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promtement tous ceux de la volonté, il eft clair par exemple, › que nous ne ramperons plus fur la terre,

comme nous

faifons maintenant; puifque nô:re defir fuffira pour nous tranfporter où nous voudrons. On peut déduire de ce principe les autres qualitez des corps glorieux bien plus clairement que de ce que dit faint Paul, que Dieu reformera nôtre corps fur celui de JESUS-CHRIST: car ce paffage fe peut interpreter en bien

des manieres.

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THEODORE. Je croi, Arifte, que vous vous trompez : car il n'est certain que le corps fera foumis à l'efprit, que parce qu'alors l'efprit fera foumis à Dieu. Penfez-vous que le premier homme avant fon peché vɔulût voler dans les airs? Non fans doure: car il ne vouloit pas ce que Dieu ne lui avoit pas donné le pouvoir de faire. Son corps lui étoit parfaitement foûmis, il eft vrai, mis par rapport au deffein de Dieu, auquel il fe foûmettoit lui-même. S'il n'étoit donc point à propos pour le bien de la focieré future que les corps des Saints cuffent l'agilité qu'on leur attribue ; fi Dicu n'avoit point établi leurs defirs pratiques

dans le ciel. Si donc la prefence de nos amis nous fait plaifir; fi un regard favo rable du Prince nous remplit de joye en confequence des loix établies pour le bien de la focieté, que ne fera point. en nous la prefence de l'humanité fainte du Sauveur, les careffes & les amitiez de l'Homme-Dieu ?

ARISTE. Je fçai bien que vous ne pouvez pas contenter entiérement ma curiofité. Car quand mêmes vous connoîtriez clairement les loix dont vous parlez, & que vous auriez éprouvé les fentimens qui en font des fuites, comme vous ne pourriez pas me les faire goûter ces fentimens, vous ne pouriez pas non plus me faire connoitre exactement ce que vous fçauriez de ces loix. Car nos fentimens ne font pas attachez à des expreffions arbitraires, comme le fonr nos idées. Je comprens donc bien que le détail des loix de l'union de l'ame & du corps par rapport à la focieté future, eft impenetrable. Mais vous pourriez, ce me femble, tirer bien des confequences de ce principe que vous avez pofe, qu'aprés la refurrection, le corps fera parfaitement foumis à l'efprit. Car fi tous les mouvemens du corps fuivent

promtement tous ceux de la volonté, il eft clair par exemple, que nous ne ramperons plus fur la terre, comme nous faifons maintenant; puisque nôtre desir fuffira pour nous tranfporter où nous voudrons. On peur déduire de ce principe les autres qualitez des corps glorieux bien plus clairement que de ce que dit faint Paul, que Dieu reformera notre corps fur celui de JESUS-CHRIST: car ce paffage fe peut interpreter en bien des manieres.

THEODORE. Je croi, Arifte, que vous vous trompez : car il n'est certain que le corps fera foumis à l'efprit, que parce qu'alors l'efprit fera foumis à Dieu. Penfez-vous que le premier homme avant fon peché vou lût voler dans les airs? Non fans doure: car il ne vouloit pas ce que Dieu ne lui avoit pas donné le pouvoir de faire. Son corps lui étoit parfaitement foûmis, il eft vrai, mis par rapport au deffein de Dieu, auquel il fe foûmettoit lui-même. S'il n'étoit donc point à propos pour le bien de la focieté future que les corps des Saints cuffent l'agilité qu'on leur attribuë; fi Dicu n'avoit point établi leurs defirs pratiques

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caufes occafionnelles de leur tranfport quoi que le corps leur fût foûmis, ils ne produiroient en lui que les mouvemens ordinaires. Ainfi vous voyez bien qu'on on ne peut pas conclure les qualitez des corps glorieux de ce principe, que corps doit être foumis à l'efprit, puis qu'il ne lui doit être foûmis qu'autant que l'efprit l'eft à Dieu- Car des efprits foumis à Dieu ne veulent que ce que Dicu leur a donné la puiffance de faire, en établiffant leurs defirs pratiques, caufes occafionnelles de fon action. Cc. n'eft donc que par l'Ecriture qu'on peut s'affurer des qualitez des corps glorieux : Et fi elle ne s'en expliquoit pas affez nettement, il n'en faudroit point parler décifivement. Mais faint Paul nous affurant que nos corps feront reformez fur celui de JESUS-CHRIST reffufcité, je croi qu'on en peut conclure qu'ils auront part à fes glorieufes qualitez, quelque furprenantes qu'elles nous paroiffent. Ĉar enfin comment pourrionsnous être toujours avec JESUS-CHRIST, *1.The comme l'Apôtre nous le promet?

4. 17.

Comment pourrions-nous être enlevez dans les airs au devant de lui, fi nous n'avions comme lui cette agilité qui le

portoit en un moment dans des lieux fort éloignez ? Mais il faut parler fobremenc de ces grandes veritez.

THEOTIME. Il eft vrai, mais il eft bon d'y penfer, & d'en parler fouvent. Saint Paul même nous l'ordonne

dit par

par ces pa

en finiffant ce qu'il en a dit roles Itaque confolamini invicem in ibid. 18. verbis iftis. En effet on fe confole aifément de la perte d'un corps infirme, & qui appefantit l'efprit, lors qu'on efpere d'en recevoir un tel qu'il nous le promet.

ARISTE. Croyez-vous, Theodore, qu'un corps glorieux traverse en un moment tout l'efpace qui eft entre le ciel & la terre, ou qu'il aille d'un lieu en un autre fans paffer par le milieu ? THEODORE. Je n'en fçai rien. Cela dépend d'une volonté de Dieu purement arbitraire, & qui par confequent ne peut être connue, fi elle n'eft revelée.

ARISTE. Je ne parle pas du fait, mais de la feule poffibilité du fait. THEODORE. Oui, je croi qu'il eft poffible qu'un corps aille d'un lieu en un autre, fans paffer par le milieu. Car fi dans le premier moment Dieu le

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