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trois sœurs inconsolables. Puis, ayant pris deux dards d'espèce différente Relevez la tête, leur dit-il, voici les armes que j'ai désirées. Si vous les voyez rouillées, c'est par défaut d'usage, Générosité, Tempérance et la troisième fille de notre sang (Droiture) vont mendiant sur la terre. Cependant si c'est un mal, c'est aux hommes que cela touche et qui participent aux dons célestes à en témoigner leurs plaintes par leurs yeux et par leur bouche; mais non pas à nous, qui faisons partie de la Cité éternelle; car si nous en sommes blessés en ce moment, nous saurons bien trouver ceux qui feront briller ce dard. »

V. Et moi, qui entends donner, dans un langage divin, des plaintes et des consolations à de si hautes victimes, je regarde comme un honneur l'exil auquel je

Salutò le germane sconsolate :

E poichè prese l'uno e l'altro dardo,
Disse drizzate i colli ;

Ecco l'armi ch'io volli;

Per non l'usar, le vedete turbate.
Larghezza e Temperanza, e l'altre nate
Del nostro sangue mendicando vanno :
Però se questo è danno,

Pianganlo gli occhi, e dolgasi la bocca
Degli uomini a cui tocca,

Che sono a'raggi di cotal ciel giunti,
Non noi, che semo dell' eterna rocca :
Che se noi siamo or punti,

Noi pur saremo, e pur troverem gente,
Che questo dardo farà star lucente.
V. Ed io ch'ascolto nel parlar divino

Consolarsi e dolersi

Così alti dispersi,

suis condamné ; et si une décision ou la force du destin veut que le monde change les blanches fleurs en noires; au résultat, tomber au milieu des bons est un sort digne de gloire. Et si ce n'était l'éloignement, qui prive mes yeux de la belle image qui m'a enflammé, je regarderais comme léger un malheur qui me pèse tant; mais le feu a tellement consumé ma chair et mes os, que la mort a déjà levé sa massue sur ma poitrine. En supposant donc que j'aie commis une faute, il s'est passé assez de lunes pour qu'elle soit expiée, si toutefois une faute meurt quand l'homme se repent.

VI. Chanson, qu'aucun homme ne porte la main sur ton vêtement pour voir ce qu'une belle dame renferme ; que l'extérieur leur suffise. Quant au doux fruit vers lequel toutes les mains s'avancent, refuse-le; mais s'il

L'esilio, che m'è dato, onor mi tegno :

E se giudizio o forza di destino,

Vuol pur che il mondo versi

I bianchi fiori in persi ;

Cader tra' buoni è pur di lode degno:

E se non che degli occhi miei'l bel segno

Per lontananza m'è tolto dal viso,

Che m'ave in foco miso,

Lieve mi conterei ciò che m'è grave :

Ma questo foco m'ave

Già consumate sî l'ossa e la polpa,

Che Morte al petto m'ha posto le chiave:

Onde s'io ebbi colpa,

Più lune ha volto il sol, poichè fù spenta ;
Se colpa muore, purchè l'uom si penta.

VI. Canzone, a' panni tuoi non ponga uom mano,
Per veder quel che bella donna chiude:
Bastin le parte ignude;

arrive que tu rencontres quelque ami de la vertu qui te sollicite, revêts-toi de couleurs nouvelles, montre-toi à lui, et fais désirer aux cœurs amoureux (de connaître réellement) cette fleur dont l'apparence est si belle.

CHANSON. X.

I. Je veux être dur dans mes vers autant que l'est par sa conduite cette belle pierre, qui à chaque moment acquiert plus de dureté et une nature plus cruelle; qui s'entoure d'un jaspe si impénétrable que, soit qu'elle reste, soit qu'elle se retire, il n'y a pas de flèche qui pénètre jusqu'à sa chair. Elle blesse mortellement; et

Lo dolce pomo a tutta gente niega,
Per cui ciascun man piega,

E s'egli avvien che tu mai alcun trovi
Amico di virtù, e quel ten priega,

Fatti di color nuovi :

Poi gli ti mostra, e'l fior ch'è bel di fuori,
Fa' desiar negli amorosi cuori.

CANZONE. X.

I. Così nel mio parlar voglio esser aspro,
Come è negli atti questa bella pietra,
La quale ogn' ora impetra

Maggior durezza e più natura cruda;
E veste sua persona d'un diaspro,
Talchè per lui, o perch' ella si arretra,
Non esce di faretra

nul homme ne saurait éviter ses coups, qui, ailés en quelque sorte, portent toujours et traversent toutes les armures; ce qui fait que je n'ai ni le pouvoir ni l'adresse de me garantir.

II. Il n'y a pas pour moi de bouclier qu'elle ne brise, ni de retraite qui puisse me dérober à ses regards; mais, comme les fleurs s'élèvent au-dessus du feuillage, de même elle occupe la partie la plus élevée de mon intelligence. Toutefois elle ne se soucie guère plus de mes maux que le vaisseau ne sait si la mer est furieuse, et cependant le poids qui m'abîme est tel, que je ne pourrais en donner l'idée dans mes vers. Ah! lime cruelle et sans pitié, qui détruis sourdement ma vie, pourquoi n'appréhendes-tu pas de me ronger ainsi le cœur pièce à pièce,

Saetta che giammai la colga ignuda;

Ed ella ancide, e non val ch' uom si chiuda,
Nè sì dilunghi da' colpi mortali ;

Che come avessero ali,

Giungono altrui, e spezzan ciascuna arme :
Perch' io non so da lei, nè posso aitarme.
II. Non trovo scudo ch'ella non mi spezzi,
Nè luogo che dal suo viso m'asconda ;
Ma come fior di fronda,

Così della mia mente tien la cima.
Cotanto del mio mal par che si prezzi,
Quanto legno di mar che non lieva onda.
Lo peso che m'affonda,

È tal, che nol potrebbe adeguar rima :

Ahi angosciosa e dispietata lima,
Che sordamente la mia vita scemi

Perchè non ti ritemi

Rodermi così il core scorza á scorza,

Com' io di dire altrui chi ten då forzá?

comme je redoute de faire connaître aux autres ce qui t'en donne la force?

III. Toutes les fois que je m'occupe d'Elle, là où des yeux indiscrets peuvent pénétrer, et me faire craindre. que ma pensée ne se trahisse, mon cœur tremble plus qu'à l'idée de la mort qui, avec les dents de l'Amour, me mange tous les sens. Cela effeuille (énerve) tellement mon courage, que tous les efforts en sont ralentis. L'Amour m'a terrassé, et il se tient sur moi me menaçant de l'épée avec laquelle il a blessé Didon mortellement ; Amour vers lequel je crie, en demandant humblement merci, mais qui est décidé à le refuser.

IV. Il lève de temps en temps la main, ce pervers; et me tenant étendu, renversé et épuisé par les efforts que j'ai faits, il menace ma faible vie. Alors des cris d'angoisse s'élèvent dans ma pensée; mon sang, fuyant

III. Che più mi trema il cor, qualora io penso

Di lei in parte, ove altri gli occhi induca,
Per tema non traluca

Lo mio pensier di fuor, sìcchè si scopra,
Ch'io non fo della morte, che ogni senso
Colli denti d'Amor già mi manduca ;
Ciò che nel pensier bruca

La mia virtù, sicchè n'allenta l'opra.

El m'ha percosso in terra, e stammi sopra
Con quella spada, ond' egli ancise Dido,
Amore, a cui io grido,

Mercè chiamando, ed umilmente il priego :
E quei d'ogni mercè par messo al niego.
IV. Egli alza ad or ad or la mano, e sfida
La debole mia vita esto perverso,
Che disteso e riverso

Mi tiene in terra d'ogni guizzo stanco:

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