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vemens, que lui feul connoît, aux parties infinies d'une certaine maffe de matiere. ARISTE. Ce que vous me diteslà du corps humain, il eft facile de est l'appliquer à tous les corps organisez des animaux & des plantes.

ces.

XVI. THE ODOR E. Bien donc, Arifte. Concevez maintenant une maffe indéfinie de matiere auffi grande que l'Univers, & que Dieu en veut faire un bel ouvrage, mais un ouvrage qui fubfifte, & dont toutes les beautez le confervent ou fe perpetuent dans leurs efpeComment s'y prendra-t'il? Remuera-t'il d'abord les parties de la matiere au hazard, pour en former le monpeu à peu en fuivant certaines loix; ou bien s'il le formera tout d'un coup? Prenez garde, l'Etre infiniment parfait connoît toutes les fuites de tous les mouvemens qu'il peut communiquer à la matiere, quelques loix des communications des mouvemens que vous fuppofiez.

de

que

ARISTE. Il me paroît clair Dieu ne remuera point inutilement la matiere & puis que la premiere impreffion qu il peut communiquer à toutes fes parties, fuffit pour produire tou

:

tes fortes d'ouvrages, affurément il ne s'avifera pas de les former peu à peu par quantité de mouvemens inutiles. THE OTIME. Mais que deviendront les loix generales des communications des mouvemens, fi Dieu ne s'en fert point?

peu.

ARISTE. Cela m'embarraffe un

THEODORE. Dequoi vous embarraffez-vous ? Ces loix n'obligent encore à rien, ou plûtôt elles ne font point. Car c'eft le choc des corps qui eft la caufe occafionnelle des loix des communications des mouvemens. Or fans caufe occafionnelle il ne peut y avoir de loi generale. Donc avant que Dieu eût mû la matiere, avant que les corps pûffent se choquef, Dieu ne devoit & ne pouvoit point fuivre les loix generales des communications des mouvemens. De plus Dieu ne fuit des loix generales que pour rendre fa conduite uniforme, & lui faire porter le caractere de fon immutabilité. Ainfi le premier pas de cette conduite, les premiers mouvemens ne peuvent & ne doivent pas être déterminez par ces loix. Enfin il faudroit une infinité de loix generales, ce qui feroit

qu'elles ne feroient gueres generales, afin de pouvoir, en les fuivant exactement, former les corps organifez des animaux & des plantes. Ainfi la premiere impreffion de mouvement, que Dicu a mife d'abord dans la matiere, ne devant, & ne pouvant pas mêmes être actuellement réglée felon certaines loix generales, elle devoit l'être uniquement par rapport à la beauté de l'ouvrage que Dieu vouloit former, & qu'il devoit conferver dans la fuite du temps en confequence des loix generales. Ör cette premiere impreffion de mouvement fagement diftribuée fuffifoit pour former tout d'un coup les animaux & les plantes, qui font les ouvrages les plus excellens que Dieu ait fait de la matiere, & tout le refte de l'Univers, Cela est évident; puis que tous les corps ne different entr'eux que par la figure de leurs maffes, & par la configuration de leurs parties; & que le mouvement feul peut faire tout cela, comme vous en êtes demeuré d'accord. Donc, Arifte, Vous avez eu raifon de dire que Dieu a fait tout d'un coup de chaque maffe de matiere ce qu'il en a voulu former. Car quoi que Dieu ait formé les parties de T'Univers

l'Univers les unes aprés les autres, ainfi que l'Ecriture fenable nous l'apprendre, il ne s'enfuit pas qu'il ait employé quelque temps, & fuivi quelques loix generales pour les conduire pen a peu à leur perfection. Dixit, & facta funt. C'est que la premiere impreffion de mouvement a fuffi pour les produire en ua

inftant.

XVII. THE OTIME. Cela étant ainfi, je comprens bien que c'eft perdre fon temps, que de vouloir expliquer par les principes Cartefiens, ou par d'autres femblables, l'Hiftoire que l'Ecriture nous fait de la Création.

THEODOR E. Aflurément on fe trompe, fi on prétend prouver que

Dieu a formé le monde en fuivant certaines loix generales des communications des mouvemens. Mais on ne perd pas fon temps de rechercher ce qui doit arriver à la matiere en confequence des loix des mouvemens. Et voici pourquoi. C'eft qu'encore que Dieu ait formé tout

d'un

coup chaque partie de l'Univers, il a dû avoir égard aux loix de la nature, qu'il vouloit fuivre conftamment, pour faire porter à fa conduite le caractere de fes attributs. Car certainement fon Tome II.

E

ouvrage n'auroit pas pû fe conferver dans fa beauté, s'il ne l'avoit propor¬ tionné aux loix du mouvement. Un foleil quarré n'auroit pas pû durer longtemps: un foleil fans lumiere feroit bien-tôt devenu tout brillant. Vous avez lû, Theotime, la Phyfique de Mr. Defcartes ; & vous, Arifte, vous la lirez quelque jour, car elle le merite bien. Ainfi il n'eft pas neceffaire que je m'explique davantage.

Il faudroit maintenant examiner quelle a dû êre cette premiere impreffion de mouvement par laquelle Dieu a formé tout d'un coup l'Univers pour un certain nombre de fiecles: car c'eft là, pour ainfi dire, le point de vûë dont je veux vous faire regarder & admirer la fageffe infinie de la Providence fur l'arrangement de la matiere. Mais j'apprehende que vôtre imagination, peut être déja fatiguée par les chofes trop generales dont nous venons de parler, ne vous laiffaft point affez d'attention pour contempler un fi vafte fujet. Car, Arifte, que ce premier pas de la conduite de Dieu, que cette premiere impreffion de mouvement que Dieu va faire, renferme de fagefle! que de

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