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tion de

M. Arn.

Eclair.

C'eft

Differta l'ordre qu'ils en avoient reçu de Diet. par l'efficace de ces loix que les contreces Démons ont encore le pouvoir de nous oilem tenter, & que nos Anges tutelaires ont celui de nous défendre. Les causes occafionnelles de ces loix font leurs defirs pratiques car il y a contradiction qu'un autre que le Createur des corps en puiffe être le moteur.

cours du

5. Les loix enfin par lefquelles JefusChrift a reçu la fouveraine puiflance dans le Ciel & fur la terre, non feulement fur les corps, mais fur les efprits; non feulement Voyez le pour diftribuer les biens tem11. Dif porcls, comme les Anges à la SynagoTraité gue, mais pour répandre dans les cœurs de la Na la grace intérieure qui nous rend enfans de Dieu, & qui nous donne droit aux biens éternels. Les caufes occafionnelles de ces loix font les divers mouvemens de l'ame fainte de Jefus. Car nôtre Médiateur & Souverain Prêtre intercede fans ceffe, & fon interceffion cft toujours & tres-promtement exaucée.

sure &

de la

Grace

Voilà, Arifte, les loix les plus generales de la Nature & de la Grace, que Dieu fuit dans le cours ordinaire de fa Providence. C'est par ces loix qu'il execute fes deffeins d'une maniere qui porre adinirable-

admirablement le caractere de fa pref-
cience infinie, de fa qualité de Scruta-
teur des cœurs, de fon immutabilité &
de les autres attributs. C'eft
par ces loix
qu'il communique fa puiffance aux créa-
tures, & qu'il leur donne part à la gloi-
re de l'ouvrage qu'il execute par leur
miniftere. C'est mêmes par cette com-
munication de fa puiffance & de fa gloi-.
re qu'il rend le plus d'honneur à fes at-
tributs. Car il faut une fageffe infinie
pour fe fervir auffi heureufement des
caufes libres que des caufes néceffaires
dans l'execution de fes deffeins.

Mais quoi que Dieu se soit prescrit ces loix generales, & encore quelques autres, dont il n'eft dont il n'eft pas néceflaire de parler, comme font celles par lefquelles le feu de l'enfer a le pouvoir de tourmenter les Demons, les eaux du Baptême celui de nous purifier, & autrefois les eaux tres-ameres de la jaloufie Nombr celui de punir l'infidelité des femmes, & 6. ainfi des autres: quoi que Dieu fe foit, dis-je, prefcrit ces loix, & qu'il ne quitte point fans de grandes raifons la generalité de fa conduite, fouvenezvous bien que lors qu'il reçois plus de gloire en la quittant qu'en la fuivant, Tome II.

R

alors il ne manque jamais de l'abandonner. Car pour accorder les contradictions qui paroiffent dans les effets de la Providence, il fuffit que vous foûteniez que Dieu agit & doit agir ordinairement par des loix generales. Retenez-donc bien ces principes, & reglez vos interrogations de maniere, qu 'elles ne tendent qu'à les faire envifager aux perfonnes que vous prétendez convertir.

ARISTE. Je le ferai, Theodore: & j'efpere que je réüffirai dans mon deffein. Car tous ces principes me paroiffent fi évidens, fi bien liez les uns avec les autres, & tellement d'accord avec ce que nous voyons arriver, que pourvû que les préjugez & les paffions ne mettent point trop d'obstacle à l'impreffion qu'ils doivent faire fur leur efprit, il fera bien difficile qu'ils y résiitent. Je vous remercie de l'avis que yous m'avez donné de dédommager leur amour propre : car je voi bien que je gâterois tout, fi je m'y prenois comme j'en aurois bonne envie.Mais, Theodore, fuppofé que je réüffiffe dans mon diff in, & que je les aye bien convaîncs de la verité de nos principes, comnet pourrois-je les obliger à recon

moître l'autorité de l'Eglife, car ils font nez dans l'herefie, & je voudrois bien les en retirer.

THEODORE. Vraiment, Arifte, voilà bien une autre affaire. Vous penfez peut-être qu'il fuffit de donner de bonnes preuves de l'infaillibilité de l'Eglife, pour convertir les Heretiques. Il faut, Arifte, que le Ciel s'en mêle. Car l'efprit de parti forme tous les jours tant de liaisons fecretes dans le cœur de ceux qui y font malheureufement enga gez, que cela les aveugle & les ferme à la verité. Si quelqu'un vous exhortoit à vous faire Huguenot, affurément vous ne l'écouteriez pas volontiers. Sçachez donc qu'ils font peut-être plus ardens que nous parce que dans l'état où ils fe trouvent, ils fe font, plus fouvent que nous, exhortez les uns les autres à donner des marques de leur fermeté. Ayant donc une infinité d'engagemens, de liaifons, de préjugez, de raifons d'amour propre qui les arrête dans leur Secte, quelle adreffe ne faut-il point pour les obliger à confiderer fans prévention les preuves qu'on peut leur donner qu'ils font dans l'erreur? ARISTE. Je fçai, Theodore,

que

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leur délicateffe eft extrême fur le fait de la Religion, & que pour peu qu'on les frappe par cet endroit-là, toutes leurs paffions fe revoltent. Mais ne craignez point. Car outre que ceux dont je parle ne font pas fi fenfibles que beaucoup d'autres, je prendrai fi bien les manieres d'un difciple bien foûmis, que je les obligerai pour me répondre à examiner les doutes que je leur propoferai. Donnez-moi feulement quelques preuves de l'infaillibilité de l'Eglife conformes à l'idée que vous m'avez donnée de la

Providence.

X. THEODORE. Il eft certain par l'Ecriture, que les Heretiques n'o1. Tim. fent rejetter, que Dieu veut que tous les hommes foient fauve, & qu'ils viennent à la connoiffance de la verité. Il faut donc trouver dans l'Ordre de la Providence de bons moyens pour faire venir tous les hommes à la connoiffance de la verité.

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:

faire

ARISTE. Je nie cette conféquence. Dieu veut que tous les hommes foient fauvez mais il ne veut pas tout ce qu'il faudroit pour les fauver tous. S'il le vouloit, tous feroient fauyez: les Chinois & tant d'autres peuples

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