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On voit que son badinage n'est point dénué des leçons de la sagesse. Ses fables sont d'un genre particulier; et tant mieux. De tant d'imitateurs de Lafontaine aucun ne lui ressemble; on n'a distingué que ceux qui, l'ayant pris pour modèle, n'ont pas cepcndant voulu être entièrement ses copistes. Citons pour exemple un des apologues d'Avisse. C'est la Chenille et la Rose, dédiée à cette madame de Villette, que Voltaire avoit surnommée belle et bonne,

Une rose déjà flétrie

Déploroit en ces mots son malheureux destin:
Devois-je naître si jolie

Pour ne briller qu'un seul matin !

Zėlis de mes boutons aime à parer son sein,
De ma tige Aglaé m'enlève épanouie :

Partout je trouve un assassin;
Est-ce m'aimer que m'arracher la vie?
Une chenille entendit ses accens :
« De quoi te plains-tu, lui dit-elle,
» Rose qui vivroit deux momens
» Cesseroit bientôt d'être belle. »
Ainsi le goût, chez les mortels,
Du temps emprunte la vitesse ;
Si la beauté duroit sans cesse,

La laideur auroit des autels.

belle et bonne, êtes-vous belle encore?
Mon destin veut que je l'ignore :

Mais il n'importe; et quand les dieux jaloux

Vous auroient pu réduire au sort de cette rose

connu

Lorsqu'on est bonne comme vous,
Être belle est bien peu de chose..

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Voilà, je crois, Avisse assez avantageusement comme poëte; prouvons qu'il étoit bon moraliste, et qu'il savoit faire des observations piquantes. « L'injure qui ne blesse que les autres. >> nous semble facile à excuser. » — « La laideur a » son utilité; que de femmes lui doivent leur répu» tation. » — « Il y a peu de mérite à être honnête » homme, quand on n'a nul intérêt a être fripon. » — « Il semble que la nature aît donné l'orgueil aux » sots, pour les empêcher de voir leurs sottises. » « En société, le silence est le bienfait du bavard. » - «Si l'on méprisoit les louanges, on ne feroit rien » pour s'en montrer digne. » «Les dames ne bou»dent jamais moins que dans leur boudoir. » « Il vaut mieux mourir innocent sur un échafaud, » que vivre coupable sur un trône. » « Notre » physionomie est un livre où l'œil exercé de l'ob>> servateur lit à notre insçu les plus secrètes pen>>sées de notre âme. » Ces petites sentences sont justes et variées. L'auteur a encore composé une comédie intitulée la Ruse d'aveugle. Je n'ai pas besoin de dire que la gaîté de l'auteur s'y développe avec beaucoup de charmes. J'aurois pu relever plusieurs négligences échappées à Ayisse; il travailloit beaucoup ses ouvrages; mais une fois qu'il croyoit les avoir achevés, il ne les retouchoit plus, malgré le conseil du maître şuprême :

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Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage,
Ajoutez quelquefois et souvent effacez.

(BOILEAU.)

Je le ferois sans doute, si Avisse existoit encore,

mais il n'est plus, et dès qu'une critique n'est point utile, elle est au moins déplacée. Il ne pourroit point profiter de mes remarques : j'ai donc dù me livrer, sur sa tombe, au plaisir de louer ce qu'il y a de louable dans ses œuvres. Il vécut simple et vertueux, entouré d'amis vrais et fidèles. M. Delpierre pleure sa perte. C'est lui qui a écrit le discours préliminaire d'un style sentimental, mais quelquefois incorrect, bizarre et minutieux. Par exemple, il dit d'Avisse; il n'étoit point géné à table; il n'incommodoit personne ; il prenoit sa nourriture avec la plus grande adresse; tous ceux qui l'ont connu et qui ont mangé avec lui en sont restés dans le plus grand étonnement. De bonne foi, peut-on charger une notice historique de pareilles niaiseries? Jadis, j'ai connu Avisse à la réunion des amis des arts, petite accadémie qui se rassembloit dans la maison des aveugles - travailleurs : il étoit accompagné de M. Grancher son ami, professeur comme lui; comme lui, plein de talent et d'instruction. Je suis sûr qu'il doit regretter un tel confrère; tous ceux qui l'ont connu, le regrettent, et il le sera aussi de ceux qui lisent ses ouvrages. Ils se vendent au profit de sa veuve qui est aveugle; de sorte que ceux qui les acheteront, feront un acte de bienfaisance en même temps qu'ils se procureront le plaisir d'une lecture agréable. Aug. DE L

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SCIENCES PHYSIQUES ET MATHÉMATIQUES.

Journal de Physique, de Chymie, d'Histoire naturelle et

des Arts; par J. C. de Laméthérie. Messidor an 13. 199

GEOMETRI E.

Elémens de Géométrie-pratique, par Jean-Tobior Mayer,
et Instruction complète pour dessiner les cartes géogra-
phiques, marines et célestes, et les filets des coniglobes et
des sphères.
Memoria sul Regolamento dell' Orologio italiano colla meri-
diana, di Filippo Luigi Gilii.
ASTRONOMIE.

158

119

Observations du Dr. Gauss, sur la planète, découverte par
M. Harding, et appelée Junon; élémens de l'orbite de
cette nouvelle planète.
143. 145 et suiv.
Elémens corrigés de cette planète communiqués à l'Académie
de Goettingue; par le Dr. Gauss.
PHYSIQUE.

161

ENTOMOLOGIE.

Lettre de M. Walckenaer à M. Millin, membre de l'Institut, relative à l'ouvrage sur les Araignées, laissé par MM. Hermann, père et fils. 135 Illustrationes generum aliquot coleoptratorum, mémoire envoyé à la Société de Goettingue par M. le chevalier Thunberg, à Upsal.

Indication des nouveaux genres qu'il établit.

BOTANIQ U E.

165

166

422

Nova Hollandiæ plantarum specimen. Fasciculus §. Autore
J. J. Labillardière.
Mémoires sur la Mélaleuque, remarquable par la singularité
et la beauté de ses fleurs, etc.; par J. P. Buc'hoz. 201
Mémoires sur l'Hortensia, le Cestreau, la Logestrom et la
Fotergile; par le même.

421

Prix proposé par l'Académie de Goettingue, sur la structure du Tissu vasculaire et tubulaire.

156

ANATOMIE.

203

192

Leçons d'Anatomie comparée de G. Cuvier; recueillies et publiées sous ses yeux, par G. L. Duvernoy. Tom. III, iv et V. Squelette humain trouvé dans une roche dans les Etats-Unis de l'Amérique. Observations sur l'œil de la Coryphæna equisetis, envoyées à l'Académie de Goettingue, par M. Albers, à Brême. 172 Voyages et expériences nouvelles du Dr. Gall; son séjour à Hall, Iena, Potsdam. Il se propose de venir à Paris. 176 PHYSIOLOGIE.

Réponse de M. Péron aux observations critiques de M. Dumont, sur le Tablier des Femmes hottentotes.

ANTHROPOLOGIE.

298

Discours sur les progrès futurs de la science de l'homme, prononcé dans l'Ecole de médecine de Montpellier, par M. Dumas.

HIGIENE.

119

Le plus utile des présens, ou le Directeur des estomacs. 205 MÉDECINE.

Journal de Médecine, Chirurgie, Pharmacie, etc.; par MM. Corvisart, Leroux et Boyer. T. X. Thermidor. 203 Observations sur la Phthisie pulmonaire, lues dans la séance du 9 mars, à la Société royale des sciences de Gœttingue; par M. Richter, 167 et suiv.. Le D. Jenner atteste dans un nouvel ouvrage que les enfans d'un père et d'une mère vaccinés, seront préservés de la petite vérole.

444

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