peu plus fort où l'on fait ressuer la masse de cuivre; il est » aifé après cela de paffer cet argent à la coupelle, de refondre le cuivre » en lingots, & par-là la mine se trouve épurée de tout ce qu'elle » contenoit fans aucune perte.

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Lorsque le plomb contient de l'argent, on coupelle en grand » le plomb provenant de la première fonte, & on le convertit en litarge fur un foyer fait de cendres lessivées; on lui donne un second affinage dans de vraies coupelles, & les débris de ces vaisseaux, » ainsi que des fourneaux, & même la litarge qui ne feroit pas reçue » dans le commerce, font remis au fourneau pour en revivifier le plomb ». Élémens de Chimie, par M. de Morveau, tome I, pages 23 0

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variétés dans ces dix fortes; je dois cependant obferver qu'ici comme dans tout autre travail des Nomenclateurs, il y a toujours beaucoup plus de noms que de choses.

Dans la plupart des mines fecondaires, l'argent se présente en forme de minerai pyriteux, c'est-à-dire, mêlé & pénétré des principes du soufre, ou bien le foie de foufre, & quelquefois par

altéré par l'arfenic (i).

L'acide nitreux diffout l'argent plus puiffamment qu'aucun autre; l'acide vitriolique le précipite de cette diffolution, & forme avec lui de très-petits cristaux qu'on pourroit appeler du vitriol d'argent: l'acide marin qui le diffout auffi, en fait des criftaux plus gros dont la masse réunie par la fusion se nomme argent corné, parce qu'il est à demi-transparent comme de la corne.

La Nature a produit en quelques endroits de l'argent

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(i) « La mine d'argent rouge eft minéralisée par l'arsenic & le foufre; elle eft d'un rouge plus ou moins vif, tantôt transparente « comme un rubis, tantôt opaque & plus ou moins obfcure: elle « eft cristallisée de plufieurs manières, la plus ordinaire est en prismes « hexaèdres, terminés par des pyramides obtuses ». Lettres de M. Demefte, tome II, page 437. — Nota. J'observerai que c'est à cette mine qu'il faut rapporter la feconde variété que M. Demeste a rapportée à la mine d'argent vitreux, puisqu'il dit lui-même, que ce n'eft qu'une modification de la mine d'argent rouge, & que cette mine vitreuse contient encore un peu d'arfenic; qu'elle s'égraine fous le couteau, loin de s'y couper. Voyez idem, page 436.

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