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qu'avec des intelligences? C'eft le choc des corps qui détermine l'efficace des loix naturelles, & cette cause occafionnelle, toute aveugle & fimple qu'elle eft, elle produit, par la fageffe de la Providence du Créateur, une infinité d'ouvrages admirables. Quelle fera donc, Arifte, la beauté de la Maifon de Dieu, puifque c'eft une nature intelligente éclairée de la fageffe éternelle, & fubfiftant dans cette même fagefle, puis que c'eft Jefus-Chrift, comme je vous dirai bien-tôt, qui détermine l'efficace des loix furnaturelles par lefquelles Dieu execute ce grand ouvrage ? Que ce Temple du vrai Salomon fera magnifique! Ne feroit-il point d'autant plus parfait que cet Univers, que les efprits font plus nobles que que les

que

corps, & que la caufe occafionnelle de l'Ordre de la Grace eft plus excellente celle qui détermine l'efficace des loix naturelles ? Affurément Dicu eft toûjours femblable à lui-même. Sa fageffe n'eft point épuifée par les merveilles qu'il a faites. Il tirera fans doute de la nature fpirituelle des beautez qui furpafferont infiniment tout ce qu'il a fait de la matiere. Qu'en penfez-vous, mon cher Arifte?

des caufes, dans l'enchaînement des effets, dans l'union de tous les corps dont le monde eft compofé, dans les combinaisons infinies, non feulement du Phyfic avec le Phyfic, mais du Phyfic avec le Moral, & de l'un & de l'autre avec le furnaturel!

THEODORE. Si le feul arrangement de la matiere, fi les effets neceffaires de certaines loix du mouvement tres-fimples & tres-generales nous paroiffent quelque chofe de fi merveilleux, que devons-nous penfer des diverfes focietez qui s'établiffent & fe confervet en confequence des loix de l'union de l'ame & du corps; que jugerons-nous du peuple Juif & de fa Religion, & enfin de l'Eglife de Jefus-Chrift? Que penferions-nous, mon cher Arifte, de la Celefte Jerufalem, fi nous avions une idée claire de la nature des materiaux dont fera conftruite cette Sainte Cité, & que nous puffions juger de l'ordre & du concert de toutes les parties qui la compoferont Car enfin, fi avec la plus vile des créatures, avec la matiere, Dieu a fait un monde fi magnifique, quel ouvrage fera-ce que le Temple du rai Salomon, qui ne fera conftruit

qu'avec des intelligences? C'eft le choc des corps qui détermine l'efficace des loix naturelles, & cette cause occafionnelle, toute aveugle & fimple qu'elle eft, elle produit, par la fageffe de la Providence du Créateur, une infinité d'ouvrages admirables. Quelle fera donc, Arifte, la beauté de la Maison de Dieu, puifque c'eft une nature intelligente éclairée de la fageffe éternelle, & fubfiftant dans cette même fageffe, puis que c'eft Jefus-Chrift, comme je vous dirai bien-tôt, qui détermine l'efficace des loix furnaturelles par lesquelles Dieu execute ce grand ouvrage ? Que ce Temple du vrai Salomon fera magnifique! Ne feroit-il point d'autant plus parfait que cet Univers, que les efprits font plus nobles que les corps, & que la caufe occafionnelle de l'Ordre de la Grace eft plus excellente celle qui que détermine l'efficace des loix naturelles ? Affurément Dicu eft toûjours semblable à lui-même. Sa fageffe n'eft point épuifée par les merveilles qu'il a faites. Il tirera fans doute de la nature fpirituelle des beautez qui furpafferont infiniment tout ce qu'il a fait de la matiere. Qu'en penfez-vous, mon cher Ariste?

ARISTE. Je penfe, Theodore, que vous vous plaifez à me précipiter d'abîmes en abîmes.

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THEODORE. Oui d'abîmes profonds en d'autres encore plus profonds. Eft-ce que vous ne voulez confiderer que les beautez de ce monde vifible, que la Providence generale du Créateur dans la divifion de la matiere, dans la formation & l'arrangement des corps? Cette terre que nous habitons n'eft faite que pour les focietez qui s'y forment. Si les hommes font capables de faire des focietez ensemble, c'eft pour fervir Dieu dans une même Religion. Tout fe rapporte naturellement à l'Eglife de Jefus-Chrift, au Temple fpirituel que Dieu doit habiter éternellement. Ainfi il ne faut pas nous arrêter dans ce premier abîme de la Providence de Dieu fur la divifion de la matiere & l'arrangement des corps: il en faut fortir pour entrer dans un fecond, & de là dans un troifiéme, jufques à ce que nous foyons arrivez où tout fe termine, & où Dieu rapporte toutes chofes. Car il ne fuffit pas de croire & de dire que la Providence de Dieu eft incomprehenfible : il faut le fçavoir, il faut le comprendre.

Et pour bien s'aflurer qu'elle eft incomprehenfible en toutes manieres, il faut tâcher de la prendre en tout fens, & de la fuivre par tour.

ARISTE. Mais nous ne finirons jamais la matiere de la Providence, fi nous la fuivons jufques dans le Ciel. THEODORE. Oüi, fi nous la fuivons jufques-là. Mais nous la perdrons bien-tôt de vûë. Nous ferons bien obligez, Arifte, de paffer fort legerement fur ce qui devroit nous arrêter le plus, foit pour la magnificence de l'ouvrage, foit pour la fageffe de la conduite. Car la Providence de Dieu fur fon Eglife eft un abîme, où l'efprit éclairé mêmes par la foi ne découvre prefque rien.

Mais entrons en matiere.

I. Vous fçavez, Arifte, que l'homme eft un compofé de deux fubftances, efprit & corps, dont les modalitez font reciproques en confequence des loix generales, qui font caufes de l'union de ces deux natures; & vous n'ignorez pas que ces loix ne font que les volontez conftantes & toûjours efficaces du Créateur. Jettons un peu la vûë fur la fageffe de ces loix.

Dans l'inftant qu'on allume un flam

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