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hors de cette vie, mon âme inconsolable, puisqu'Amour la chasse. Elle quitte ce monde avec tant de douleur, qu'avant son départ, son créateur l'écoute avec compassion. Elle s'est concentrée au milieu du cœur, avec le reste de vie qui demeure éteinte au moment suprême où elle va s'en aller, Là, elle se plaint d'Amour qui la chasse de ce monde, se rapprochant le plus qu'elle peut des Esprits (de la vie, les diverses facultés) qui pleurent eux-mêmes, parce qu'ils vont perdre leurs compagnes.

IV. L'image de cette Dame ne cesse cependant pas de siéger dans l'intelligence où l'a placée Amour qui fut son guide. Elle est même devenue plus belle que jamais, et son sourire n'a jamais été plus gracieux. Elle lève ses yeux homicides, et, s'adressant à l'âme qui se plaint de de la séparation qu'elle éprouve : « Va-t'en, dit-elle, va

Ella si muove quinci, sì dolendo,
Ch' anzi la sua partita

L'ascolta con pietate il suo Fattore.
Ristretta s'è entro il mezzo del core
Con quella vita che rimane spenta
Solo in quel punto ch' ella sen va via:
E quivi si lamenta

D'Amor, che fuor d'esto mondo la caccia ;
E spesse volte abbraccia

Gli spiriti che piangon tuttavia,

Perocchè perdon la lor compagnia.

IV. L'imagine di questa donna siede
Su nella mente ancora,

Ove la pose Amor, ch'era sua guida ;
E non la pesa del mal, ch'ella vede ;
Anzi è vie più bell'ora

Che mai, e vie più lieta par che rida :

t'en pour jamais, malheureuse! » Ainsi se fait entendre au fond de moi-même cet objet de mon désir en me livrant encore combat, selon son usage; mais toutes mes sensations sont alors moins vives et plus près du terme de leurs douleurs.

V. Le jour que cette Dame vint au monde, selon ce qui se trouve dans le livre de l'esprit, qui est près de me manquer (la mémoire), ma personne, toute jeunette encore, éprouva une passion (douleur) toute nouvelle, qui me frappa de terreur au point que mes facultés furent toutes complètement suspendues et que je tombai attéré au son d'une voix qui frappa mon cœur. Or, si le livre ne me trompe pas, l'Esprit principal (vital) reçut une telle commotion, qu'il paraît bien que la Mort est venue

Ed alza gli occhi midiciali e grida

Sopra colei che piange il suo partire:
Vatten, misera, fuor, vattene omai.
Questo gridò il desire,

Che mi combatte, così, come suole ;
Avvegna che men dole,

Perocchè'l mio sentire è meno assai,

Ed è piu presso al terminar de' guai. V. Lo giorno che costei nel mondo venne, Secondo che si trova

Nel libro della mente che vien meno,

La mia persona parvola sostenne

Una passion nova,

Tal ch'io rimasi di paura pieno ;

Ch'a tutte mie virtù fù posto un freno

Subitamente sì, ch'io caddi in terra
Per una voce che nel cor percosse :

E (se'l libro non erra)

Lo Spirito maggior tremò si forte
Che parve ben, che Morte

en ce monde pour lui (pour l'atteindre). Maintenant celui qui a causé ce malheur (Amour) s'en repent et en pleure.

VI. Mais lorsqu'après m'apparut cette grande Beauté qui cause à présent mes chagrins (Béatrice), ô nobles dames à qui je me suis adressé ; et que, dans l'admiration que fit naître sa haute vertu qui surpasse toutes les autres, mon âme se fut bien aperçue que son malheur était commencé, qu'un désir immense était créé en elle par cette longue et constante admiration à laquelle elle s'est livrée, alors elle (l'âme) dit à toutes les autres (facultés): A la place d'une que j'ai vue, viendra la belle figure qui me fait déjà peur, et qui sera supérieure (donna) à nous toutes, aussitôt que le plaisir de ses yeux se manifestera.

VII. Jeunes dames qui avez tant de beauté dans les

Per lui in questo mondo giunta fosse ;
Ora ne incresce a quei che questo mosse.
VI. Quando m'apparve poi la gran biltate,
Che sì mi fa dolere,

Donne gentili, a cui io ho parlato,
Quella virtù che ha più nobilitate,
Mirando nel piacere

S'accorse ben, ch'l suo mal era nato;

E connobbe il desio ch'era criato

Per lo mirare intento ch'ella fece;
Sicchè piangendo disse all'altre poi :

Qui giugnerà in vece

D'una ch'io vidi, la bella figura,

Che già mi fà paura;

E sarà donna sopra tutte noi,

Tosto che fia piacer degli occhi suoi. VII. Io ho parlato a voi gioveni donne,

yeux, et dont Amour a rendu l'intelligence soumise et pensive, c'est à vous que je m'adresse afin de vous recommander mes chants partout où ils seront connus; et en votre présence, je pardonne ma mort à cette belle Chose qui m'a frappé sans qu'elle s'en soit jamais affligée.

CHANSON. IV.

1. Dames qui savez vraiment ce que c'est qu'Amour, je veux m'entretenir avec vous de ma Dame, non que j'espère la louer dignement, mais dans l'intention de soulager mon esprit en parlant d'elle. Je dis que, lorsque je réfléchis à son mérite, l'Amour se fait si doucement

Ch'avete gli occhi di bellezze ornati,
E la mente d'Amor vinta e pensosa:
Perchè raccommandati

Vi sian gli detti miei dovunque sono:

E innanzi a voi perdono

La morte mia a quella bella cosa,

Che me n' ha colpa, e non fù mai pietosa.

CANZONE. IV.

I. Donne, ch'avete intelletto d'Amore
Io vo' con voi della mia donna dire;
Non perch'io creda sue laude finire,
Ma ragionar per isfogar la mente.
Io dico che pensando il suo valore,

entendre à moi, que si je ne perdais pas toute hardiesse en ces moments, ce que je dirais rendrait tout le monde amoureux. Mais je ne veux pas m'élever si haut, dans la crainte que ma timidité ne me fasse tomber trop bas. Je traiterai donc avec vous, dames et demoiselles, mais bien légèrement, eu égard à son mérite, des éminentes qualités de ma Dame, car c'est un sujet dont on ne peut parler à tout le monde.

II. Un ange invoque Dieu en disant : « Sire, on voit au monde une merveille dont les manières nobles et gracieuses procèdent d'une âme dont la splendeur s'élève et parvient jusqu'ici-haut. » Le Ciel, à qui il ne manquait rien que de la posséder, la demanda à son Seigneur, et chaque Saint la réclame par ses prières. La seule Pitié plaide ma cause dans le Ciel; en sorte que Dieu, sachant qu'il s'agit de ma Dame, dit : « O mes

Amor si dolce mi si fà sentire,

Che, s'io allora non perdessi ardire,
Farei, parlando, inamorar la gente :
Ed io non vo' parlar sì altamente,
Ch'io divenissi per temenza vile;
Ma tratterò del suo stato gentile
A rispetto di lei leggieramente,
Donne e Donzelle amorose, con vui;
Chè non è cosa da parlarne altrui.
II. Angelo chiama in Divino intelletto,
E dice: Sire, nel mondo si vede
Meraviglia nell' atto che procede
Da un' anima, che fin quassù risplende :
Lo cielo che non haveva altro difetto
Che d'aver lei, al suo Signor la chiede;

E ciascun Santo ne grida mercede.

Sola pietà nostra parte difende;

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