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Pour donner une idée nette des travaux qu'exigent ces minérais de cuivre avant qu'on ne puiffe les réduire en bon métal, nous ne pouvons mieux faire que de rapporter ici par extrait les obfervations de feu M. Jars, qui s'est donné la peine de fuivre toutes les manipulations & préparations de ces mines, depuis leur extraction jufqu'à leur converfion en métal rafiné. « Les minéraux » de Saint-Bel & de. Cheffey dans le Lyonnois, font, dit-il, des pyrites cuivreuses, auxquelles on donne deux, >> trois ou quatre grillages avant de les fondre dans un fourneau à manche, où elles produifent des mattes qui » doivent être grillées neuf à dix fois avant que de donner la fonte leur cuivre noir: ces mattes font des masses >> par régulines, contenant du cuivre, du fer, du zinc, une très-petite quantité d'argent & des parties terreufes, le

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» tout réuni par une grande abondance de foufre.

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Le grand nombre de grillages que l'on donne à ces » mattes avant d'obtenir le cuivre noir, a pour but de faire » brûler & volatilifer le foufre, & de défunir les parties » terreftres d'avec les métalliques; on fait enfuite fondre >> cette matte en la ftratifiant à travers les charbons, & les particules de cuivre fe réuniffent entr'elles par la fonte, & vont par leur pefanteur fpécifique occuper la partie inférieure du baffin deftiné à les recevoir.

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Mais lorsqu'on ne donne que très-peu de grillage à »`ces mattes, il arrive que les métaux qui ont moins »`d'affinité avec le soufre, qu'il n'en a lui-même avec les

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autres qui compofent la maffe réguline, fe précipitent les premiers; on peut donc conclure que l'argent doit « fe précipiter le premier, enfuite le cuivre, & que le « foufre refte uni au fer. Mais l'argent de ces mattes << paroît être en trop petite quantité pour se précipiter seul; d'ailleurs il eft impoffible de faifir dans les travaux en «< grand, le point précis du rôtiffage qui feroit néceffaire pour rendre la féparation exacte...... & il ne fe fait « aucune précipitation, fur-tout par la voie sèche, fans «< que le corps précipité n'entraîne avec lui du précipitant & de ceux auxquels il étoit uni (s).

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Ces mines de Saint-Bel & de Cheffey, ne contiennent guère qu'une once d'argent par quintal de cuivre, quantité trop petite pour qu'on puiffe en faire la féparation avec quelque profit. Leur minérai est une pyrite cuivreuse mêlée néanmoins de beaucoup de fer. Le minérai de celles de Cheffey contient moins de fer & beaucoup de zinc, cependant on les traite toutes deux à peu-près de la même manière. On donne à ces pyrites, comme le dit M. Jars, deux, trois & jufqu'à quatre feux de grillage avant de les fondre. Les mattes qui proviennent de la première fonte, doivent encore être grillées neuf ou dix fois avant de donner, par la fusion, leur cuivre noir: en général, le traitement des mines de

(S) Mémoires de l'Académie des Sciences, année 1770, pages 434 435.

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cuivre eft d'autant plus difficile & plus long, qu'elles. contiennent moins de cuivre & plus de pyrites, c'està-dire, de foufre & de fer, & les procédés de ce traitement doivent varier fuivant la qualité ou la quantité des différens métaux & minéraux contenus dans ces mines.. Nous en donnerons quelques exemples dans l'énumé– ration que nous allons faire des principales mines de cuivre de l'Europe & des autres parties du Monde.

En France, celles de Saint-Bel & de Cheffey, dont nous venons de parler, font en pleine & grande exploitation, cependant on n'en tire pas la vingtième partie du cuivre qui se confomme dans le royaume. On exploite auffi quelques mines de cuivre dans nos provinces voifines des Pyrénées & particulièrement à Baygory dans la baffe Navarre (t). Les travaux de ces mines font dirigés par un habile Minéralogifte, M. Hettlinger, que j'ai déjà eu occafion de citer, & qui a bien voulu m'envoyer

pour

(t) Dans la basse Navarre, à Baygori, on découvrit en 1746, cinq cents trente-trois pieds de filons, fuivis par trois galeries & par trois puits; ces filons avoient un, deux & trois pieds de largeur. Le minéral, tant pur que celui qu'il faut piler & laver, y est enveloppé dans une gangue blanche, du genre des quartz vitrifiables; & il eft à remarquer que la plupart des mines de cuivre de cette contrée, font mêlées de fer dans leur minéral, & que celle de Baygori, eft la feule qui n'en contienne pas.

Ce minéral de Baygori, eft jaune quand on le tire d'un endroit fec du filon, & pour peu qu'il y ait d'humidité, il prend toutes fortes de belles couleurs.... Mais ces couleurs s'effacent en moins

de

pour le Cabinet du Roi, quelques échantillons des 'minéraux qui s'y trouvent, & entr'autres de la mine de fer en écailles qui eft très - fingulière, & qui se forme dans les cavités d'un filon mêlé de cuivre & de fer (u).

II y a auffi de riches mines de cuivre & d'argent à Giromagny & au Puy dans la haute Alface; on en a tiré en une année seize cents marcs d'argent & vingt-quatre milliers de cuivre on trouve auffi d'autres mines de cuivre à Steimbach, à Saint-Nicolas dans le Val de Leberthal, & à Aftenbach (x).

En Lorraine, la mine de la Croix donne du cuivre, du plomb & de l'argent; il y a auffi une mine de cuivre à Fraife, & d'autres aux villages de Sainte-Croix & de Luffe qui tiennent de l'argent; d'autres à la montagne

de deux ans à l'air, & difparoiffent même pour peu qu'on chauffe le minérai....

En 1752, on découvrit dans la même montagne, un filon de minéral gris, presque maffif, contenant cuivre & argent; on en a vu un morceau qui pefoit vingt-sept livres fans aucune gangue, qui, par l'effai qu'en fit M. Hellot, donna dix-fept livres de cuivre & trois marcs deux onces trois gros d'argent par quintal fictif..... Hellot, Mémoires de l'Académie des Sciences, année 1756, pages 139 & Suiv.

(u) Lettres de M. Hettlinger à M. de Buffon. Baygori, le 16 Juin 1774.

(x) Traité de la fonte des mines de Schlutter, tome I, pages

11 & 12.

Minéraux, Tome III.

L

du Tillot, au Val-de-lièvre, à Vaudrevanges, & enfin plufieurs autres à Sainte-Marie-aux-mines (y).

En Franche-comté, à Plancher-lès-mines, il y a auffi des mines de cuivre, & auprès de Château-Lambert il s'en trouve quatre veines placées l'une fur l'autre, & l'on prétend que cette mine a rendu depuis vingt jufqu'à cinquante pour cent de cuivre (z).

On a auffi reconnu plufieurs mines de cuivre dans le Limofin (a), en Dauphiné, en Provence, dans le Vivarais, le Gévaudan & les Cevennes (b); en Auvergne

(y) Traité de la fonte des mines de Schlutter, tome I, pages & 9.

(z) Idem, page 13.

(a) Dans le bas Limofin, au comté d'Ayen, il y a plusieurs filons de cuivre en verdet & en terre verte, qui donnent, l'un dix-fept & l'autre vingt-deux livres de métal par quintal. Une autre mine que j'ai découverte est plus abondante que les précédentes; le cuivre y eft combiné avec le plomb, & donne vingt-trois livres de cuivre par quintal. Quoique ces mines foient médiocrement riches, elles peuvent être exploitées avec profit; elles ne font que des fluors, procédant de la décompofition des mines primitives, & infiltrées dans des masses de gros fable quartzeux, qui ont été entraînées des montagnes du haut Limofin. Lettres de M. le chevalier Grignon; Paris, 29 Juillet 1782.

(b) En Dauphiné, il y a une mine de cuivre dans la montagne de la Coche, au revers de la vallée du Grefivaudan, du côté de Loifan, dont l'exploitation eft abandonnée, à caufe de la difficulté des chemins... II y a une autre mine de cuivre fur la montagne des Hyères, à cinq lieues du bourg d'Oifan, elle eft mêlée d'ocre

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