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nous entraîneroient trop loin. Il suffit d'avoir montré que tout ce qu'il y a d'universel dans l'idolâtrie est vrai, et fondé sur une tradition qui remonte à l'origine du genre humain ; que dans ce qu'elle a de faux, elle manque et a toujours manqué des caractères essentiels de la véritable religion, d'unité, d'universalité, de perpétuité, de sainteté. Nous prouverons maintenant que ces caractères appartiennent tous au christianisme, et n'ont jamais un seul moment cessé de lui appartenir.

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O Dieu, qui êtes un, infini, éternel, saint! du fond de votre être incompréhensible, daignez abaisser vos regards sur un foible mortel qui essaie en tremblant de défendre votre immuable vérité, contre l'erreur qui la combat, et l'impiété qui la blasphème. De moi-même je ne sais rien, je ne peux rien faites descendre jusqu'à moi un rayon de votre lumière; pénétrez-moi de cette force qui subjugue les âmes rebelles, de cette ardente charité qui les persuade et les attendrit. Ce n'est pas pour moi que je demande à connoître davantage, à voir plus clairement ce que, par votre grâce, je crois dejà d'une foi inébranlable; mais puisque, choisissant ce qu'il y a d'insensé selon le monde pour confondre les sages, et ce qu'il y a de foible selon

le monde pour confondre les forts (1), vous m'avez donné le désir de ranimer cette foi languissante dans les uns, presque éteinte dans les autres, donnez aussi à ma raison, si débile et si incertaine, l'appui qu'elle implore de vous, et à mes paroles la vertu qui les rendra puissantes sur les cœurs, et fécondes pour le ciel.

(1) Quæ stulta sunt mundi elegit Deus, ut confundat sapientes; et infirma mundi elegit Deus, ut confundat fortia. Ep. I, ad. Corinth. I, 27.

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CHAPITRE XXV.

L'unité est un caractère du christianisme.

L'UNITÉ qui, selon la pensée profonde de saint Augustin, est la forme de tout ce qui est beau (1), est aussi le caractère de tout ce qui est vrai, parce que la vérité est la beauté par excellence. Et c'est pourquoi, dans l'unité souveraine et la vérité infinie, dans Celui qui est, tout est immuable, rien ne varie; et dans l'ensemble de ses œuvres, rien ne varie non plus, rien ne change, mais tout se développe suivant des lois constantes, ou par l'efficace de la volonté perpétuellement une du Tout-Puissant. Ce développement, que nulle force ne sauroit arrêter ni suspendre, donne à la création quelque chose d'infini, et la rend digne de Dieu, dont l'action n'a pas plus de limites que sa

(1) Cùm autem omne quod esse dicimus, in quantùm manet dicamus, et in quantùm unum est, omnis porrò pulchritudinis forma unitas. S. Aug., Ep. XVIII ad Calestin., tom. II, col. 23. Ed. Benedict.

pensée n'a de bornes. Et comme tout se développe simultanément, l'unité demeure inaltérable; ce sont les mêmes êtres, mais plus parfaits. Ainsi le germe devient arbre; ainsi l'homme passe de l'enfance à l'âge de raison; et, s'il ne dérange pas l'ordre en violant les lois de sa nature, il continue éternellement de croître en intelligence, en bonheur, en perfections de toute espèce, sans cesser d'être homme et le même homme.

Toujours la même aussi, toujours une, la vraie religion devoit également, selon les desseins de Dieu, se développer dans le progrès des temps. Et qui pourroit assigner un terme à ce magnifique développement, à cette sublime manifestation de l'Être infini, de sa vérité et de son amour, puisque le culte ineffable que les justes rendront à jamais au Très-Haut dans la vie future, n'est que la consommation du culte que ces mêmes justes lui rendent dans la vic présente (1)? L'adoration commence sur la terre, et, se prolongeant dans les cieux, s'élève,

(1) Scit utique esse æternas leges, et eas omnes se in illo sæculi sæculo custoditurum esse confidit: quia ea quæ per umbram sunt constituta, in hoc nunc sæculo semper observet. S. Hilar., tract. in CVIII. Psal. littera VI, n. 8. Oper. col. 281. Edit. Benedict.

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s'étend, se dilate, pour ainsi dire, comme la felicité des élus, pour remplir l'éternité.

Les payens mêmes ont reconnu l'unité nécessaire de la loi divine; et Cicéron, dans un passage qu'on ne lit point sans étonnement, annonce d'une manière si formelle le développement qu'elle devoit recevoir un jour, que Lactance, qui nous a conservé ce merveilleux passage, semble y voir une sorte d'inspiration céleste et de prévision prophétique.

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« La loi véritable est la droite raison con> forme à la nature, loi répandue dans tout le » genre humain, loi constante, éternelle, qui rappelle au devoir par ses commandemens qui » détourne du mal par ses défenses, et qui, ⚫ soit qu'elle défende, soit qu'elle commande, est toujours écoutée des gens de bien, et méprisée des méchans. Substituer à cette lọi une autre loi, est une impiété; il n'est permis d'y déroger en rien, et l'on ne peut l'abroger entièrement. Nous ne pouvons être » déliés de cette loi ni par le sénat, ni par le peuple. Elle n'a pas besoin d'un autre interprète » qui l'explique ; il n'y aura point une autre » loi à Rome, une autre à Athènes, une autre › maintenant, une autre après; mais une » même loi, éternelle et immuable, régira tous » les peuples, dans tous les temps et celui

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