Obrázky na stránke
PDF
ePub

» voir profané; mais Antipater et les Macédoniens » n'ont pas eu ce respect pour votre sanctuaire; ils » l'ont souillé par ma mort. » (Vies des hommes illustres de Plutarque, traduction de Dacier.)

Le grand prix a été décerné à M. Félix BOISSELIER, né dans le département de la Haute-Marne, âgé de 27 ans, élève de M. Regnault.

Le second prix a été accordé à M. Jérôme-Martin LANGLOIS, né à Paris, âgé de 25 ans, élève de M. David.

Le sujet du concours pour le grand prix de sculp-. ture, étoit Évandre allant à la rencontre du corps de son fils Pallas, tué dans un combat entre les Troyens et les Rutules. (Virgile, Énéide, liv. XI.)

sur

Les Troyens forment un brancard avec des branches d'arbousier et de chêne entrelacées. Ils dressent un lit ombragé par un berceau de verdure: là, de simples feuillages, ils étendent le corps du jeune Pallas, semblable à la tendre violette, ou au pâle hyacinthe qu'une main virginale vient de cueillir, et qui, sans avoir perdu son éclat et sa beauté, ne tire plus d'aliment ni de force de la terre qui l'a produit.

On conduit au milieu de cette pompe l'infortuné vieillard Acétès, gouverneur de Pallas, qui tantôt se meurtrit la poitrine de coups, tantôt se déchire le visage avec les mains, et tantôt se laisse tomber sur le chemin, de foiblesse et de douleur,

Pour Evandre, rien ne peut le retenir. Il s'avance au milieu de ceux qui environnent son fils: il fait poser le brancard, se laisse tomber lui-même sur le corps de Pallas, le tient étroitement embrassé en pleurant et gémissant.

Le grand prix a été décerné à M. Pierre-FrançoisGrégoire GIRAUD, né au Luc, département du Var,

[ocr errors]

2

âgé de 22 ans, élève de M. Ramey et de M. Giraud, son oncle.

Le second prix a été accordé à M. Jean CALOIGNE, né à Bruges, département de la Lys, âgé de 24 ans, élève de M. Chaudet.

Voici quel étoit le sujet du concours pour le grand prix d'architecture :

Six familles opulentes se réunissent pour cultiver et encourager en commun les lettres et les arts.

L'édifice commun sera composé d'un salon avec Mes pièces accessoires.

Il sera en outre disposé, sur le terrain donné, six maisons particulières, pour chacune des six familles.

Ces maisons seront d'une proportion égale et convenable à la fortune opulente et aux goûts de chaque famille.

Elles seront composées d'un rez de chaussée et de plusieurs étages dans lesquels on pratiquera des apparlemens commodes et convenables, des remises, écuries, cuisines, cours et jardins particuliers, pour chaque habitation.

Elles seront disposées de manière à ce qu'il y ait des communications générales ou particulières.

La superficie du terrain sur lequel la totalité du projet sera exécuté, doit être renfermée dans un triangle isocèle de 200 mètres pour la base, et de 300 mètres pour les autres côtés.

Le grand prix a été décerné à M. Auguste-JeanMarie GUENEPIN, né à Paris, âgé de 25 ans, élève de M. Peyre, de l'Institut.

Le second prix a été accordé à M. Jean-Nicolas HUYOT, né à Paris, âgé de 25 ans, élève du même M. Peyre.

La Classe voulant consacrer l'établissement du prix de gravure, par S. M. l'Empereur et Roi, a

donné, pour le grand prix de gravure en pierres fines, le programme suivant:

« Le génie de la gravure présentera une pierre » gravée à S. M. l'Empereur et Roi. Sa Majesté sera » assise, vêtue en style héroïque et couronnée de lauriers. L'Empereur donne une couronne au génie » de la gravure.

» Le génie sera un adolescent de l'âge de Castor. » Il sera caracterisé par des aîles.

>> Le touret, instrument caractéristique de la gra>> vure en pierres fines, sera indiqué dans le champ » de la pierre. >>

Le grand prix a été décerné à M. Nicolas-Pierre TIOLIER, né à Paris, âgé de 21 ans, élève de MM. Déjoux et Jeuffroy.

Il n'y a point eu de second prix.

Le sujet du concours pour le grand prix de composition musicale a été, conformément aux régle→ mens de la classe des beaux-arts, 1°. un contrepoint. double à la douzième et à quatre parties; 2°. un contrepoint quadruple à trois parties; 3°. une fugue à trois sujets et à quatre voix; 4o. une scène dramatique composée d'un récitatif obligé, d'un cantabile, d'un récitatif simple, et terminée par un air de mouvement. Les paroles sont de M. Arnault, membre de l'Institut, qui a bien voulu se rendre encore à la demande que la classe lui en faite.

Le premier grand prix a été décerné à M. Victor DOURLEN, né à Dunkerque, département du Nord, âgé de vingt-quatre ans et demi, élève du Conservatoire, classe de M. Gossec, et de la classe particulière de M. Catel.

Vu la science et le talent très-distingué de la fugue, des contrepoints et de la scène, composés par M. Ferdinand GASSE, musicien de la chapelle

de Sa Majesté l'Empereur et Roi, et de l'Académie impériale de musique, la classe des beaux-arts lui a décerné un second grand premier prix.

M. F. Gasse, né à Naples, âgé de vingt-cinq ans, est aussi élève du Conservatoire de Paris, classe de M. Gossec, et de la classe particulière de M. Catel.

Les tableaux, bas-reliefs, dessins, plans d'architecture, et la pierre gravée qui ont remporté les grands prix, ont été exposés pendant la séance.

Parmi les objets précieux qu'on voit dans le superbe cabinet de M. CHARLES, physicien, on remarque un instrument très-curieux qu'on est étonné de ne pas trouver décrit dans les livres de physique. C'est le mégascope. Au moyen de cet instrument d'optique, les objets opaques sont représentés en grand, mais avec une précision extraordinaire. Des peintres s'en sont servis pour peindre en grand des miniatures. Cet instrument peut être de la plus grande utilité pour les arts. Il ne faudroit qu'une invention de cette espèce pour faire la réputation d'un physicien. Mais depuis long-temps celle de M. Charles est solidement établie.

MM. Bosc, tribun, et CADET, pharmacien, ont trouvé que la gélatine, précipitée par le tannin, devenoit propre à l'estampage, et pouvoit servir à mouler des bas reliefs et des bordures de cadres. En versant dans une solution de colle-forte une décoction de tan, de noix de galle, de sumac, de tor'mentille, de bistorte, ou d'écorce de saule, on obtient une pâte très-ductile, que l'on rend tout à fait solide en y mêlant un tiers de poussière de bois, d'ardoise ou de soufre, etc., et susceptible cependant de prendre toutes les formes. Cette pâte, que les inventeurs nomment gélatine tannée, est moins

fragile

fragile que le plâtre, et offre l'avantage de prendre et de garder long-temps les bronzes et les dorures. Les artistes sauront sûrement mettre à profit cette découverte utile.

M. Victor COMAIRAS, ancien grand-vicaire de l'évêché de Beauvais, connu par la publication de plusieurs ouvrages, est mort à Paris le 11 de ce mois. Il a publié l'Histoire du Consulat romain; Voyage en Europe, pour faire suite à l'Abrégé de l'Histoire des Voyages de Laharpe; l'Abrégé de l'Astronomie de Bailly. Il laisse manuscrits une Histoire de Marie Stuart, celle de la Pucelle d'Orléans, et un ouvrage sous le titre de Balance politique des différens états de l'Europe.

On a distribué à grands frais, et avec profusion, le prospectus d'un établissement qui prend le titre de Bibliographie centrale, boulevard Montmartre, hôtel de Montholon, no. 23.

Nous avouons qu'après avoir lu le prospectus, nous n'avons pas bien pu en saisir le but.

D'abord le mot bibliographie signifie un lieu où on décrit les livres, et le mot central indique d'autres établissemens du même genre qui lui correspondent.

Mais il n'est pas question, d'après le prospectus, de décrire des livres. Le directeur propose de les imprimer. C'est donc une imprimerie, centrale ou

non.

On y voit que les directeurs se piquent d'imprimer les ouvrages des auteurs; mais c'est ce que font tous les imprimeurs et les libraires quand ils croient les ouvrages susceptibles d'être vendus, et certainement la Bibliographie centrale n'imprimera pas ceux qui pourroient rester dans ses magasins.

T. V. Octobre 1805.

Dd

« PredošláPokračovať »